« Aujourd’hui avec la sécheresse, le sol a bougé. Lorsque l’hiver est glacé, ça bouge aussi », a assuré Frédéric Giraud, directeur du Syndicat de Gestion des Eaux du Velay qui précise que l’usure d’une canalisation ne dépend pas du matériau, mais plutôt de ce qu’on lui fait subir.
Le SGEV garantit l’approvisionnement en eau potable de 37 communes en Haute-Loire (27 communes en « compétence », c’est-à-dire en responsabilité complète sur le cycle de l’eau et dix en « prestation de services », c’est-à-dire adaptée à chaque commune et pour certaines prestations).
« On ne constate, pour l’instant, aucune hausse de dysfonctionnement sur le réseau, mais on concourt à une vraie politique de renouvellement »
« On ne constate, pour l’instant, aucune hausse de dysfonctionnement sur le réseau, mais on concourt à une vraie politique de renouvellement. On a un taux de renouvellement inférieur à 1 % sur la Haute-Loire. (Ce taux est le pourcentage de renouvellement moyen annuel du réseau d'eau potable par rapport à la longueur totale du réseau (8000 km), hors branchements, ndlr). C’est trop peu. Certaines canalisations ont plus de 70 ans et il faudra que ça tienne jusqu’à 100 ans si rien n’est fait », a-t-il poursuivi.
"On n’a pas anticipé le renouvellement des canalisations qui est aujourd'hui inévitable "
Suite à une réunion avec le service des eaux et assainissement fin 2022 du département de Haute-Loire en fin d’année 2022, Bernard Souvignet, maire de Raucoules et président de l’association des maires (AMF 43) tire la sonnette d’alarme pour Zoomdici :
« Il y aura un problème d'eau. Je pense que les communes n'ont pas su adapter leur prix au coût réel de l'eau. C'est vrai que lorsque nous pouvions nous en sortir avec un prix faible de l'eau, on était bien contents de le garder. Nous n'avons pas anticipé. On n’a pas anticipé le renouvellement des canalisations qui est aujourd'hui inévitable. La majorité des canalisations en Haute-Loire ont entre 50 et 70 ans. Cela va devoir être fait prochainement et nécessitera une grosse augmentation du prix de l'eau pour faire face aux dépenses liées aux travaux. On a jamais mis de côté des sommes pour renouveler ces canalisations. Ce qui nous inquiète, c'est l'entretien de ces canalisations. Ça va demander des sommes astronomiques ! »
Lors de cette réunion, « les premiers constats du schéma directeur départemental en eau potable ont été présentés. Ils mettent en lumière la nécessité d’investissement sur le réseau de distribution d’eau potable de Haute-Loire (d’environ 8 000 km) pour améliorer son état et son rendement afin de limiter les fuites et le prélèvement sur les ressources », a expliqué Rémi Massardier, responsable du service eau et assainissement du département pour Zoomdici.
« La durée moyenne de vie d’une canalisation est de 70 ans. Au-delà, le risque de casse, de porosité est plus en plus élevé et le rendement en baisse. Il est inférieur à 50 % par endroit ! »
« La durée moyenne de vie d’une canalisation est de 70 ans. Au-delà, le risque de casse, de porosité est plus en plus élevé et le rendement en baisse. Il est inférieur à 50 % par endroit ! Si on prend une base de 5 litres d’eau prélevée, avec un rendement de 80 % qui est la moyenne nationale, on va seulement avoir 4 litres de distribué, c’est-à-dire que de l’eau se perd dans le réseau. En Haute-Loire, cette perte est estimée à près de 20 000 m³ par jour », a poursuivi Rémi Massardier.
L’eau doit payer l’eau ?
« Les conditions météorologiques difficiles et le vieillissement du réseau impliquent qu’il faudra davantage investir. Et cela impactera sûrement le prix de l’abonnement à l’eau », a assuré Frédéric Giraud, directeur du SGEV.
« On est parti sur une base de durée de vie de 70 ans pour une canalisation. On a donc évalué qu’il fallait dépenser 25 millions d’euros chaque année pour atteindre l’objectif d’un taux de renouvellement des réseaux de 1,25 % pour la Haute-Loire », a conclu Rémi Massardier qui admet que ce sont des calculs qui pour le moment, ont été réalisés sans considération de la répercussion sur le prix de l’abonnement de l’eau pour les altiligériens.
Actuellement, la dernière moyenne des tarifs de l'eau du robinet déclarés en 2019 dans les communes de Haute-Loire par m³ selon l’Observatoire National des Services d’Eau et d’Assainissement est >ici<.