Impossible de faire le bilan de l'année 2024 en Haute-Loire sans mentionner les crues du 17 octobre dernier. Alors que le temps du choc et des constatations malheureuses est enfin derrière, les communes les plus touchées entament enfin la reconstruction.
« En 1980, le débordement de la Loire avait causé la mort de 8 personnes. Il n'y en a eu aucune en 2024, et heureusement. On le doit notamment à la réaction des élus, à leur formation sur le sujet, mais aussi aux moyens techniques développés par les collectivités et le gouvernement. Nous sommes notamment satisfaits du fonctionnement du dispositif Fr-Alert », Yvan Cordier, préfet de la Haute-Loire.
22 millions d'euros de dégâts sur les biens non assurables
En effet, si, aucune victime n'a été causée par le déchainement de la Loire ce jour, les dégâts matériels sont nombreux, et très coûteux pour la plupart.
Ainsi, au total 43 communes ont obtenu une reconnaissance d'état de catastrophe naturelle. À ce jour, six dossiers sont toujours en cours.
Par ailleurs, 54 dossiers ont été déposés par les communes qui ont subi des dégâts sur leurs biens non assurables, auprès de la préfecture, au nom de la solidarité nationale. Au total, 22 millions d'euros de dégâts ont été rapportés à ce titre, ne signifiant pas pour autant que le gouvernement versera cette somme. En effet, les dossiers sont toujours en cours d'instruction, et le représentant du gouvernement espère des versements d'ici au mois d'avril.
« Les communes peuvent tout de même déjà engager les travaux, le temps de l'instruction et de l'analyse des quelque 408 documents estimatifs. »
Le préfet rapporte que, parmi les communes les plus touchées, figurent Brives-Charensac, Tence, Le Chambon-sur-Lignon et Coubon. Cela concerne notamment les routes et les ponts endommagés.
« Pour éviter un nouveau risque de crue, il faut nettoyer les cours d'eau »
Pour éviter et réduire au maximum le risque de nouvelle crue, en cas de nouvel épisode Cévenol, le préfet de la Haute-Loire, avec Jean-Paul Bringer, président de l'EPAGE Loire-Lignon, ainsi que les techniciens concernés ont créé en seulement quelques semaines un plan d'action, chiffré à 2,2 millions d'euros, ayant pour vocation le nettoyage des cours d'eau.
Pour cause, la crue précédente de la Loire a laissé, en son lit, de nombreux déchets, arbres morts, encombrant le passage de l'eau. Elle a ainsi des difficultés à s'écouler, et risque, en cas de nouvel épisode Cévenol, de déborder.
Les premiers travaux sont donc programmés pour ce début de mois de janvier.
Et le préfet de terminer : « Par ailleurs, les berges sont de moins en moins entretenues par les propriétaires, qui sont de moins en moins des agriculteurs et ont parfois de plus en plus de difficultés à le faire. Alors des mesures vont être prises pour simplifier la réglementation et leur travail en ce sens. »
