L’incendie qui a éclaté le 29 janvier 2023 dans leur exploitation est encore un sujet sensible pour Alice Moreau cheffe d’exploitation de la Ferme des Chibottes. Ce jour-là, tôt le matin, l’agricultrice a été réveillée par les gendarmes. Et à ce moment-là, il était trop tard. Elle a découvert avec désarroi que l’incendie a brûlé son tunnel agricole de 250m² qui abritait 120 chèvres angora.
« On essaie de ne pas trop réfléchir et d’aller de l’avant tout simplement »
« C’est sûr que c’est difficile d’avoir été confronté à un tel accident, mais il ne faut pas rester sans rien faire et se morfondre. Il faut continuer à avancer. On essaie de ne pas trop réfléchir et d’aller de l’avant tout simplement. C’est sûr que si l’activité avait duré 55 ans, je me serais posé la question de : faut-il remonter tout cela ? Mais au final, on est sur un début d’activité qui allait bientôt trouver sa vitesse de croisière. Désormais, on avance, on y croit et puis on ne repart pas complètement du début puisqu’on a gagné en expérience », a confié Alice Moreau pour Zoomdici.
L'exploitation d’Alice et Thierry permettait de produire de la laine à partir de ce cheptel de chèvres angora. La laine produite (du mohair) est ensuite envoyée dans une coopérative à Castres qui se charge du lavage, du cardage, du tissage, et du tricotage. Les articles produits sont ensuite vendus à la ferme et sur les marchés.
La cagnotte solidaire : un soutien moral important !
Conséquence de cet accident, des amis du couple d’agriculteurs avaient ouvert une cagnotte solidaire. Les propriétaires de la Ferme des Chibottes viennent tout juste de récolter la somme de 15 900 € environ.
« Cet argent nous a fait du bien surtout moralement. On se rend compte que beaucoup de personnes ont été avec nous. J’ai eu beaucoup de messages de soutien et de personnes qui m’ont dit avoir pleuré. », a livré l’agricultrice.
« Évidemment, l’argent va nous servir pour acheter du mohair brut comme le nôtre a brûlé, cela nous permettra d’anticiper le manque futur. Ça servira aussi à acheter des animaux et puis également à la reconstruction, même si j’espère bien que les assurances seront-là sur ce sujet-là », a-t-elle ironisé.
À noter que le couple d’agriculteurs est toujours en train d’échanger avec l’assurance pour tenter d’obtenir réparation de cet accident. : « Pour les assurances, on n’a pas encore donné tous les documents, parce que j’ai du mal à avoir certains devis notamment sur mon élevage de chèvre miniature », a poursuivi Alice Moreau.
Une nouvelle structure pour un nouveau départ
Après le coup de massue, les propriétaires de la Ferme des Chibottes veulent rebondir et souhaitent relancer leur activité, mais avec quelques changements :
« On ne va pas refaire la chose exactement comme avant. On connaît maintenant les avantages et les inconvénients de notre précédente installation. On va tenter de faire quelque chose qui nous correspond davantage par rapport à ce qu’on avait, c’est-à-dire, qu’on ne fera pas un tunnel, mais plutôt un bâtiment en dur et qui sera un petit plus grand, plus large et plus fonctionnel, à l’image de celui que l’on a pour nos vaches », a conclu Alice Moreau.