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Se faire justice soi-même est interdit par la loi

Par . . , Mise à jour le 04/07/2025 à 06:00

Le jeudi 22 mai, trois personnes ont été jugées pour arrestation, séquestration, vol avec violence, dégradation et complicité de séquestration. Le gérant d'une grande surface de Chadrac, aux côtés de son fils et de son frère, ont dû répondre de leurs actes. 

 

 

Dès le début de l'audience, les trois avocats de la défense ont fait une demande de nullité de l'ensemble des faits reprochés à leurs clients, mettant en avant des défauts de procédures durant l'enquête préliminaire.

L'avocate générale assure, elle, que l'enquête de flagrance a été menée de façon neutre et rejette la nullité de l'affaire. 

Quand un gérant fait sa loi

Les faits se sont déroulés le 25 février dernier dans une grande surface de Chadrac. Ce jour-là, d'après la description du tribunal, deux individus se dirigent vers le rayon des alcools.

Après avoir subtilisé quatre bouteilles d'alcool, un des protagonistes sort alors de l'établissement. Pendant leur action, le directeur de l'établissement surveille les protagonistes à l'aide des écrans des caméras de surveillance.

Le fils du gérant est alors alerté du vol. Il rejoint son père dans son bureau.

« Des faits intolérables, d'une extrême violence », dixit l'avocat général

Peu après, l'individu resté dans le rayon des alcools reçoit un appel de son ami qui lui dit avoir acheté ce dont ils ont besoin dans un autre magasin. C'est au même instant que le gérant interpelle l'individu et le ramène de manière brusque dans un petit bureau vitré à l'entrée du magasin.

Il l'assoit violemment, fait sortir les employés et s'isole avec lui avant l'arrivée de son fils. Le frère du gérant arrive à son tour : "On m'a demandé de rester près de la porte" pour surveiller. Ce dernier s'exécute sans poser de question. 

« Perquisitionner un véhicule, de quel droit ? »

Le gérant de la grande surface et son fils s'engagent à mener eux-mêmes leur enquête. Ils sollicitent un ami pour retrouver la personne à l'extérieur, personne qu'il localise dans une voiture stationnée à quelques encablures du magasin. 

Le patron du commerce entreprend aussitôt une fouille de la voiture et récupère le larcin. Une fois de retour dans le local où est gardé le premier individu, il subtilise les papiers d'identité, du numéraire et le téléphone de la victime qui sera détruit à coup de marteau.

« Perquisitionner un véhicule, de quel droit ? », s'insurge le juge qui semble s'impatienter à la vue du comportement de l'accusé. 

« Je suis atterré par votre attitude »

Suite à la lecture des faits émanant de l'enquête, le gérant est appelé à la barre. « Vous ne trouverez rien ici », avait certifié le patron aux policiers durant la perquisition de son bureau. Contrairement à ses dires, les policiers découvriront l'argent volé, caché dans un livre.

De même, quand les forces de l'ordre réclameront les enregistrements vidéos, le mise en cause affirmera que « la caméra ne marche pas ».

Face à l'aplomb du gérant, le ton monte. « Je suis atterré par votre attitude », lance le juge. Avant de le recadrer en ces mots : « Ce n'est pas vous qui posez les questions ». 

L'ambiance de la salle est électrique. Durant les longues minutes de suspension de l'audience, l'atmosphère apparait plus pesante que jamais.

Séquestré pendant plus de trente minutes

La personne séquestrée dans le bureau de la grande surface assure avoir passé plus de trente minutes, seule, sous le joug des trois prévenus, privée de mouvement et de liberté.

Son témoignage fait état d'actes d'humiliations et de violences. Il évoque avoir été assis violemment, avoir reçu des coups de poing et du vin au visage, un coup de marteau au genou ainsi qu'un tournevis planté dans la main.

Il fait également état d'une fouille de sa veste ainsi que du vol de ses papiers d'identité et de son numéraire.

« Lorsqu'on veut appeler la police, on fait le 17 » 

Les accusés seront mis en garde à vue. Leurs auditions et les témoignages seront confirmés par les images de vidéosurveillance. Et l'avocate générale rappela que « lorsqu'on veut appeler la police, on fait le 17 et pas un numéro en 06 ».

Nébuleux reste ce qu'il s'est réellement passé dans le local. Mais ce qui est certain, c'est que la personne est ressortie avec le nez cassé, blessure constatée et caractérisée par six jours d'ITT. 

Un complément d'enquête exigé

Jeudi 26 juin devait être la date du verdict. Mais les avocats des mis en causes ont obtenu un moratoire dans le sens où le tribunal a jugé bon de recueillir plus de pièces, à l'instar de photos, de messages téléphoniques, de témoignages...

Aussi, les mêmes concernés par cette affaire se rassiéront sur les bancs du Palais de Justice du Puy seulement le jeudi 2 octobre.

Sylvie Mialon 

 

 

 

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