Depuis quelques années, notamment depuis la crise Covid pour ne citer qu'elle, la consommation des français est à leur image, "le cul entre... trois chaises."
Entre le besoin vital de dépenser moins d'argent, l'envie de consommer moins, mais de qualité, et à la fois la conscience environnementale qui pèse sur les épaules, le cœur balance. C'est le constat d'une étude de Viavoice sortie en juin 2025, qui s'est penchée sur un marché qui renaît de ses cendres : la seconde main.
"Près d’un Français sur deux déclare aimer acheter de la seconde main (...)" Et "70 % des Français estiment que la part de leurs achats de seconde main augmentera dans les cinq années à venir."
Parmi les adeptes, on retrouve majoritairement les femmes, les moins de 35 ans et les parents, toujours selon l'étude de Viavoice.
La seconde main, il faut avouer qu'elle fait plaisir au porte-monnaie, en ces temps où les prix flambent et où les salaires ne suivent pas l'inflation. Elle est l'amie des consommateurs en quête de bonnes affaires.
L'éthique pèse dans la balance
Mais c'est également une histoire d'éthique, de conscience environnementale, et d'esprit communautaire. L'étude pointe qu'une très large majorité (89 %) des français considèrent que les marques "devraient être plus transparentes sur l’impact environnemental de leurs produits, mais aussi jouer un rôle actif dans l’économie circulaire, en facilitant la revente, la réparation et l’allongement de la durée de vie des objets."
Et oui, la fast fashion, le made in China, et des pratiques comme l'obsolescence programmée, commencent à être les bêtes noires de la conscience écolo en devenir. Et un peu comme le "Do it yourself", le marché de l'occasion semble avoir retrouvé sa place au soleil. Comme un retour à l'essentiel, réfléchi, et assumé.
Quid de la seconde main à Issoire ?
Aussi, on voit naître ou renaître dans les villes des associations et des enseignes qui proposent des articles de seconde main, et ça fonctionne.
A Issoire, plusieurs concepts existent, le don (souvent associatif) directement auprès des structures qui revendent en boutique à petits prix ou sous forme de braderies ponctuelles, le rachat par des enseignes de seconde main, et le fonctionnement "vide grenier" en boutique. Le résultat reste le même pour les acheteurs, dénicher des produits à bas prix tout en contribuant à leur seconde vie.
Les associations accueillent les dons
A Issoire, on peut se tourner vers la Ressourcerie Pays d'Issoire et ses deux boutiques, une grande en périphérie*, où sont déposés et triés les dons, et une plus cosy en centre-ville.
Les ressourceries (et recycleries) s’inscrivent dans une économie du don : d’objets, de temps (bénévolat), don de soi (partage de savoirs), et don d’argent (mécénat). Et en plus de recycler les meubles, objets et autres vêtements, leur mission est de contribuer et sensibiliser à la réduction des déchets.
*Quels trésors trouver à la ressourcerie ?
*On peut y dénicher du textile (vêtements, chaussures, linge de maison, mercerie, accessoires etc.) des articles de loisirs et culture (jouets, livres, CD, DVD, jeux-vidéos, vinyles, papeterie, articles de sport, vélos), des équipements de la maison (vaisselle, déco, luminaire, mobilier), des articles de droguerie (outillage, jardinerie, rangements, matériaux, bric à brac etc.)
La petite boutique Le 43 en centre-ville elle propose uniquement du mobilier, de la vaisselle, et des objets déco.
Il est également possible de déposer ses dons dans d'autres associations comme la Croix-Rouge ou le Secours Populaire, qui ensuite organisent des braderies et marchés pour vendre les articles à bas prix.
Autre concept : rachat et revente
Cindy a ouvert la boutique TendanCin, rue Berbiziale, il y a deux ans, et propose des articles de maison, mobilier, déco, vaisselle, vêtements, jeux, jouets et livres pour enfants.
Cindy, gérante de TendanCin à Issoire
Photo par ZoomDici
Les particuliers déposent leurs articles, et la gérante, après vérification de l'état, leur remet des bons d'achat valables dans la boutique, selon une grille tarifaire qui varie notamment en fonction des marques.
Elle rachète aussi des meubles et équipements de la maison, des articles de déco, dans les vide-maisons et ça, c'est son dada. Ancienne conceptrice d'intérieur, elle se plait à remettre en état, redonner vie au mobilier et à consacrer une partie de sa boutique à la déco, avec un petit penchant pour le rétro, le vintage.
Il y a également juste en face une autre boutique "Les P'tites Trouvailles". Karine, elle, se sert principalement auprès de fournisseurs spécialisés dans la seconde main et récupère parfois des dons de particuliers.
Les P'tites Trouvailles à Issoire
Photo par ZoomDici
On trouve dans sa boutique différentes marques Levi’s, Manoukian, Lancaster, Kickers, Desigual, etc. qu'on peut avoir selon elle, à 30% environ du prix neuf.
Le concept du "vide grenier"
Mais sans le côté pénible de rester des heures à attendre les potentiels clients... A Issoire on peut louer un espace de vente à l'Eco vide grenier par exemple, une, deux ou trois semaines. Une fois les articles déposés, cintrés et étiquetés, plus besoin d'attendre, c'est le job de la boutique, qui prend 30% sur les ventes.
On y trouve meubles, électroménager, vêtements, jouets, bibelots, électronique...
Même principe à la Friperie Chez Adèle, mais l'occupation de l'espace est prévue pour un mois. Chaque fin de mois, l'ensemble du magasin est renouvelé. L'enseigne prend 50% sur la vente, mais l'espace de vente est prêté gracieusement. " Cela permet aux personnes de ne rien perdre si elles ne vendent pas " explique la gérante.