Le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes avait donné rendez-vous à ses soutiens, ce dimanche 28 août 2022 au pied du Mézenc, pour y effectuer sa rentrée politique.
Entre Haute-Loire et Ardèche, un mois et demi après avoir renoncé à reprendre la présidence de son parti des Républicains, Laurent Wauquiez a enfilé un autre costume de présidentiable dans son ascension vers 2027.
« Le Mézenc est un lieu que j’aime et qui incarne la fidélité à mes valeurs »
Rituel estival depuis dix ans maintenant, la traditionnelle montée du mont Mézenc est synonyme de rentrée politique pour le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Dans les pas de François Mitterrand, à la cime de la roche de Solutré, Laurent Wauquiez a bien compris toute la symbolique revêtue par cette ascension géographique et allégorique. En menant littéralement la marche, il se pose une nouvelle fois en leader et en rassembleur d’une famille politique encore groggy par la dernière élection présidentielle.
Pourquoi la Lutte des Sucs était absente ce dimanche lors de la Montée du Mézenc de Laurent Wauquiez ?
Collectif opposé au projet de déviation de la RN88 au Pertuis et à Saint-Hostien, la Lutte des Sucs avait l'habitude d'être présent lors de ce rendez-vous politique pour exprimer son opposition.
Dans un communiqué en date du samedi 27 août, le collectif justifie cette absence :
"Depuis plusieurs semaines, pour préserver le mont Mézenc et sa flore, ses sentiers sont en cours de réhabilitation. Chaque année, Laurent Wauquiez emmène ses troupes encadrées par moult gendarmes au sommet du Mézenc, pâle imitation de Mitterrand et de la roche de Solutré. Nous avons espéré que cette année, justement, il n'oserait pas, que lui et ses fans doivent faire un autre choix, pour respecter ce travail de sauvegarde... Les solutions de rechange existent ... Monter au sommet de la chapelle de Saint-michel d'Aiguilhe au Puy en Velay? dans la couronne de la statue de la vierge... etc etc
ou tout simplement renoncer !"
Un peu plus de 500 soutiens avaient fait le déplacement jusque dans cette petite commune des Estables pour entendre celui que nombre de militants considèrent comme « le leader naturel de la droite ». Entouré de ses fidèles locaux, et honoré par la présence d’amis plus lointains comme Eric Ciotti (député des Alpes maritimes), Laurent Wauquiez a exposé pendant presque trente minutes un discours de politique générale aux accents de présidentiable.
« Nous avons une mission essentielle : préparer dès aujourd’hui l’après Macron »
Postulant en ouverture la déliquescence « d’un pays en décadence qui se délite sous nos yeux », Laurent Wauquiez a alors égrené devant un public acquis à sa cause ses différents thèmes de prédilection : travail, autorité et immigration.
L’élu des Républicains a promptement appelé ses troupes à faire bloc et « à se préparer au grand rendez-vous de 2027 en restant fidèle aux idées de la droite ». S’enracinant dans ses terres vellaves, il en appelle alors à « partir à la reconquête du pays profond » et se plaît à citer Antoine de Saint-Exupéry : « Je suis de cette terre, je crois en l’enracinement, je crois au contact direct, parce que je suis convaincu que c’est le meilleur antidote contre la perte du bon sens ».
« Il faut remettre le travail, le mérite et l’autorité au cœur de la société française »
Dans un discours ancré à droite, Laurent Wauquiez convoque le général De Gaulle pour « donner aux politiques le courage de faire » et en appelle à « remettre le travail, le mérite et l’autorité au cœur de la société française ».
Dénonçant la faillite du politique, la déliquescence de l’école, l’immigration massive et la « tyrannie des racailles », Laurent Wauquiez souhaite ainsi construire un projet politique qui « ait le courage de faire », « remette l’exigence à l’école » et « fasse respecter nos frontières et respecter nos lois ».
Abordant des thèmes nouveaux, le président de région en appelle également à une vaste refondation des services publics « qui devraient faire la force du modèle français mais qui ne marchent plus, écrasés par une pression administrative kafkaïenne ».
Enfin, Laurent Wauquiez enjoint sa famille politique à se saisir de la question écologique afin de construire « une écologie positive qui aide et non punit » à contrario de « l’idéologie sectaire des Verts et de l’extrême-gauche qui a conduit à une impasse énergétique ».
Se lançant, aux côtés de son épouse et d’Eric Ciotti, à l’assaut des flancs du « Géant des Hautes Cévennes », Laurent Wauquiez convoque enfin Victor Hugo pour réclamer « une féroce lucidité et un espoir invincible » pour reconstruire la droite dans les cinq années à venir. L’ascension vers 2027 ne fait donc que commencer.