C’est devant plus de 200 de ses administrés que Gilles Delabre présentait ses vœux. Son entame est grave et empreinte du franc-parler qui le caractérise : « Ce n’est pas le lieu pour la politique, mais je n’ai pas pu m’en empêcher », pointant du doigt l’instabilité politique ambiante et dénonçant « certains parlementaires déconnectés des réalités du terrain, qui privilégient leurs intérêts personnels et seront responsables de la décadence du pays », avant d’ajouter dans un sourire : « J’écris régulièrement au président Macron, mais il ne me répond plus. Je crois qu'il en a marre de moi ! »
Ce mécontentement exprimé, il recentre son discours sur les valeurs qui comptent à ses yeux : le respect, le bonheur de la vie et la qualité de la relation à l’autre. C’est en effet sous le signe du vivre ensemble que sera orienté la suite de ses propos.
L'heure du bilan
Lors de son allocution, le maire ne compte pas ses mots pour parler des différentes structures constituant le maillage de sa commune et assurant son dynamisme. De la Maison Pour Tous (qui sera placée sous le giron de la mairie en 2025), aux associations sportives et culturelles, en passant par les entreprises. C’est avec fierté qu’il précise que la commune a gagné 124 habitants (sur un total de 4 474 Brivois) et compte 6 centenaires :
« On vieillit bien et longtemps à Brives ! »
Et de préciser les différentes actions menées en 2024 : l’aménagement de l’avenue Charles Dupuy, la peinture de la façade de la mairie, le début de la mise en place de l’éclairage leds pour faire des économies d’énergie ou bien encore l’ouverture au 1er mai 2025 de la maison pluridisciplinaire de santé qui accueillera 5 médecins après de lourds travaux.
Il explique également les raisons ayant justifié le passage de la vitesse à 30 km/h en centre-ville, rappelant que Brives-Charensac accueille plus de 2300 jeunes scolarisés et que la sécurité est au cœur de ses préoccupation. C’est aussi l’occasion de revenir sur les 45 caméras présentes dans la commune et la baisse des incivilités notées.
Plusieurs administrés et sportifs de la commune sont mis à l'honneur, telle Laurie Maleysson, première française au marathon de Paris : « Nous sommes fiers que tu uses tes baskets à Brives ».
Une année 2024 tristement marquée par la crue d'octobre
Arrive le récit de cette mémorable journée du 17 octobre 2024. Selon ses dires, la journée la plus longue vécue par Gilles Delabre, sur le pont de 3 h 30 à 22 h 30 : « quand vous voyez ce que l’eau charrie et à quel point elle monte, on se demande où ça va s’arrêter. Quand je suis enfin rentré chez moi, j’ai pris ma tension : j’avais 19 ! ». L’heure est désormais à la reconstruction et il rappelle le très lourd bilan financier pour la commune : « on a dû faire un emprunt d’un million d’euros, car les aides de l’état arriveront plus tard.
« J’ai même demandé un mécénat à Kylian Mbappé, on ne sait jamais ! »
Il est touché par la solidarité qu’il a pu observer, que ce soient celles de ses concitoyens, des communes voisines ou bien encore de l’entreprise Gagne qui a offert une nouvelle partie de passerelle permettant le remplacement de celle emportée par les eaux. En cette soirée, les élus sont d'ailleurs nombreux aux côtés de Gilles Delabre, pour lui témoigner leur soutien. Citons entre autre Michel Chapuis du Puy en Velay, Daniel Joubert d’Aiguilhe, Christianne Mosnier d’Espaly, Corinne Bringer de Chadrac, le sénateur Laurent Duplomb, le préfet Yves Cordier...
Il conclut : « La fraternité est présente et cela réchauffe nos cœurs. Brives est une ville qui a besoin de panser ses plaies, mais dont l’état d’esprit en fait une ville dans laquelle il fait bon vivre ».