La soirée avait un objectif principal : mettre des mots, des réponses, sur les questionnements du public au sujet de la franc-maçonnerie. Et permettre de lever cette frontière, entre "initiés" et "profanes", celle des idées reçues, des peurs, des incompréhensions, nourries par la croyance collective d'une société secrète, élitiste, aux rituels et intentions douteux.
Catherine et Pascal ont assez vite donné le ton, un sujet sérieux, mais un ton léger, décomplexé, amical, et ont joué la totale transparence. C'était le but.
Après avoir un peu parlé d'histoire, des femmes, des hommes, des initiations, la question qui s'est posée, et que beaucoup se posent :
La franc-maçonnerie, pour qui, pour quoi ?
Qu'est-ce qu'on vient chercher dans la franc-maçonnerie, qu'est-ce qu'on fait lors des réunions ? "On vient avec l'idée de travailler sur nous-même avec des méthodes un peu philosophiques, initiatiques, sur des outils, des symboles, des échanges" répond premièrement Catherine.
Et les outils qu'ils utilisent font écho à l'univers de la maçonnerie opérative, avec la symbolique par exemple du triangle, de la règle, ou encore du compas... "On ne les a pas forcément dans les mains, on les a dans la tête, on les a intégrés." poursuit-elle.
Quel est le coût ?
La cotisation à la loge est appelée la capitation. Elle s'élève à une trentaine d'euros par mois, concernant en tout cas ces deux loges.
À cela s'ajoutent des participations aux repas, car les francs-maçons, ils écoutent, ils parlent et ils mangent !
Réunions mensuelles et planches de travail
L'idée est que les frères et sœurs, comme ils s'appellent entre eux, se réunissent régulièrement, deux fois par mois pour ces deux loges en particulier, dans ce qu'ils nomment leur temple. Et Catherine souligne l'importance de l'engagement. "Cela ne sert à rien de venir tous les 36 du mois". Qui dit franc-maçon, dit franc-parler, on dirait...
Chacun est libre de présenter aux autres le sujet qu'il souhaite, sous forme d'une planche de travail, et s'ensuivent des discussions (et non des débats) autour de ce sujet afin que la personne reparte plus enrichie sur ses questionnements qu'à son arrivée.
Certains travaux restent internes à la loge, d'autres, d'ordres sociétaux, remontent parfois au niveau national pour peser dans les lois votées à l'Assemblée nationale par exemple.
"On passe notre temps à se poser des questions parce que ce qui caractérise un franc-maçon, c'est la notion de doute, c'est la notion de gamberge." Pascal, franc-maçon, loge d'Issoire.
Les francs-maçons se qualifient comme des libres penseurs, qui cherchent la vérité, qui se questionnent sans cesse, sur eux-mêmes, sur la société, dans une démarche d'ouverture à tous, quelle que soit la profession, le statut social, la religion. "Nous sommes adogmatiques. Tout franc-maçon peut croire en ce qu'il veut."
"La franc-maçonnerie est républicaine, elle a pour devise liberté, égalité, fraternité. Et d'ailleurs, chaque fois que vous sifflez, que vous chantez l'hymne français, il a été écrit par un franc-maçon" termine Pascal.