Les retraités espèrent une mobilisation la plus dense possible

Aux côtés de représentants des syndicats Force Ouvrière, FSU et CFE CGC, Sabine Bouquet, secrétaire de l’Union Syndicale des Retraités CGT de la Haute-Loire, partage les premières lignes du communiqué de presse.

« Nos organisations de retraités ont pris connaissance des propos tenus par Laurent Wauquiez, Président du groupe Droite Républicaine à l’Assemblée nationale, concernant la revalorisation des retraites de base en 2025, pour rattraper l’inflation ».

Elle continue : « Il a affirmé qu’il y aurait bien une revalorisation des retraites pour tous les retraités, de la moitié de l’inflation dès janvier ».

Elle complète en ces mots : « Il a ajouté qu’au 1ᵉʳ juillet interviendra une seconde revalorisation pour les retraités les plus modestes afin de les protéger intégralement de l’inflation ».

« En résumé, tous les retraités sont clairement pris pour des idiots »

Pour celles et ceux étrangers au sujet, ils pourraient se dire : « Super nouvelle que voilà pour les retraités ! » Sauf que… voici une belle mise en pratique des expressions : « Se faire caresser dans le bon sens du poil… pour bien se faire enfumer ».

Gilbert Ducarouge, de la FSU, détaille en ce sens : « La première revalorisation qu’indique Laurent Wauquiez porte sur un ratio de 0,9 % pour tous retraités, dès le 1ᵉʳ janvier 2025. La deuxième de 0,8 %, active d’après ses dires au 1ᵉʳ juillet 2025, concerne seulement les pensions de retraites en dessous du Smic ».

Il indique alors : « Il y a là une double tromperie. Selon l’article du code de la Sécurité sociale L 161-25, la revalorisation annuelle des retraites est effectuée sur la base d'un coefficient égal à l'évolution de la moyenne annuelle des prix à la consommation. Cette moyenne est de 2,2 % »

Il termine son explication en enfonçant : « Non seulement l’addition des deux revalorisations est loin d’attendre les 2,2 % inscrits au code de la Sécu. Mais d’autre part, ce sont 60 % de retraités qui sont écartés de la seconde revalorisation. En résumé, tous les retraités sont clairement pris pour des idiots, des tirelires que les dirigeants pillent pour faire des économies ! »

Cette mobilisation nationale des retraités est la troisième de l’année 2024. Elle a lieu le mardi 3 décembre. Concernant le Puy-en-Velay, le rassemblement débute à 10 h 30 devant le bâtiment de la préfecture de la Haute-Loire.

« Il faut que cette manifestation soit dense, intense et la plus suivie possible »

Pascal Samouth, du syndicat Force Ouvrière Haute-Loire, indique que le seul outil de pression qu’ont les retraités entre les mains est celui de la rue : « Nous ne pouvons faire grève ou occuper un lieu de travail, souffle-t-il. Aussi, il faut que cette manifestation, dont la contestation principale porte sur la défense du pouvoir d’achat, soit dense, intense et la plus suivie possible par les milliers de personnes concernés en Haute-Loire, et les millions de personnes en France ».

« Nos dirigeants approchent un peu plus la flamme vers une poudrière prête à exploser »

Claude Manneval, de la CFE CGC, alerte sur la dérive sociétale que prend le pays. « Il faut bien que le gouvernement prenne conscience qu’un ventre qui a fait faim ne réfléchit plus. Et là, avec ce genre de mensonges et d’inconsidération, nos dirigeants approchent un peu plus la flamme vers une poudrière prête à exploser ».

Pour terminer, Sabine Bouquet précise que les retraités ont perdu l’équivalent de trois mois de pension depuis 2017. « Et jusqu’à 4,5 mois pour tous ceux qui ont subi l’augmentation de la CSG de 2018 ».