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Le label AB menacé par un sénateur de Haute-Loire

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 23/01/2025 à 11:50

40 ans. C'est l'âge de l'Agence Bio, promotrice du label AB, "Agriculture Biologique". 2025 sera peut-être l'année de sa mort, son existence mise à mal par un amendement voté le 17 janvier au Sénat. Celui qui tient la corde de la guillotine n'est autre que Laurent Duplomb, sénateur de la Haute-Loire.

Après la publication de l'article, Laurent Duplomb a souhaité réagir et décrire ses arguments. 

Comment faire des économies pour redresser un pays dont la dette atteint la modique somme de 3 200 milliards d'euros ? Telle est la question qui rode dans tous les cerveaux des dirigeants de notre belle France.

En ce sens, si "être né sous le signe de l'Hexagone, c'est pas la gloire, en vérité ", comme chantait Renaud en 1975, être un agriculteur certifié AB, "C'est vraiment pas une sinécure", dixit le même artiste. 

Et pour cause. Alors que l'Agence Bio, qui porte bien haut le fameux label AB, allait souffler ses 40 bougies cette année, voilà que le gâteau d'anniversaire semble déjà en cours de digestion entre les murs du Palais du Luxembourg.

"L’amendement est passé en catimini vendredi 17 janvier"

Comme décrit dans un article de Médiapart publié le 20 janvier, "L’amendement est passé en catimini vendredi 17 janvier au cours du débat sur le projet de loi de finances".

Avant d'indiquer : "Portées par le sénateur Laurent Duplomb (Les Républicains, LR), ces quelques lignes, ajoutées au motif des économies à faire dans le budget, suppriment de facto l’Agence Bio en éliminant ses coûts de fonctionnement. Soit la somme de 2,9 millions d’euros".

L'Agence Bio mise au pilori

Laurent Duplomb s'est exprimé ainsi sur les bancs des sénateurs : "Voilà un bon moyen de faire des économies tout en trouvant des pistes supplémentaires pour favoriser l'agriculture dans sa totalité au lieu de privilégier une agence, une de plus parmi le millier que compte la France".

Sauf que cette "une de plus" est loin d'être "un pet de lapin". L'Agence Bio garantit depuis toutes ces années la présentation de produits agricoles sains et dénués de tout adjuvant chimique.

Elle inflige un cahier des charges extrêmement stricte aux agricultures AB afin que, non seulement, leur travail soit reconnu par la prestigieuse distinction, mais aussi que les consommateurs soient assurés de s'alimenter en produits de la plus haute qualité agricole.

D'après l'article de Médiapart, et comble de l'irrespect, l'agence directement concernée n'a pas été concertée. "Nous sommes stupéfaits, confie le président de l’Agence Bio, Jean Verdier. On va déstabiliser un outil que beaucoup de pays nous envient".

Vous reprendrez bien un peu de pesticides ?

Cette proposition de torpiller l'organisme qui contribue à mettre sur le marché des produits les plus bio possible est finalement très cohérente avec les objectifs du sénateur Laurent Duplomb.

Début novembre 2024, le sénateur de la Haute-Loire, aux côtés de son confrère de la Meuse Franck Menouville, ont proposé une loi qui permettrait que soit libérée "la production agricole française des entraves normatives". Quésako que ce truc ? Simplement que soient levées les interdictions en cours des intrants chimiques dans les cultures française à l’instar des néonicotinoïdes.

Le fiel et les abeilles

Alors que les "tueurs d'abeilles" sont interdits en France et en Europe depuis 2018, le Gouvernement avait accordé des dérogations provisoires en 2021 et 2022 pour l’utilisation de deux d’entre eux, l’imidaclopride et le thiaméthoxame, destinés aux cultures de betteraves sucrières.

À travers sa proposition de loi, Laurent Duplomb aspire ainsi à leur retour comme solutions chimiques afin d’accroitre la production des cultures agricoles françaises.

Suite à la parution de l'article, Laurent Duplomb réagit ▼

Voici les arguments partagés par le sénateur à la rédaction de Zoomdici : "Un constat : nous avons en France plus de 1 000 agences qui coutent plus de 90 milliards d'euros par an. Nous avons un déficit public qui demande de faire des économies dans le fonctionnement de l’État. Donc, il faut voir comment économiser en fonctionnement et en supprimant ce qui est en doublon. Et c’est le cas pour les missions de l’agence bio".

Il précise : "Sur les 3 missions, l’observatoire du marché est fait en doublon par FranceAgriMer, la communication et pédagogie à destination du public peut être faite par l’INAO (Institut national de l'origine et de la qualité) sur le label rouge et les IGP (L'Indication géographique protégée), tout comme l'inscription des exploitations bio, car le contrôle du cahier des charge est déjà fait par l'INAO. La structuration des filières par les Interprofessions qui le font déjà".

Il poursuit : "De plus, toute politique publique ne s'accompagne pas de la création d’une agence. Quand on met en place la politique de la souveraineté en protéine végétale pour être moins dépendant du soja brésilien, on n'a pas créé une agence pour cela".

Avant de conclure en ces mots : "Enfin, la suppression de cette agence ne change en rien le soutien de l’état à l'agriculture bio qui est soutenue à la hauteur de 180 millions d'euros par an".

 

 

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