Ce dépistage seulement 35% des Puydômois le font

Par Nathalie Piendel , Mise à jour le 13/02/2024 à 12:00

Voilà un sujet épineux, le dépistage des cancers. Pour quel(s) cancer(s) peut-on se faire dépister et les Puydômois jouent-ils le jeu ? 

Le dépistage, tout le monde en a entendu parler, mais beaucoup font la sourde oreille, où ne se sentent guère concernés. Il est vrai que les plus superstitieux pourraient se dire : pourquoi dont parler de malheur quand tout semble aller bien ? Au risque d'attirer le mauvais oeil, lui qui touche bien assez de monde autour, et qui les a gracieusement oubliés au passage.

"Aller se faire dépister ce n'est pas se découvrir un cancer, c'est l'éviter", Laurianne Turpin.

"Il faut changer cette mentalité et cette peur du dépistage. Aller se faire dépister régulièrement ce n'est pas se découvrir un cancer, c'est l'éviter. Le but c'est de repérer des lésions précancéreuses, afin de prévenir justement qu'un cancer ne se développe." explique Laurianne Turpin, chargée de mission santé publique au centre de coordination régional pour le dépistage de cancers. 

Il existe trois cancers pour lesquels les examens préventifs ont démontré leur efficacité et que recommande donc le ministère de la santé via des programmes de dépistage organisés :  les cancer du sein, du col de l'utérus, et colorectal. "Dans le Puy-de-Dôme, il y a un bon taux de participation aux dépistages, 54,6 % pour les mammographies (dépistages organisés) et 62,9 % pour les l'examen de dépistage du cancer du col de l'utérus (dépistages individuels et organisés).

Et le vilain petit canard est :

En ce qui concerne le dépistage du cancer colorectal, les choses se compliquent. Dans le Puy-de-Dôme toujours, seulement 35,8 % du public invité, soit les hommes et femmes dès 50 ans, réalisent le dépistage. Les Puydômois collent donc à la moyenne nationale de 35 %. 

Un chiffre bien bas quand on sait que ce cancer est le deuxième plus meurtrier après le cancer du poumon. "Il y a d'abord un côté tabou avec cet examen, qui se présente sous forme de test, à réaliser chez soi, avec un écouvillon qui permet de recueillir les selles et de les envoyer par la poste pour analyse". 

LA CPAM envoie les invitations

Ce n'est plus le centre régional de coordination des dépistages qui envoie les invitations et relances aux personnes concernées, mais la sécurité sociale.

Elle centralise ainsi les informations concernant le public cible invité, et les examens déjà réalisés hors cadre organisé, ceci notamment pour une visibilité plus précise sur le taux de participation aux dépistages. 

Autre raison selon Laurianne, c'est cette peur du dépistage du cancer colorectal "Les personnes ne sentent pas concernées!" 

À savoir que ce cancer est quelque peu traitre puisque regarder dans le fond de la cuvette pour apprécier la couleur de nos selles et se dispenser de test, ne voyant aucune trace de sang dans la mixture, ne suffit pas.

"Dans l'immense majorité des cas, le sang est invisible à l'œil nu, il n'y a qu'en analysant qu'on peut trouver des traces de sang dues au saignement éventuel d'un polype", explique Lauriane. 

Pour finir sur une note un peu plus positive, "Il faut savoir que si on suit ces trois dispositifs de dépistage, de manière régulière, on évite 90% de ces cancers. Et je rajouterai même qu'en modifiant nos habitudes de vie, c'est à dire en faisant des activités sportives, en limitant le plus possible nos comportements addictifs (alcool, cigarette, drogue) et nos sources de stress, et en mangeant plus équilibré, on pourrait éviter ou guérir tout type de cancer."

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