Construit en 1978, le centre commercial de Vals-près-Le Puy a connu de nombreuses évolutions. 1500 m² de zone commerciale avec 23 boutiques autour de la locomotive Géant Casino comme aiment l'appeler les commerçants du centre. Bijoux, maroquinerie, café, parfumerie. Une galerie gérée par Mercialys, une des principales foncières françaises experte dans la gestion, la transformation et la valorisation des centres commerciaux.
Une foncière késaco ?
Une foncière, ou société foncière, est une entreprise qui détient un parc immobilier dans le but de le valoriser et/ou de le commercialiser. Mercialys* est gestionnaire d'une cinquantaine de centres commerciaux en France. Dont un en Haute-Loire : celui de Vals-près-le-Puy, la plus grande galerie du département.
*Créé en 2005 par le groupe Casino et Jacques Ehrmann alors directeur général des activités immobilières et développement du groupe. Déjà à l'époque, le groupe Casino était confronté à une situation financière difficile, la vente et la création de Mercialys avait permis de dissocier l'activité distributeur de l'immobilier. une opération qui avait permis à Casino de lever des fonds en vendant des parts de la nouvelle entreprise Mercialys. La société est désormais indépendante du groupe Casino (qui a cédé au fil des années ses parts et la totalité en avril 2022.)
À la fois bailleur, gestionnaire et créateur d'animation, son but est de rendre attractive la galerie du centre. Chaque année, des animations sont proposées pour attirer les clients dans le centre. Du 11 au 13 avril par exemple, Dylan Rocher, champion du monde de triplette en pétanque, était présent pendant trois jours sur un stand d'initiation à la pétanque et des tournois en doublettes.
Animateur, mais aussi bailleur
Propriétaire, c'est aussi être gestionnaire des emplacements proposés aux commerçants. Mercialys est donc gestionnaire des baux de la galerie. Et en cas de litige, ce sont les directeurs, ou directrices des centres qui ont le rôle d'intermédiaire entre la foncière et les commerçants.
Anne Guillot, 46 ans, vient d'être nommée en tant que nouvelle directrice des centres de Clermont-Ferrand et de Vals. Clermontoise d'origine, et issue d'une formation marketing elle travaille depuis six ans chez Mercialys.
Son rôle, nous l'explique-t-elle, est de faire remonter les demandes des commerçants auprès du groupe. Pouvoir ainsi assurer un lien quotidien et une proximité entre le bailleur et les locataires des boutiques. "On est des sortes d'intermédiaires entre les différentes parties". Une galerie qui a d'autant plus d'importance d'être dynamique et attractive pour les commerçants que pour les habitants. "On est dans un lieu de vie, un lieu où tous les commerces sont réunis, ou on peut tout trouver sous le même toit."
Un turn-over naturel
Dans la Galerie de Vals, une des zones les plus importantes du secteur, les boutiques évoluent depuis les années 70. Vingt-trois boutiques au total qui choisissent de rester ou de partir. Certains comme Atol, présent depuis 1985 reste fidèle à la zone.
D'autres, sont partis, ont vendu, ou ont fermé, comme la cordonnerie, le pressing, qui s'est délocalisé, le coiffeur, ou encore "Eat'Aliano, l'ancien restaurant de la zone qui n'a pas trouvé preneur depuis 2 ans. Ou encore plus récemment, comme c'est le cas de la Presse qui a dû tirer le rideau fin mars, faute de revenus suffisants face à un loyer trop élevé.
Une raison financière mise en avant par la propriétaire de la Presse que tente de comprendre Anne Juillot. "L'activité de Presse est compliquée, il y a moins de fréquentations, moins de clients". Mais malgré les démarches enclenchées par la gérante de la Presse, aucun accord n'a pu être conclu. "On a essayé d'échanger avec notre service pour le sauver, mais on n'a pas pu trouvé de compromis." Une demande de baisse du loyer avait notamment été demandée par la gérante de la Presse. Anne Juillot précise "Il ne faut pas faire de raccourci sur le loyer, ils sont fixés par des baux et soumis à des augmentations réglementées. C''est écrit noir sur blanc".
"C'est un turnover naturel, c'est normal dans une galerie."
Alors si certaines boutiques mettent la clé sous la porte ou revendent, la nouvelle directrice l'explique. "Dans une galerie, c'est un turnover naturel, c'est normal". Même si elle tient à le préciser, "chaque fermeture attriste la direction". "On est les premiers attristés de voir la Presse fermer, notre volonté n'est pas qu'un commerce ferme, au contraire, notre but est que tout soit plein "
Des loyers qui semblent chers face aux recettes en vue de la décroissance du nombre de clients. Un constat général qu'avait pu nous confier plusieurs commerçants de la zone dans notre article sur la Presse : la Galerie se désertifie, elle est boudée, délaissée par les habitants pour des magasins moins chers. "Beaucoup de monde le dit, la galerie se vide petit à petit" témoignait un des commerçants de la Galerie, Addario Services qui propose la reproduction de clés "Les gens viennent faire leur clé et repartent, ils ne font pas leurs courses ici". Depuis le covid et surtout depuis l'inflation et la guerre en Ukraine, " les gens sont de plus en plus regardants sur les prix". Alors à quelques pas de la Presse, désormais fermée, un employé de Jules n'était pas surpris de cette décision. "Ça ne me choque pas qu'elle ferme au vu des loyers de la Galerie. C'est cher par rapport au peu de monde que ça ramène". Du côté de la fabrication de clés, même constatation. "Il y a de moins en moins de monde dans la galerie et pourtant, les loyers ne baissent pas, ils augmentent même !".
Au total, aujourd'hui, quatre boutiques sont fermées avec la Presse qui a rejoint les emplacements ou le rideau est désormais bien fermé le 27 mars dernier.
De l'avenir pour la galerie
Malgré ces fermetures, la directrice cherche à rassurer. "C'est parfois grâce à certaines fermetures que d'autres enseignes déjà présentes ont pu s'agrandir". C'est le cas de la Pharmacie qui a agrandi sa surface d'un quart et ouvert un rayon parapharmacie l'année dernière.
Aujourd'hui, les quatre boutiques vacantes devraient très bientôt, selon Mercialys, trouver preneur " On a des projets, il y a des choses qui vont se faire". Si pour l'heure Mercialys ne peut pas en dire plus sur les prochaines enseignes qui remplaceront les emplacements vides, à l'horizon de fin 2023. "On a des contacts avancés avec de possibles repreneurs, il y a des demandes sur pas mal d'activité, notamment des commerces de proximité. On est confiant pour l'avenir de la Galerie", nous confiait Anne Juillot.