Le film « Je verrai toujours vos visages » de Jeanne Herry, porté par un grand casting (Leïla Bekhti, Adèle Exarchopoulos, Dali Benssalah, Elodie Bouchez, Gilles Lellouche, Miou-Miou, Jean-Pierre Darroussin, Denis Podalydes, Fred Testot...) est en avant-première ce mardi 28 mars en début de soirée au Ciné Dyke du Puy. Suite à la projection, l’association Justice et Partage organise un échange avec les spectateurs sur la justice restaurative, thème majeur du film.
« Aujourd’hui, on a un manque d’information sur la justice restaurative et en ce sens, la sortie de ce film est un cadeau », a confié Celine Peyragrosse Lathoud, facilitatrice/animatrice en justice restauratrive au sein de l’association Justice et Partage.
Des rencontres pour que victimes et auteurs d’infractions pénales se reconstruisent
La justice restaurative est un espace de rencontre sécurisé pour que des auteurs et des victimes (majeurs ou mineurs) d’infractions pénales puissent se rencontrer, dialoguer sur les conséquences de ces dernières sur eux. Objectif : questionner le « pourquoi » et le « comment ».
« Souvent, la procédure pénale ne suffit pas aux victimes et aux auteurs. Cet espace parallèle permet de dialoguer, de s’expliquer et d’avoir des réponses. En tant que victimes : pourquoi moi ?, Comment les auteurs en sont arrivés-là ? En tant qu’auteurs : de pouvoir expliquer leurs gestes. Cela ne veut pas dire qu’ils seront pardonnés, mais au moins de comprendre et surtout d’éviter la récidive », a expliqué Celine Peyragrosse Lathoud pour Zoomdici.
« On ne va pas mettre un mis en cause et une victime dans la même pièce du jour au lendemain ! »
Ce droit français est inscrit dans le code de procédure pénale depuis 2014. C’est un dispositif gratuit et confidentiel, c’est-à-dire que rien n’est transmis à l’autorité judiciaire. Il existe plusieurs types de rencontre aujourd’hui dans la justice restaurative et il y a surtout une grande préparation avant d’envisager un échange :
« Il y a les rencontres en groupe, mais aussi, seulement, en face à face. Parfois, il peut y a avoir des tension dans ce genre d’espace et c’est aussi en cela d’ailleurs que le film est très bien fait. Avant les rencontres, il y a surtout une grande préparation en individuel par un facilitateur qui a en charge l’accompagnement des victimes ou auteurs dans l’approche de l’échange. On ne va pas mettre un mis en cause et une victime dans la même pièce du jour au lendemain, ça c’est sûr ! », a poursuivi Celine Peyragrosse Lathoud.
« Ce n’est pas un espace miracle, mais aujourd’hui on a des retours qui sont vraiment positifs. »
En Haute-Loire, ce dispositif a été mis en place depuis cette année 2023. Par ailleurs, une rencontre entre un auteur et une victime a déjà eu lieu. « Ce n’était pas l’auteur et la victime du même fait, mais ils étaient concernés par un fait similaire. Ce n’est pas un espace miracle, mais aujourd’hui on a eu des retours qui sont vraiment positifs sur cet échange », a précisé Marine Giraud directrice de l’association Justice et Partage. Actuellement, d’autres programmes sont en cours notamment sur différentes infractions : violences conjugales, infractions sexuelles…
« À noter qu’en 2022 en Haute-Loire, on a suivi environ un peu plus de 800 personnes victimes d’infractions pénales et on n’est même pas a 1 % pourcent de personnes que l’on suit en justice restaurative », a conclu Marine Giraud qui espère que la sortie du film et le ciné-débat au Puy permettra de faire connaître plus largement ce dispositif.
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