Et le doute se plante dès le début de la pièce, avec une salutation au public du quatuor, comme si on démarrait... par la fin ! Il semble que les comédiens aient fini de jouer, et qu'il n'y ait plus personne dans la salle, selon Stéphane De Groodt, alias Jacques. Et pourtant, cette salle Animatis est pleine à craquer pour l'occasion.
Scène de ménage dès le début de la pièce
Photo par ZoomDici
Stéphane décide alors de plier bagage, mais sa compagne de scène Constance Dollé ne veut pas lâcher le rôle, celui de Marie, l'épouse parano qui voit bien que quelque chose tracasse son mari. "Tu me trompes ?"; "Tu me trompes ?"; "Tu me trooooompes ?"
Jacques a dit : "Je suis mort."
Ce dernier finit par lui lâcher après de longues minutes, la nouvelle qu'il avait à lui annoncer "Je suis mort.". "Comment ça mort ?" C'est à ce moment fatidique qu'arrivent un couple d'amis pour dîner et que débute toute une histoire complètement absurde autour de l'enterrement de Jacques.
Discussions décalées, ironie, réalité, fiction, tout se mélange, comme la recette un peu improvisée d'un gâteau dont on doute du résultat final... mais la mayonnaise prend. Et prend bien.
On pose le cerveau, pas le choix !
Si au départ le mental cherche à analyser ce qui se passe sur scène, et démêler le vrai du faux, le public dépose vite le cerveau, car il lui est impossible de comprendre réellement ce qui se trame. Et c'est plutôt... plaisant !
Cette légèreté et ce lâcher prise laissent éclater des rires, face à la situation absolument absurde et aux répliques inattendues des personnages, notamment celles d'Anne Benoit. « L’acuité, c’est quand on a trop bu ? ».
On a, en effet, l'impression d'avoir trop bu en écoutant leur conversation, autour du dîner raté de la femme de Jacques, dépitée des remarques de plus en plus lunaires de ses invités et de son époux. Comme un "Dîner de cons" à la De Groodt.
Le régisseur apparait également sur scène, retirant au fur et à mesure de la pièce tout le décor, lui aussi, pressé de rentrer chez lui, puisque le spectacle est fini depuis belle lurette, et qu'il n'y a personne dans la salle.
Le fin mot de l'histoire ?
Mais alors que deviennent, non pas les valses de Vienne, mais les comédiens, déshabillés de leurs rôles et privés de leur public ? C'est une question que Stéphane De Groodt s'est posé durant la crise Covid, Et c'est alors qu'"Un léger doute" est né...
