À Cayres, une fresque pour éveiller les consciences et émerveiller les yeux

Par Clara Serrano , Mise à jour le 02/10/2024 à 12:00

Depuis près de deux semaines et jusqu'à la fin du mois d'octobre (au minimum), le graffeur Dege est en déplacement dans le Pays de Cayres Pradelles, pour un nouveau projet, toujours plus impressionnant de détails et de créativité. 

Une nouvelle fois, le graffeur ponot Dege, ou plutôt son œuvre, se fait déjà remarquer, alors qu'elle n'est pas encore terminée. 

Tout ce passe à Cayres, sur le mur du bâtiment de logements communaux, place de la mairie. Entre l'hôtel de ville, le monument aux morts et les bâtiments de services, une immense huppe fasciée est en train de naitre des bombes de Dege.

La fresque murale, qui nécessitera quelque 200 à 300 bombes de peinture et un mois de travail continu, a pour objectif premier la mise en avant d'une espèce emblématique de son territoire.

Photo par Clara Serrano

Qu'est-ce qu'une huppe fasciée ?

Selon la Ligue de protection des oiseaux, la huppe fasciée est un oiseau au plumage chamois orangé, dont la queue et les ailes sont bariolées de noir et de blanc. De la taille d’un merle, elle parait beaucoup plus grande en vol. Lorsqu’elle est dressée, sa crête érectile chamois, noire à son extrémité, lui confère un air de vieille dame élégante. Son bec effilé est légèrement arqué.

Une description que l'on retrouve à la perfection dans l'œuvre de Dege. 

Toujours selon l'organisme spécialisé, la huppe fasciée d’Europe hiverne principalement dans les savanes du sud du Sahara. Il sera donc possible de l'observer en France, et dans le Pays de Cayres Pradelles, en été, d'avril à septembre. 

Un choix difficile, arrêté sur une espèce emblématique

En effet, si le projet s'inscrit dans le cadre du contrat vert et bleu Devès, Mézenc, Gerbier animé par l'Epage Loire Lignon, il permet surtout d'éveiller les consciences sur la biodiversité locale. 

Alors quand il a fallu choisir ce qui serait représenté sur ce mur, plusieurs choix se sont présentés. Mais l'espèce et son charme ont su convaincre les élus décisionnaires. 

Tout un parcours à découvrir prochainement

Enfin, pour compléter leur volonté de sensibiliser leur population à la biodiversité locale, les élus municipaux et communautaires ont aussi souhaité participer à la constitution d'un parcours de contemplation des fresques, allant de communes en communes.

Si elle vient évidemment renforcer l'identité visuelle de la commune, la fresque s'inscrit ainsi dans un projet bien plus grand, qui viendra être complétée au printemps 2025 par une seconde œuvre, à Saint-Haon cette fois. 

L'espoir est, par ce biais, de développer également une nouvelle forme de tourisme. De plus en plus de visiteurs se déplacent effectivement pour parcourir les contrées françaises et étrangères de fresque en fresque. 

Les élus communaux et communautaires sont émerveillés du travail artistique et technique. Photo par Clara Serrano

S'exprimer et transmettre

Pour Dege enfin, cette expérience, comme souvent, est une façon rêvée d'exprimer son art, mais surtout les messages qui lui tiennent à cœur. C'est d'ailleurs en partie la raison qui l'a poussé à travailler sur ce projet à Cayres : la protection de l'environnement fait partie de ses thématiques préférées. 

Et si en plus, cela lui permet d'échanger et de transmettre son art, ses connaissances, ses expériences, alors il est comblé, et cela se voit comme une peintre dans ses yeux. 

Il raconte d'ailleurs avec fierté et enthousiasme : « Il y a un jeune qui habite juste derrière le mur. Un soir, il est venu me voir, pour me dire à quel point il aimait mon travail, puis il s'est assis sur le banc pour me regarder, et griffonner sur son carnet. »

Il poursuit : « C'est ce que j'adore. C'est la cerise sur le gâteau pour moi. S'il souhaite graffer avec moi, je vais le faire monter sur ma nacelle à coup sûr. »

Lorsqu'il parle de peinture, les yeux de Dege s'illuminent. Photo par Clara Serrano

 

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1 commentaire

mer 02/10/2024 - 15:31

Éveiller les consciences ? Arf, c'est une vraie tarte à la crème, ça fait mille ans qu'on entend ça. Les gens vont-ils réduire leurs déplacements en voiture, relocaliser leur vie, boycotter les grandes surfaces et les achats en ligne, manger bio et local, acheter des forêts pour les protéger, remiser la tondeuse, lutter contre les projets de bétonisation, dénoncer l'invasion des pesticides et donc l'explosion des cancers, tanner les élus pour qu'ils ouvrent enfin les yeux ? Évidemment que non ! (à l'exception de quelques écolos à bonnet de laine que tout le monde adore détester). Il n'y a pas de prise de conscience et il n'y en aura pas. Voilà ce que vous dirait la huppe fasciée si elle pouvait parler.

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