Des initiatives innovantes pour le développement des ados

Par Clara Serrano , Mise à jour le 17/01/2025 à 06:00

En visite au sein du collège Jules Romains de Saint-Julien-Chapteuil, le recteur de l'académie, Karim Benmiloud, a découvert les initiatives innovantes des enseignants pour transmettre aux élèves les connaissances scolaires, mais aussi les savoirs-faire et les savoirs-être qui leur seront utiles dans leur quotidien. Parmi elles, des ateliers de théâtre d'improvisation, et de slam, mais aussi une création interdisciplinaire originale.

À l'occasion d'une visite exceptionnelle au sein du collège Jules Romains de Saint-Julien-Chapteuil, le recteur de l'académie Karim Benmiloud a rencontré directrice, enseignants et élèves au cours d'une rapide visite et d'une présentation des différents projets portés par eux. 

Nommé en juillet 2019, c'est la première fois que le représentant de l'académie de Clermont-Ferrand se rendant en terre capitolienne. « C'est même peut-être la première visite d'un recteur dans l'établissement depuis son inauguration », confie-t-il. 

Pour autant, elle n'est pas moins importante pour lui, puisqu'elle permet en particulier, selon lui, de « découvrir les spécificités et originalités des projets de l'établissement ». Il en a d'ailleurs déjà visité plus de 170.

« Il faut alors arriver à construire un lieu, des personnages, une histoire, des relations, et tout ça de sorte que ça tienne la route »

Parmi ces projets, deux concernent l'éducation culturelle et artistique autour du spectacle vivant, avec notamment un atelier théâtre, et un atelier de slam, en collaboration avec un artiste professionnel. 

Avec l'ambition de développer les qualités orales des élèves ainsi que leur créativité et leur esprit d'initiative, les deux professeurs à l'origine de l'atelier théâtre, passionnés de la discipline, détaillent leur initiative : 

« L'atelier théâtre est réservé aux élèves volontaires, de la 5ᵉ à la 3ᵉ. Cette année, nous nous sommes concentrés sur le théâtre d'improvisation, qui n'est donc pas écrit, par définition. L'objectif est de réagir à la proposition de l'autre, en respectant une consigne donnée. On a seulement 30 secondes de concertation pour se mettre d'accord avant de se lancer. Il faut alors arriver à construire un lieu, des personnages, une histoire, des relations, et tout ça de sorte que ça tienne la route. »

L'imagination et la créativité sont donc incontournables, mais également de bonnes notions de français, et une réflexion poussée, rapide et réactive. 

« Le slam pour amener l'élève au micro »

L'atelier slam, lui, est proposé à tous les élèves de 4ᵉ, dans le cadre de leurs cours de français obligatoires. Pour Liliane Faure-Dumazer, professeure de lettres classiques et responsable de l'enseignement du slam au collège Jules Romains, la discipline est une façon « d'amener les élèves au micro », mais pas seulement. 

Elle explique en effet que le slam, outre le développement de l'aisance écrite et orale des élèves, permet, en des temps parfois difficiles pour certains élèves, d'exprimer des sentiments souvent enfouis.

« L'avantage du slam est qu'il permet d'amener les élèves à récrire différemment et à trouver le courage, ensuite, de monter sur scène, pour exister par leurs mots et paroles. Ils apprennent également la bienveillance, avec le respect de la personne qui est sur scène. Et puis c'est capital, dans le monde dans lequel nous vivons, après des attentats, après la crise sanitaire, les élèves ont besoin d'avoir un espace temps, dans lequel ils peuvent écrire des textes, et suivre des consignes différentes de celles d'une rédaction classique », détaille-t-elle. 

Et de terminer : « Ils peuvent jouer avec les mots, mais aussi parler de ce qui les touche, de ce qui les embarrasse. C'est fait pour ça, le slam. »

Les élèves de 4ème participent à un atelier slam avant de performer. Photo par Clara Serrano

Des ateliers loisir, mais pas seulement

Le recteur de l'académie voit, lui, dans ces ateliers, des techniques d'enseignement originales et efficaces : « L'objectif, la finalité à de tels projets, c'est la réussite de tous nos élèves aux examens », explique-t-il. 

Pour lui, de tels ateliers sont le synonyme d'un apprentissage à la fois de connaissances classiquement scolaires, mais aussi de connaissances plus larges, de savoirs-faire et de savoirs-être, utiles pour le reste de leur parcours scolaire, professionnel, et tout au long de leur vie. 

« Ce qui fait la force de ces initiatives, c'est qu'elles sont portées par les équipes elles-mêmes. Elles en ont l'idée, le plaisir et l'intérêt à le faire. », Karim Benmiloud, recteur de l'académie de Clermont-Ferrand. 

Qui est le meurtrier ? Une enquête interdisciplinaire originale

C'est aussi le cas de cette initiative lancée par une professeure de mathématiques du collège Jules Romains : une enquête criminelle interdisciplinaire. 

À la manière d'un Cluedo, les élèves tentent tout au long de l'année d'élucider un crime, grâce aux connaissances acquises dans leur programme scolaire : analyse de l'ADN, étude des proportions, des graphiques, de lettres et de poèmes, de documents historiques, correspondances avec l'Angleterre, etc.

Les avantages, pour le numéro un de l'académie, c'est notamment le gain d'intérêt pour des élèves parfois démotivés, et la concrétisation d'un apprentissage dont il est parfois difficile de comprendre l'utilité. 

« C'est un très beau projet, reconduit ici pour la seconde année, particulièrement inventif, innovant, et qui permet de faire travailler les élèves d'une autre façon, ensemble. »

Le recteur de l'académie découvre les carnets d'enquêtes des anciens élèves. Photo par Clara Serrano

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