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Pourquoi votre boulangerie risque de fermer ce 1er mai

, Mise à jour le 30/04/2025 à 06:00

Depuis 1986, une tolérance administrative, instaurée sous l’impulsion de Martine Aubry, permettait aux boulangers de faire travailler leurs salariés le 1er mai... mais c'est la fin de la tolérance généralisée.

Le Code du travail a toujours interdit de faire travailler les salariés ce jour-là, sauf exceptions très encadrées. Jusqu’à récemment, une tolérance s’appliquait à certaines professions dont la boulangerie ayant déjà une dérogation pour les dimanches. Mais cette dérogation tacite ne s’applique plus à toutes les boulangeries - et reste interprétable au cas par cas comme en 2024, notamment en Vendée, ou l'inspection du travail a sévi avec des sanctions avant leur relaxe en avril 2025. Les professionnels ont acté la fin de cette tolérance et recommande de ne pas faire travailler les salariés.

"Je ne comprends pas pourquoi et je ne suis pas le seul" Jean-Luc Chapuis

Jean-Luc Chapuis, président du syndicat de la boulangerie et propriétaire notamment des établissements « La Brivoise » et « Drôle de B » à Brives-Charensac, a exprimé son incompréhension face à cette interdiction, soulignant au passage que le 1er mai représente une journée de chiffre d'affaires significatif pour les boulangers qui font déjà face à de nombreuses difficultés en terme de charges. « Il y a eu une demande nationale de faire des efforts pendant la période du COVID-19 (demande de l'État aux commerces dits "essentiels" de maintenir leur activité) et aujourd’hui, alors que cela faisait des décennies qu’une tolérance administrative nous autorisait à rester ouverts, cela a été remis en cause. Je ne comprends pas pourquoi et je ne suis pas le seul. » Et d’ajouter : « Nous avons été prévenus tardivement, il y a à peine plus d’un mois et cela a été officialisé il y a une quinzaine de jours, nous laissant le choix entre ouvrir sans salariés ou fermer. Car en l’absence de salariés, beaucoup de boulangers ne peuvent matériellement pas assurer l’ouverture. On a eu une dizaine de jours pour revoir tous les plannings. » 

Ne pouvant se permettre d’ouvrir sans salariés, Jean-Luc Chapuis  a fait une croix sur une journée très rentable, plébiscitée par de nombreux consommateurs - et par ses salariés qui d’ordinaire, étaient généralement volontaires pour travailler ce jour-là, tout en étant payés double. « L’État, avec cette décision, fait également une croix sur une belle rentrée de TVA et cotisations. », ajoute le boulanger qui continue de s’interroger. 

Résigné, il ne chômera pas ce jour là et préparera le pain du lendemain et il sait ce qu'il fera de cette journée  « Je profiterai de ce temps de gagné pour finir plus tôt et déjeuner en famille. »

Des dérogations possibles :

Toutes les boulangeries ne seront pas fermées, comme Maison M au Puy, Manon Gibert précise " Comme nous fournissons des hôpitaux, notre cas est différent et il y a une dérogation, il nous faut bien sur deux ou trois boulangers pour produire et nos magasins seront ouverts".
Même sujet pour le Fournil Costarois, qui prépare le pain pour des EHPAD. L’après-midi, la responsable, assurera seule la vente en boutique. "Il est important de rester ouvert pour les personnes qui ne peuvent pas se déplacer" elle ajoute également "nous avons énormément de monde". Etant la seule boulangerie ouverte sur le village, la demande est grande et très importante.

Les petites structures peuvent se débrouiller sans faire appel à des salariés comme uu Pertuis où la boulangerie de David Arsac sera ouverte par les gérants. D'autres boulangeries et elles sont nombreuses ont fait le choix de baisser le rideau.

Et les clients, dans tout ça ? 

Mis au courant de la fermeture ce 1er mai de leur boulangerie préférée, soit en direct, soit via les réseaux sociaux ou encore une affiche sur la vitrine, certains comprennent, d’autres s’indignent.

En effet, là où certains voient un alignement avec les salariés de secteurs considérés comme non essentiels, et donc plus d’égalité et de justice, d’autres se souviennent d’il n’y a pas si longtemps, où ces mêmes salariés avaient été sollicités par l’État, qui leur demandait de faire des efforts pour contribuer au maintien des services alors considérés comme essentiels.

Nadia Meyer

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