Carte scolaire : suppression de postes en Haute-Loire, les syndicats s'insurgent

Par Enzo Martinet , Mise à jour le 27/02/2023 à 12:30

Le projet de l’inspectrice d’académie, Marie-Hélène Aubry prévoit la fermeture de 10 postes de professeurs des écoles ou encore la fermeture de 4 postes d’enseignants spécialisés en Haute-Loire. Un projet qui provoque de vives réactions.

L’instance départementale compétente pour la préparation de la rentrée scolaire dans les établissements publics s’est tenue ce jeudi 23 février. Sitôt la réunion terminée, Syndicats et académie y sont allés de leurs communiqués respectifs.
Lors de cette instance, le contexte a été rappelé par l'inspectrice : le budget de l’Éducation nationale connaît une hausse inédite en 2023 avec + 6.5% prévus dans la loi de finances.

À contrario, les mutations démographiques constatées à l’échelle nationale se répercutent sur le système éducatif, de la maternelle au lycée. L’ensemble de la France est engagé dans une baisse du nombre d’élèves et l’académie de Clermont-Ferrand n’échappe pas à ce constat. Selon l'académie ce sont encore moins 1 550 élèves attendus en septembre 2023 dans les quatre départements de l’académie et moins 206 en Haute-Loire.

Liste des communes concernées par ce nouveau projet de carte scolaire

Liste des communes concernées par une fermeture : Aiguilhe, Arsac, Aurec-sur-Loire, Blesle, Landos, Le Puy, Monistrol-sur-Loire, Retournac, Sainte-Sigolène.

Des ouvertures sont actées à :

Chambon s/Lignon, Le Pertuis, Pradelles, Vals-près-Le-Puy (unité autisme élémentaire),+ la création d’un poste de remplaçant pour la circonscription du Haut-Velay.

le communiqué de l’académie de Clermont-Ferrand précise qu'elle  s’est vue notifier un retrait de 58 postes de professeurs des écoles et la Haute-Loire y contribuera en restituant 10 postes dès la rentrée scolaire 2023 dans les écoles publiques altiligériennes.
D’autres ajustements pourront intervenir d’ici la rentrée.
L’ensemble de ces mesures sera présenté au Conseil départemental de l’Éducation nationale le 6 mars prochain pour validation du projet.

Un projet jugé "désastreux et honteux" par les syndicats

Dans un communiqué, la FSU43 qualifie de « désastre », ce projet de réorganisation de la carte scolaire de Haute-Loire. Le syndicat dénonce une carte scolaire du renoncement :

« Toutes les études internationales pointent l’incapacité de notre système scolaire à lutter contre les inégalités. Les mesures annoncées ce jour par la DASEN de Haute-Loire vont à l’encontre de toute possibilité d’amélioration de la situation. »

 

 

« Des mesures qui mettront assurément ces écoles en difficlutés : à Blesle par exemple, chacune des 2 classes restantes de l’école devra faire cours à 25 élèves répartis sur quatre ou cinq niveaux. A Landos les quatre classes restantes compteront en moyenne 26 élèves en cours double ou triple. En fermant quatre nouveaux postes dans ces réseaux spécialisés, l’inspectrice d’académie envoie clairement le signal que l’institution renonce à s’attaquer à la réduction des inégalités scolaires. »

« Une carte scolaire de la honte ! » UNSA

L’UNSA Education 43 parle d’une carte scolaire de la « honte » :

« Alors que la baisse démographique de notre département aurait pu offrir aux élèves et enseignants de notre territoire de meilleures conditions d’apprentissage et de travail, une meilleure prise en compte des particularités et du handicap, l’Inspectrice d’académie nous impose une carte scolaire scandaleuse, à contre-sens de toutes les annonces ministérielles en termes de priorités pour l’Ecole. L’UNSA Education est consternée par cette carte scolaire et est très inquiète quant à l’avenir de notre Service Public d’Education. »

À noter que le 6 mars prochain à 9h, se tiendra le CDEN (Comité Départemental de l’Education Nationale) en préfecture. La FNEC FP FO appelle d’ores et déjà, les élus les parents et les personnels à venir manifester pour exiger la restitution des postes fermés et les ouvertures nécessaires.

« NON à la fermeture de classe »

Les représentantes des parents d’élèves de Landos ont aussi appris l’éventuelle fermeture d’une classe à l’école de la commune "pour un différentiel de seulement deux élèves."

« Nous sommes à six mois de la rentée scolaire de septembre 2023. Qui nous dit qu’il n’y aura pas des inscriptions supplémentaires ? Les enfants de moins de trois ans ne sont pas comptabilisés dans les effectifs pourtant ce ne sont pas des enfants FANTOMES ! Ces enfants demandent un réel accompagnement. En cas de fermeture d’une classe ces enfants ne pourront plus être accueillis. La répartition des élèves en quatre classes engendrera des effectifs dans certaines classes à plus de trente élèves. Peut-on préserver le bien-être et un enseignement de qualité dans ces conditions ? Pour seulement deux élèves cela va engendrer une forte dégradation des conditions d’apprentissage de tous les enfants. Nous sommes une école en milieu rural qui accueil des enfants venant de dix communes. L’école doit être préservée er non SACRIFIEE ! Les représentantes des parents d’élèves », ont-ils communiqué ce lundi 27 février.

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Vos commentaires

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4 commentaires

mer 01/03/2023 - 14:30

La mauvaise nouvelle est qu'il y a moins d'élèves en France. Par contre, il est tout à fait normal et...banal d'adapter le nombre de postes d'enseignants au nombre d'élèves : augmenter les postes d'enseignants quand il y a une augmentation de 200 élèves et supprimer les postes d'enseignants quand il y a 206 élèves en moins !

lun 27/02/2023 - 17:30

D'un côté on ferme des postes utiles à la campagne et d'un autre on crée des postes "EMILE", "CPC maternelle" ou "détachés en tous genres" pour caser les paresseux qui ne veulent plus gérer des élèves tout en conservant leur statut d'enseignant. L'équation est pourtant simple : chaque enseignant diplômé doit avoir la charge quotidienne d'une classe d'élèves sinon "out" ... Avec ça, on viderait quelques bureaux de "freine-système" et les classes ne dépasseraient jamais les 20 élèves. Le problème c'est que ce scénario n'arrangerait ni administration ni syndicalistes qui sont finalement dans la même optique : se décharger un maximum de son temps devant élèves.

lun 27/02/2023 - 15:38

L : Quand je travaillais sur Yssingeaux j'ai connu période vers 1990/2000 des enseignants du publics qui mettaient leurs enfants au privé. Chacun est libre de ses choix et sans doute avec de bonnes raisons

lun 27/02/2023 - 15:13

C'est a croire que tout est fait pour favoriser l'enseignement privé si cher à notre président de région puisque lui même y mettait ses enfants tout en étant ministre de la république

Je renseigne ma commune de préférence :

  • Accès prioritaire à du contenu en lien avec cette commune
  • Peut être différente de votre lieu de travail
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