Anatoli et sa famille, réfugiés ukraniens
Cela fait plus de deux ans déja qu'Anatoli, ses frères et sa mère ont quitté l'Ukraine, suite à l'invasion de leur pays par les forces russes. Son père est décédé sur une des lignes du front sans qu'aucun d'entre-eux n'aient pu le serrer dans ses bras une dernière fois. Après avoir trouvé refuge sur le plateau du Devès, non loin de Cayres, la famille de réfugiés vit depuis cet été dans un logement mis à leur disposition par la mairie du Puy, du côté de Taulhac. Anatoli, qui maitrise dorénavant totalement la langue française est scolarisé au Lycée Charles et Adrien Dupuy. Amoureux des mots, c'est un passionné de littérature qui rêve de devenir journaliste. Il est plutôt content d'avoir quitté le désert vert mais parfois monotone de la campagne cayroise pour la ville pavée et ses façades colorées. Pour lui, le Puy " au moins ça bouge. C'est une ville accueillante où il n'y a que des gens ouverts et très sympas". Une ville également dans laquelle " on se déplace très facilement" et "où on ne s'embête jamais". Anatoli est totalement séduit par le dynamisme du tissu associatif local " et surtout par le club d'échec " au sein duquel le jeune lycéen apparait déja comme un jeune prodige. Anatoli n'a qu'un seul rêve, accroché au corps : " j'espère réussir mon bac et obtenir un jour la nationalité française pour pouvoir rejoindre l'université et la fac de Lettres. Dans mon pays, ils ont bombardé toutes les universités et toutes les écoles".
Sophie et Fred, lyonnais repentis
Sophie et Fred sont un jeune couple de quadragénaires, avenants et souriants. Profitant de l'opportunité qui leur était offerte de pouvoir exercer leur emploi en télétravail, ils ont décidé de sauter le pas et de quitter la capitale des Gaules pour celle du Velay. Installés au Puy depuis cet été, ils ne regrettent en rien leur choix : " on en avait marre du stress de la ville, du bruit, de l'insécurité,de l'anonymat et de l'uniformisation. On avait besoin de nous retrouver, on avait besoin d'authenticité". Et authentique, la cité ponote l'est totalement pour le jeune couple : " Lyon, comme Paris et d'autres métropoles françaises semble prise dans une sorte de logique d'homogénéisation mondialisée et de course vers le futur au détriment de sa culture et de son passé. Ici, au Puy, il y a une réelle authenticité, la ville à une âme. On pense que sa marque de fabrique c'est ça, l'authenticité et la spiritualité. Des valeurs auxquelles nous tenons". Seul petit bémol, mais on n' a rien sans rien, les pavés du centre historique : Fred se déplace en fauteuil roulant, et " c'est pas toujours évident". Le prix à payer sans doute.
Fanny, ex stéphanoise
Avec ses avant-bras tatoués, ses cheveux courts teints en rouge, son piercing, ses Converse et son parler Gaga, Fanny est un pur produit de la culture urbaine stéphanoise. Et elle le revendique. Cette infirmière en psychiatrie a fui cet été la préfecture de la Loire au profit d'un " petit coin de paradis, sur les hauteurs de Ours " dans lequel elle "revit" désormais, entouré de son " amoureux " de ses chiens et de ses chats. Certes, elle le reconnait, en matière culturelle, elle a perdu au change : " A Sainté, on avait Le Fil ( une salle de concert stéphanoise dédiée aux musiques actuelles NDLR), ici il n'y a aucun équivalent. Et c'est vrai que ça me manque". Mais Fanny ne regrette pas d'avoir déménagé : " Je suis arrivé à un moment de ma vie, où j'ai besoin de calme, d'apaisement et de douceur". Sans vouloir aucunement dire du mal de sa ville de naissance, à laquelle elle reste très attachée, la jeune infirmière avoue que " depuis quelques années, être une femme dans une grande ville comme Sainté relève de plus en plus de l'exploit et (qu'elle se sentait) de plus en plus en insécurité". Le Puy pour elle, semble encore "plus ou moins préservée et être une ville safe pour les jeunes femmes". Et puis Fanny se souvient de son grand-père, archer du roi pendant Le Roi de l'Oiseau : " c'est peut - être lui qui m'a transmis son amour pour cette ville un peu hors du temps et du monde moderne".
Annette, jeune retraitée
Annette, depuis peu retraitée, a passé toute sa vie à Pradelles. Ayant perdu son mari, il y a quelques années, elle ne se voyait pas rester à Pradelles, toute seule : " Vous savez quand on vieillit, les bourgs de la campagne c'est pas facile à vivre. On souffre beaucoup de solitude et pour se nourrir, se faire soigner ou s'amuser, ça devient de plus en plus difficile". Annette a donc choisi de rejoindre une "copine" et de trouver un appartement , " quelque part près de l'ancien pensionnat". Au Puy, nous confie-t-elle," il se passe plein de choses pour les personnes âgées autonomes comme moi. C'est une petite ville agréable, dans laquelle on a tout ce dont on a besoin à disposition et on a plein d'occasions de se faire des copines". Annette y a déja ses habitudes : " La bibliothèque le mercredi et surtout... le marché du samedi matin, un des plus beaux de France, ils l'ont dit à la télé".
Toute la superbe équipe de Zoomdici souhaite la bienvenue aux nouveaux habitants de la cité pavée.