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De Paris à Bas-en-Basset, elle quitte la haute couture pour un artisanat qui a du sens

Par nadia , Mise à jour le 13/10/2025 à 06:00

De la haute couture parisienne aux prairies du Haut-Velay, Émilie Rizzo a suivi le fil de la laine pour retisser du sens à son travail. Aujourd’hui, elle transforme un matériau oublié en literie durable, prouvant qu’on peut allier artisanat, écologie et confort.

Rencontrée lors de la fête de la bio ce dimanche 12 octobre, Émilie Rizzo, ancienne « petite main de la haute couture » passée par Paris, Lyon et Grenoble, est devenue artisane dans sa contrée d’origine à Bas-en-Basset - passant de tissus dits « nobles » à une vraie matière noble : la laine.

Parmi les stands, Émilie Rizzo a attiré l’œil de Zoom.

Créatrice de 6h55, Mouvement Moutonneux à Bas-en-Basset, elle a transformé une découverte paysanne en projet artisanal : récupérer la laine locale, traitée comme déchet, pour en faire couettes, oreillers et matelas en circuit court.

Ancienne styliste dans la mode et l’outdoor par passion depuis petite, elle a tout quitté par rejet du système au sein duquel elle évoluait professionnellement pour s’aligner avec ses valeurs profondes, devenues encore plus pressantes à l’arrivée de ses enfants. Restait à trouver quoi et comment.

Toucher pour réaliser : laine brute (gauche), laine cardée, synthétique (tout à droite)) Photo par Nadia Meyer

« Mon voisin m’a dit : « Viens voir dans la grange, il y a quelque chose qui peut t’intéresser ». C’était plein de ballots de laine. »

Elle s’est rendue compte que ce problème de laine non valorisée était systémique.

Ce qui l’a poussée à réfléchir à une solution. Convaincue de la nécessité et du potentiel naturel et sanitaire de la laine, Émilie décide alors de se lancer en se faisant accompagner par un incubateur de Saint-Étienne durant 18 mois.

Laine cardée et transformée en nappes successives pour les couettes Photo par Nadia Meyer

Côté process, après un tri local, la laine est lavée à Saugues de manière traditionnelle (eau de rivière, savon de Marseille, bicarbonate, sans produits chimiques), puis cardée et transformée en nappes successives pour obtenir des couettes thermorégulantes. Pas besoin de transformation pour les matelas où la laine est très compressée et les coussins où elle est plus libre et ajustable.

Naturel, anti-transpirant, anti-acarien, sans traitement, hypoallergénique Photo par Nadia Meyer

« 80 % de mon métier, c’est la pédagogie ; il faut que les gens voient, touchent, et je casse tous les a priori. »

En effet, Émilie précise qu'une couette naturelle est « 4 saisons » (pas besoin de couettes saisonnières), en plus de durable. Et d'ajouter qu'on ne transpire pas dans une literie naturelle car elle respire. Il en va d'ailleurs de même avec des vêtements en fibres naturelles. La production reste artisanale et le résultat est durable : des produits réparables, anti-acariens, sans allergènes, qui « respirent » et se purifient au soleil.

À l'aide de beaucoup de pédagogie durant les marchés, ses ateliers à l’atelier-boutique et les visites gratuites qu'elle offre, Émilie travaille à rendre la laine accessible et à défaire les clichés (laine qui gratte, laine sale). Ses tarifs témoignent du travail : un matelas artisanal se situe généralement entre 800 € et 1 900 € selon taille et personnalisation, et un petit coussin participatif est proposé à 30 € lors des ateliers.

Made in Haute Loire Photo par Nadia Meyer

« Ces produits sont à vie, on peut les remettre en état en les faisant recarder tous les 10–15 ans. »

Son message : produire local, bien dormir et remettre le savoir-faire traditionnel au cœur d’une économie réellement durable.

Quelques créations Photo par Nadia Meyer

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