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La plus grande église ponote en pleine mue

, Mise à jour le 05/09/2025 à 17:00

Ce vendredi 5 septembre, l’église Saint-Laurent au Puy-en-Velay rouvre ses portes. Les travaux d'urgence pour sécuriser les lieux sont terminés. Fidèles et curieux peuvent depuis aujourd'hui découvrir ou retrouver ce lieu qui traverse les époques.

Après deux ans de fermeture, l’église Saint-Laurent du Puy-en-Velay rouvre partiellement ses portes. Les deux piliers menaçant la structure ont été sécurisés, et l’église peut désormais accueillir les visiteurs en toute sécurité, en attendant une reprise des offices dans les prochaines semaines.

Un édifice emblématique… mais fragilisé

La date exacte de construction de l’église n'est pas connue, mais les écrits relatent son existence autour du XIIIe siècle. Elle est l’un des plus grands édifices religieux de la ville. Classée comme église "halle", typique des ordres mendiants au cours des XVIe et XVIIe siècles. Elle se distingue par des hauteurs uniformes dans toute la nef et les bas-côtés.

"Il nous faut aussi observer les dégradations de l'église parce que cette église avait déjà été fermée pendant une vingtaine d'années "  Michel Chapuis, maire du Puy-en-Velay.

Depuis toujours, l’église est fragilisée par sa construction sur un sol instable, aggravée par le passage de la rivière la Borne qui passe juste en dessous. Un déséquilibre naturel des forces a provoqué des déformations régulières au fil des siècles.

Déjà fermée pendant près de 17 ans entre 1971 et 1988, elle avait alors été consolidée grâce à un dispositif innovant pour l’époque : quatre pinces en béton armé, installées dans les combles, afin de retenir les poussées des voûtes sur les piliers, celles-ci sont devenues obsolètes.

" C'est l'apparition de fissures dans les voûtes, dont certaines sont quand même très ouvertes parce qu'elles dépassent l'épaisseur de mon doigt."

L'église retrouve ses visiteurs Photo par Fanny Gimenez

Une fermeture nécessaire

En 2023, de nouvelles dégradations inquiétantes ont été constatées, notamment deux piliers qui menaçaient de s’effondrer : " c'est l'apparition de fissures dans les voûtes, dont certaines sont quand même très ouvertes parce qu'elles dépassent l'épaisseur de mon doigt " explique l’architecte en chef des Monuments historiques, Étienne Barthélemy. Une fragilité qui impacte directement la structure de l'édifice.

Une première phase de travaux d’urgence a été engagée, plusieurs anomalies ont été identifiées, notamment le dysfonctionnement des pinces en béton, qui n’assuraient plus leur rôle de stabilisation. Certaines zones du bâtiment présentaient également des signes d’usure généralisée, affectant l’étanchéité et le drainage ainsi que des phénomènes de condensation qui ont un impact sur la solidité de la structure.

Pour éviter toute aggravation, deux piliers ont été "frettés", c’est-à-dire renforcés avec des structures métalliques, afin de prévenir tout risque d’effondrement. Cette technique permet de renforcer les piliers pour éviter l'éclatement des parois, soutien direct de la structure, et qui sans cela entraînerait l'effondrement.

" C'est une église vivante qui bouge, un stéthoscope est donc mis en place pour pouvoir la surveiller."

Un système de surveillance de haute précision

L'église sera "surveillée comme le lait sur le feu". La jauge est restreinte, passant de 1500 personnes à 500, de même que l'édifice est désormais muni d'un système de sécurité sophistiqué : capteurs laser à distance, alarmes visuelles et sonores. Ce dispositif permettra de détecter tout mouvement anormal de la structure et, si besoin, de déclencher une évacuation immédiate.

De plus, l'installation d'un système d'instrumentation sera mise en place début 2026 pour étudier les déformations que subit l'édifice au cours du temps pour compléter ainsi le diagnostic qui déterminera les travaux à venir dans les prochaines années." C'est une église vivante qui bouge, un stéthoscope est donc mis en place pour pouvoir la surveiller " explique Nathalie Cencic, secrétaire générale, sous-préfète de l'arrondissement du Puy-en-Velay.

Le budget de cette première phase de sécurisation s’élève à 107 000 €, financés à 40 % par la DRAC, avec le soutien du Département et de la Région Auvergne-Rhône-Alpes " ça permet de restaurer, de sauver et de sauvegarder le patrimoine de nos églises " précise Marie-Agnès Petit, présidente du Département.

Les piliers encerclés et sécurisés Photo par Fanny Gimenez

Une étude sur plusieurs années

Si la sécurisation est désormais terminée, le travail est loin d’être fini. Une étude structurelle approfondie va débuter, sur une durée estimée de deux à trois ans. Elle permettra de mesurer précisément les mouvements de l’édifice et de définir les travaux de restauration à engager.

En attendant, l’église Saint-Laurent est à nouveau ouverte aux visiteurs et aux fidèles, mais sans célébration religieuse dans l’immédiat. Les offices pourraient reprendre dans quelques semaines.

Cette réouverture symbolise la volonté collective de préserver un patrimoine religieux et historique majeur.

 

 

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