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"Ce n’est pas parce qu’on est dans un lycée professionnel qu’on n’a pas d'éloquence"
Ce vendredi 24 mars, Léo Mallet et Mathis Charret, scolarisés en Terminal Génie thermique au lycée Professionnel Auguste Aymard à Espaly-Saint-Marcel, ont obtenu le prix du meilleur binôme au concours d’éloquence organisé par le Conseil départemental d’accès au droit (CDAD) au Puy. Ils iront donc, ce vendredi 31 mars, participer à la finale régionale à la Cour d'appel de Riom. Rencontre avec les deux éloquents.
À l’initiative de leur professeur de lettre et d’histoire, des élèves du lycée professionnel Auguste Aymard à Espaly-Saint-Marcel ont participé à un concours d’éloquence. Objectif : apprendre à s’exprimer à l’oral de façon claire pour convaincre un auditoire.
Au menu de cette édition 2023, la thématique plus que jamais d’actualité : « Pensez-vous, comme Churchill, que la démocratie est le pire des systèmes à l’exclusion de tous les autres ». À l’issue de leurs prestations, ce vendredi 24 mars, au tribunal judiciaire du Puy, Léo Mallet, 20 ans et Mathis Charret 18 ans, ont décroché le prix du meilleur binôme. Ils se rendront donc à la finale interdépartementale qui se déroulera vendredi 31 mars à la Cour d’appel de Riom.
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Pourquoi avoir participé au concours d’éloquence ?
Léo Mallet : « C’est expérience bénéfique au niveau des appréciations notamment sur parcoursup. Et puis c’est bien vu par le lycée. C’est un exercice qui nous aide pour canaliser notre parole, notre stress et qui nous apprend à nous exprimer convenablement. Il faut être clair et précis dans ce que l’on veut démontrer. C’est aussi pour cela qu’on a participé. »
Mathis Charret : « J’ai pris ce concours comme un challenge. C ‘est un exercice qui permet d’accroître sa culture générale, de progresser sur sa manière de parler et faire face au stress surtout. On est habillé en tenue d’avocat face à un jury, composé de juges et d’avocats dans un tribunal. Ce n’est pas habituel. C’est une expérience qui n’arrive qu’une fois dans une vie et c’est aussi pour cela qu’on voulait la faire. »
« Il faut des années d’études pour savoir attacher sa robe ». La situation a fait beaucoup rire et l’atmosphère s’est détendue et de fait, moi aussi ! »
Lors de la finale à Riom, les deux lycéens exécuteront de nouveau leurs performances de vendredi dernier, sur le même sujet. Comment se prépare-t-on à l’approche de cette finale ?
D’une même voix : « On peaufine les détails. On améliore ce que l’on a trouvé bien et on rectifie les choses moins bonnes. Le texte, on le connaît, on va maintenant essayer d’améliorer la prestation. Cela passera par le regard par exemple. On va essayer de regarder davantage le public, pour créer du lien et pour les toucher avec les propos que l’on veut défendre. »
Pouvez-vous raconter une anecdote en lien avec l’entraînement ou ce que vous avez vécu lors de vos prestations ?
Léo : « Juste avant mon passage, et après le discours de mon camarade, ma robe d’avocat a commencé à se détacher alors que je pensais l’avoir bien mise. Le président du tribunal est donc venu à mon secours et m’a dit avec ironie : « Il faut des années d’études pour savoir attacher sa robe ». La situation a fait beaucoup rire et l’atmosphère s’est détendue et de fait, moi aussi ! »
« Si nous devions donner quelques conseils aux futurs candidats ? Se lâcher, incarner son personnage à fond, vivre ce que l’on raconte, avoir l’envie de raconter son texte et puis ne pas se limiter sur l’expression, ne pas s’arrêter à soi-même. »
Vous sentez-vous obligés de montrer plus encore vos capacités oratoires par rapport à un autre candidat qui n’est pas d’un lycée professionnel ?
D’une même voix : « Non, ça ne change rien ! On a rien a prouver on est comme les autres. Ce n’est pas parce qu’on apprend un métier technique ou manuel plutôt qu’intellectuel, qu’on est moins bon. Ce n’est pas parce qu’on est dans un lycée professionnel du bâtiment qu’on n’a pas de capacités oratoires. On l’a déjà prouvé. »
L’objectif pour vous ce vendredi, c’est prendre du plaisir ou de gagner à tout prix ?
Léo : « C’est déjà gagné pour nous au regard de ce qu’on l’on a découvert et appris. Maintenant, ce n’est que du plus. Après, si on gagne, ce serait une belle récompense pour le lycée et pour nous. Si on l’emporte, tant mieux, mais si on ne gagne pas, tant pis. On a déjà gagné une fois, donc on est déjà contents. »
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2 commentaires
Parlons franchement, ces jeunes méritants et dynamiques ne sont pas représentatifs du public de lycée professionnel et c'est normal. Personne ne peut nier que la plupart des élèves ne sont pas en facilité et ce pour diverses raisons... Mais le lycée pro joue un rôle très important socialement et donne un avenir à tous ceux qui veulent travailler un minimum. Le seul problème : ne pas tomber dans l'assistanat et délivrer un diplôme aux élèves qui le mérite réellement, ce qui veut dire qu'il ne faut pas baisser le niveau et qu'un taux de réussite élevé n'est pas forcément un bon indicateur...
Lycée pro, lycée général. Pourquoi une telle stigmatisation ?