L’édition 2023 du festival Interfolk se déroulera du 17 au 23 juillet.
La petite histoire d'un grand festival
"Nous cherchons à promouvoir localement l'ouverture aux autres" Maryline Mourgues, présidente du festival
Selon sa présidente, Maryline Mourgues, le festival Interfolk, c'est avant tout une histoire de valeurs et de convictions : " Nous cherchons à promouvoir localement l'ouverture aux autres en permettant aux habitants de Haute-Loire de découvrir les cultures du monde entier et d'accepter l'altérité".
Maryline Mourgues devant le slogan du festival
Photo par jfp
Apprendre à mieux se connaître donc pour lever certains préjugés. Son plus beau souvenir, en la matière, date de 2014 lorsqu'à l'occasion d'un gala au Palais des Congrès de Vals, une troupe écossaise et une troupe sud-africaine ont entonné en choeur " What a Wonderful World", ce standard de jazz américain qui promeut l'amour et la paix : " C'était merveilleux cette communion entre une troupe du Royaume-Uni, les anciens colonisateurs et une troupe d'Afrique du Sud, les descendants des colonisés". Ce sont ces moments-là qui constituent pour elle la raison d'être et la richesse du festival.
C'est en 1962, en plein renouveau de la scène folk, qu'est née l'idée de ce qui allait devenir le tout premier festival de Haute-Loire : le Festival Folklorique du Velay. Lors de la première édition, l'année suivante, deux groupes français sont accueillis pour des spectacles à Allègre et au Monastier. La "Folk attitude" s'implante dans le département et le festival s'agrandit et se développe : des groupes viennent de l'étranger et d'autres communes, comme Yssingeaux s'associent au projet. Le festival acquiert une nouvelle dimension, internationale, et se découvre une vocation : réunir des représentants du folklore venus du monde entier pour apprendre à mieux se connaitre. Dès les années quatre-vingt, les cinq continents sont représentés et le festival adhère au CIOFF, le Conseil International des Organisations de Festivals de Folklore, une ONG partenaire officielle de l'UNESCO. Au début des années deux-mille, le festival devient partenaire de la ville du Puy et se nomme désormais " Festival Folklorique International du Puy-en-velay" tout en gardant sa vocation de "festival éclaté" dans les nombreuses communes partenaires de tout le département.
L'année 2022, une très belle étape pour le festival
"Il faut faire la place aux quartiers et aux cultures urbaines" Maryline Mourgues
Au dire de sa présidente, l'année 2022 a été une très belle étape pour le festival. Elle aurait permis aux très nombreux bénévoles de confirmer la nouvelle identité d'un festival désormais attaché à quatre mots clés à première vue contradictoires mais que les organisateurs se font un honneur de faire cohabiter : unicité et diversité, tradition et modernité. " Le festival doit s'ouvrir vers un autre public. Il doit faire la place aux quartiers et aux cultures urbaines" précise Maryline Mourgues. La place du Breuil fut donc, le temps d'une soirée, le lieu d'une manifestation des plus particulières portée par deux jeunes chorégraphes stéphanois de la compagnie Dyptik: un spectacle de Hip-Hop librement inspiré de la révolte des peuples.
Le spectacle D-construction de la Compagnie Dyptik
Photo par Compagnie Dyptik
"Les températures caniculaires nous ont obligés à revoir notre fonctionnement" Maryline Mourgues
Mais le point fort de cette édition aura été, sans aucun doute, pour la présidente, le défilé du samedi, en nocturne et à la lueur des flambeaux : " Les températures caniculaires nous ont obligés à revoir notre fonctionnement. Nous ne pouvons pas faire défiler les groupes sous un soleil de plomb, et de toutes façons, nous n'aurions pas de public". C'est donc au soleil couchant que les différents ensembles internationaux "ont mis une ambiance incroyable au centre-ville" pour ce nouveau rendez-vous très réussi amené à être reproduit, canicule prévisible oblige.
Des surprises et des nouveautés pour l'édition 2023
Entre augmentation des coûts de production, des cachets artistiques, flambée du prix des transports et hausse des prix de manière générale de nombreux festivals rencontrent des difficultés. Le Festival Interfolk ne déroge pas à la règle.
" En plus du prix des billets d'avion nous avons 250 artistes à loger et à nourrir pendant une semaine" Maryline Mourgues
En 2023, il faut mettre le prix pour faire venir et loger des artistes des cinq continents. L'augmentation du tarif des carburants a fortement impacté le secteur aérien. Les prix des vols en avion vont très fortement augmenter rapporte Le Parisien, le 8 mars dernier. Une hausse estimée à 25 %. Et ce n'est pas tout : " Nous sommes également confrontés, en plus de la hausse vertigineuse du prix des billet d'avion à une hausse d'au moins 40 % du tarif des nuitées d'hôtel et de la restauration, nous avons 250 artistes à loger et a nourrir pendant une semaine et cela grève beaucoup notre budget".
Mais Maryline Mourgues garde le moral malgré tout. L'édition 2023 est déjà bien avancée et devrait réserver beaucoup de belles surprises et de nouveautés. Cette 59 ième édition verra le retour des ensembles de musiques et de danses venus de plusieurs pays : Equateur, Bulgarie, Afrique du Sud, Croatie, Philippines, République Tchèque, Côte d'Ivoire et Vénézuela.
" Le clou de cette nouvelle édition ce sera les prestations de deux compagnies d'artistes très populaires"
Mais, " le clou de cette nouvelle édition, pour Maryline Mourgues, ce sera les prestations de deux compagnies d'artistes très populaires : Out of the Blue et Le swing Up Orchestra".
Out of the Blue est un groupe a capella entièrement masculin de l'université d'Oxford en Angleterre. Dirigé par des étudiants, son répertoire est très éclectique et se concentre sur des reprises de succès rock et pop. Très populaires dans leur pays suite à une participation réussie à un show télévisuel , ils revisitent la tradition des choeurs des grandes universités britanniques avec une "autodérision so British !".
La Compagnie Out of the Blue
Photo par Compagnie Out of the Blue
Le Swing Up Orchestra, composé de musiciens professionnels de la région AURA fera revivre l'âge d'or des swinging des années quarante. Les succès de Benny Goodman, Count Basie, Duke Ellington et Artie Shaw seront revisités par une incroyable section rythmique et des solos fiévreux. La place du marché couvert qui les accueillera le 21 juillet se transformera très certainement en un immense dance floor. Dress code de rigueur attendu : bretelles pour les hommes et serre-tête pour les femmes.
Le Swing Up orchestra
Photo par Swing Up Orchestra
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