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Commerce : le bilan est bon mais…

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 29/01/2023 à 06:00

Le Tribunal de Commerce du Puy a tenu son « audience solennelle de rentrée ». Quelques chiffres éloquents propres à la Haute-Loire démontrent un bilan économique…en clair-obscur.

Vendredi 27 janvier, Jean-Michel Jamon, Président du Tribunal de Commerce du Puy-en-Velay, a tenu sa dernière réunion solennelle de rentrée avant de passer le flambeau l’année prochaine. Cet important rendez-vous permet de faire un diagnostic sur la santé des entreprises en Haute-Loire. Au milieu du jargon judiciaire tout autant complexe que les données présentées, Jean-Michel Jamon a joué de vulgarisation pour expliquer simplement le bilan de l’année écoulée.

Dans l’auditoire, il est à noter la présence du Maire de la ville, Michel Chapuis, de l’Adjoint aux commerces, Jérôme Eynard, de la Vice-Présidente déléguée au Commerce, Corinne Bringer ou encore du sénateur Olivier Cigolotti. Cette conférence a permis aussi de présenter la nouvelle juge du Tribunal de Commerce, Karyn Pailhes, élue pour un mandat de deux ans.

Karyn Pailhes (assise à droite) est la nouvelle juge du Tribunal de Commerce du Puy.
Karyn Pailhes (assise à droite) est la nouvelle juge du Tribunal de Commerce du Puy. Photo par Nicolas Defay

Beaucoup d’entreprises créées en 2022 dans le département

« Sur l’activité économique, nous pouvons affirmer que le bilan est bon, assure Jean-Michel Jamon. En 2022, nous sommes avec un taux de création d’entreprise important ». D’après les données partagées, 1 335 entreprises ont ainsi vu le jour en 2022 soit une hausse de 5 % par rapport à l’année 2021 (1 266 créations). 37 % sont des autoentreprises.

Une hausse de 80 % des liquidations judiciaires

Mais, en parallèle, les difficultés des entreprises accusent des ratios énormes. Le chapitre « Procédures collectives » est composé en autres des redressements et des liquidations judiciaires. En 2021, quatre entreprises étaient sur le premier cas de figure. L’année suivante, elles sont onze, ce qui représente une hausse des redressements de 175 %.

Et pour les liquidations d’entreprises en Haute-Loire entre 2021 et 2022, elles ont augmenté de 80 % (34 en 2021, 61 en 2022). « Il faut toutefois nuancer ces chiffres, souligne Jean-Michel Jamon. Ici, nous sommes encore bien en dessous de ce qu’on connaissait avant Covid. Malgré cette forte évolution, le niveau de défaillance reste faible ».

Tribunal de commerce Le Puy en Velay
Tribunal de commerce Le Puy en Velay Photo par TC Le Puy en Velay

« En général, les difficultés surviennent dans la deuxième ou troisième année d'activité »

Mais comment s’explique cette hausse édifiante des procédures déposées ? « Il y a beaucoup d’entreprises qui ont été créées durant les trois dernières années, nous éclaire le Président du Tribunal du Commerce. En général, les difficultés surviennent dans la deuxième ou troisième année d’activité. Au cours du second semestre 2022 et en ce tout début d’année 2023, nous constatons clairement l’arrivée de ce phénomène ».

« Tous nos juges restent très engagés à mes côtés alors qu'ils ont par ailleurs à faire face aux difficultés du quotidien dans leurs entreprises. Je voudrais rappeler que ce sont tous des bénévoles ». Jean-Michel Jamon

Le commerce, l’hébergement et la restauration. Le trio perdant

Jean-Michel Jamon fait remarquer que les secteurs les plus concernés par les liquidations ou redressements judiciaires en Haute-Loire sont le commerce, l’hébergement et la restauration. « Les causes de ces difficultés sont multiples, livre-t-il. Personnelles, financières ou parfois dues à un mauvais calibrage des investissements de départ. »

Quant aux fameux PGE (Prêt Garanti par l'État) massivement distribués pour compenser les pertes de trésoreries à cause du Covid, leurs remboursements ont causé des naufrages économiques. « Mais cela reste tout de même marginal », soulève le Président.

« On s’attend en effet à traiter un nombre considérable de dossiers »

Comment voyez-vous l’année 2023 au sujet de l’état de santé des commerces en Haute-Loire ? À cette question, Jean-Michel Jamon. « Dur de deviner ce qu’il va se passer précisément. Mais au vu de l’accélération des procédures dans les derniers six mois, on s’attend en effet à traiter un nombre considérable de dossiers en ce sens. »

Il ajoute enfin : « De nouveaux paramètres s’adjoignent en plus en défaveur des entreprises. L’inflation généralisée, le coût des matières premières, celui de l’énergie...il est évident que tout ça va peser lourd dans la balance des difficultés ».

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