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Le Loup : ennemi public N°1 pour les éleveurs et l'Etat

, Mise à jour le 18/09/2025 à 06:00

Celui que l’on connaît comme le mangeur de chevreaux des contes de Frères Grimm est désormais aux portes du département et menace les troupeaux de la Margeride. Un sujet que les élus doivent désormais traiter avec sérieux, tant la cohabitation entre l’animal sauvage et les éleveurs semble de plus en plus difficile.

Depuis près de 100 ans, celui-ci n’avait pas sévi sur le territoire. Les récentes attaques ont remis de l’huile sur le feu, et la colère gronde du côté des éleveurs.

Une pression croissante sur les éleveurs

La tension est palpable chez les éleveurs du département. À Esplantas-Vazeilles, la famille Tichit est la dernière victime en date, avec un bilan de 20 brebis attaquées dont 12 mortes. Depuis mai 2025, onze attaques ont été recensées, un chiffre semblable à celui de l’année 2022.

Les premières constatations laissent penser à la présence d’une meute installée en Lozère, effectuant des intrusions régulières en Haute-Loire.  Le préfet Yvan Cordier s’aligne sur la position du président de la République, Emmanuel Macron, qui déclarait le 3 juillet dernier à Rodez : « Il faut empêcher l’implantation du loup là où il y a du pastoralisme. »

Une déclaration qui n’y va pas par quatre chemins : « Ça veut dire organiser des prélèvements, c’est-à-dire tuer les loups » complète Yvan Cordier. Depuis la mise en place du plan Loup 2024, le prédateur est sur la sellette.  Mais attention, pas question de tirer à vue, le loup reste une espèce protégée.

L’autorisation d’intervenir et de tirer est encadrée par un processus législatif précis, notamment à travers le Plan Loup 2024-2029, qui encadre les prélèvements pour une durée de cinq ans.

Protéger avant de tirer

Avant tout tir, les éleveurs doivent justifier de la mise en place de mesures de protection, obligatoire pour déclencher l'ensemble du processus, et pouvoir bénéficier d’une indemnisation en cas de pertes. Trois dispositifs sont reconnus :

  • L’installation de filets de protection.

  • L’utilisation de chiens de garde type patou.

  • La présence de bergers.

Une seule de ces mesures suffit légalement. Yvan Cordier explique que « la pose du filet la rend juridiquement valable ». Toutefois, leur efficacité est parfois limitée, notamment pour ces fameux filets qui sont difficiles, voire impossibles à installer en terrain accidenté. 

Dans ce cadre, la MSA (Mutualité sociale agricole) propose un soutien financier pour l’embauche de main-d'œuvre, afin de faciliter la mise en place des protections.

Le Tir de Défense Simple (TDS)

Une fois l'attaque confirmée par l’OFB (Office français de la biodiversité), l’éleveur peut alors solliciter un tir de défense simple (TDS), autorisé par arrêté préfectoral, qui lui donne le droit d’effectuer des TDS pour protéger son troupeau pendant 12 mois. « Il faut qu'il attaque le troupeau pour qu'on puisse tirer dessus », rappelle le préfet Cordier.

En parallèle, des lieutenants de louveterie patrouillent, mais leur efficacité dépend de nombreux facteurs, notamment la rapidité d’intervention, car le loup peut revenir dans les 24 à 48 heures après une première attaque.

Le préfet a également sollicité le renfort de la Brigade mobile d'intervention de l’OFB. Cette unité spécialisée dispose de moyens plus performants et d'une expertise plus pointue pour neutraliser les loups

« Le loup va passer de strictement protégé à protégé »

Jusqu’à présent, le loup était une espèce strictement protégée au niveau européen. Mais les autorités ont décidé de revoir ce statut : « Aujourd'hui, il y a plus de 1 000 loups en France, le loup va passer de strictement protégé à protégé », détaille le préfet.

À cela s’ajoute un nouvel arrêté en date du 3 septembre qui révise certaines modalités : « Les éleveurs pourront être désormais indemnisés des pertes indirectes. » Ces pertes indirectes comptabilisent les animaux traumatisés, victimes d'avortements, de pertes de fertilité.

"Loup y es-tu ?"

Pour l'heure, aucun loup n'a été tué sur le département, mais il est certain que sa présence n’est plus un mythe. Sur les hauteurs de la Margeride, il est là, bien réel. Face à cette réalité, l’État, les éleveurs et les acteurs du territoire devront désormais conjuguer vigilance, dialogue et action pour préserver un équilibre fragile entre nature et activité humaine.

 

 

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