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Retraites : « Jadis, quand le peuple avait faim, des têtes tombaient »

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 04/12/2024 à 04:00

Mardi 3 décembre, le regroupement d’une intersyndicale des retraités a eu lieu devant la préfecture du Puy-en-Velay. Ensemble, les représentants ont partagé les raisons de leur colère, rappelant au passage l’extrême fragilité qui sévit dans les rangs du gouvernement Barnier.

Une cinquantaine de personnes, équipées de drapeaux rouges et de banderoles revendicatives, s’est retrouvée devant le bâtiment d’État, à 10 h 30, ce mardi 3 décembre. Au sein d’une intersyndicale composée de la CGT, FO, FSU et CFE CGC, les porte-voix des entités ont confié pourquoi ils ressentent, notamment, un sentiment de trahison de la part du gouvernement.

« Qui ne respecte ni sa parole, ni ce qui a été écrit et décidé par lui-même »

« Nous sommes ici pour défendre notre pouvoir d’achat qui ne cesse de s’étioler au fil des années, souffle Sabine Bouquet, de la CGT. Le gouvernement a décidé que nos pensions de retraites ne suivraient pas l’augmentation des prix, autrement dit la courbe de l’inflation ».

Elle ajoute : « Outre le fait que nous ne serons pas augmentés malgré le code de la Sécurité sociale qui légifère pourtant cette obligation, les mutuelles vont augmenter, tout comme les tarifs des assurances. »

Claude Manneval, de la CFE CGC, déplore de son côté : « Nous avons un gouvernement qui promulgue des lois et qui ne respecte ni sa parole, ni ce qui a été écrit et décidé par lui-même. Un gouvernement en qui nous avons a toute confiance et c'est dommage ».

Avant de rappeler l’Histoire : « On peut appeler ça, une trahison. Et jadis, quand le peuple avait faim, des têtes tombaient. »

De gauche à droite, Joseph Déléage, Gilbert Ducarouge, Sabine Bouquet et Claude Manneval.
De gauche à droite, Joseph Déléage, Gilbert Ducarouge, Sabine Bouquet et Claude Manneval. Photo par Nicolas Defay

« Il faut arrêter de croire ce que veut faire croire le gouvernement »

Sabine Bouquet souligne également : « Bien entendu, les retraités ne sont pas les seuls en difficultés. Toutes les strates de la société sont concernées. Mais nous encaissons tout de même une sacrée injustice. Nous avons travaillé pendant des décennies, nous avons cotisé tout autant, nous avons participé au développement du pays… et pourquoi ? Pour être traités comme des moins que rien ! »

Elle poursuit : « Il faut arrêter de croire ce que veut faire croire le gouvernement. Nous ne sommes pas riches ! Nous sommes une richesse pour la France, mais nous ne sommes pas riches ! »

« La colère est omniprésente ! »

Gilbert Ducarouge, de la FSU, complète les propos de ses camarades : « Nous sommes au cœur de l'actualité puisque, visiblement, le gouvernement va sûrement tomber sous l'effet d'une motion de censure. Cette motion découle, en partie, de la question de la revalorisation des retraites. Ceci prouve bien la cohérence de notre action, en phase avec les événements politiques à l’œuvre ».

Les trois représentants rappellent, d’ailleurs, l’atmosphère délétère qui règne sur le pays. « La colère est omniprésente ! Jeudi 5 décembre, c’est une manifestation nationale de la fonction publique qui va secouer un peu plus le Gouvernement. En Haute-Loire, des dizaines de personnes sont menacées de perdre leur travail au sein de Valéo. Et Michelin aussi montre d’inquiétants signes de faiblesses économiques et sociales. Quand vont-ils voir que la pays fonce droit dans un mur ! ».

C'est devant la préfecture de la Hte-Loire qu'ont été prononcés les discours des syndicats
C'est devant la préfecture de la Hte-Loire qu'ont été prononcés les discours des syndicats Photo par Nicolas Defay

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