Le dossier avait déjà provoqué des remous lors du conseil municipal du Puy-en-Velay en date du 4 mars dernier. La municipalité ponote avait ce jour-là notifié l’octroie d’une subvention de 10 000 euros destinée à la manifestation sportive des Six jours de l’Enduro. Cet événement de renommée internationale doit se dérouler du 29 août au 3 septembre 2022 en Haute-Loire.
650 enduristes vont alors sillonner les chemins de Saugues et de Langogne dans des épreuves quotidiennes d’environ 200 km. D’après les données partagées par les organisateurs, ce sont 3 000 participants qui seront sur place et 100 000 visiteurs attendus.
Les élus de l’opposition s’étaient aussitôt dressés contre ce soutien financier à une manifestation « destructrice pour la nature, la faune et la flore », dixit Celline Gacon. « Comment pouvons-nous encore accepter de nos jours ces compétitions consommatrices à outrance de carburant, polluantes comme jamais et ravageuses de nature pour des années à venir ? », avait ajouté Laurent Johanny.
« La 96ème édition promet d’être un évènement sportif exceptionnel »
Mais parce que le bras de fer entre le volet économique et celui du climatique est rarement équilibré, c’est le premier qui l’emporte presque tout le temps. Aussi, le Conseil départemental met à son tour la main à la poche pour en sortir un chèque de 90 000 euros confié à l’organisation des Six jours de l’Enduro.
« La 96ème édition du Championnat du Monde par équipe, organisée seulement 6 fois en France depuis sa création en 1913, promet d’être un évènement sportif exceptionnel », est-il argumenté dans le communiqué de l’Hôtel du Département. « Le territoire de la Communauté d’Agglomération du Puy en Velay sera en plus l’hôte de cette compétition motocycliste d’envergure », continue l’institution.
Des contreparties pour dédommager la nature
Toutefois, si l’enveloppe est importante, le Conseil départemental exige des contreparties en matière de protection de la nature. D’après l’institution, elle a demandé à l’organisateur de respecter plusieurs points. Le premier est de définir des parcours avec les autorités locales pour minimiser l’impact sur l’environnement et la biodiversité.
Le deuxième, plutôt contraignant dans ce genre de sports mécaniques, est de suivre scrupuleusement le code environnemental de la FIM (Fédération Internationale de Motocyclisme). Qu'es aquò ? C’est celui d’assurer une protection des sols, l’interdiction des passages dans l’eau, l’utilisation prioritaire des sentiers existants, le contrôle du niveau sonore des machines, la collecte organisée des « produits sensibles » (lubrifiants, pneumatiques usagés...) et de sanctionner sans délais les participants qui ne respecteraient pas les tracés.
Remettre en état tous les chemins utilisés
Le Conseil départemental tient à ce que les 650 enduristes composés de 150 professionnels et de 500 amateurs, issus de 30 pays différents, soient sensibilisés aux « bonnes pratiques » d’éco-responsabilités. L’organisateur devra également remettre en état les plusieurs centaines de kilomètres de chemins ruraux et sentiers labourés par les crampons des motos, ainsi que tous les espaces d’accueil des compétiteurs, de leurs équipes techniques et du grand public.
Problème de math : Comment calculer le volume de CO² dégagé pour définir les compensations à appliquer ?
Enfin, la dernière contrainte que soumet le Conseil départemental à l’organisateur est « la compensation des émissions de CO² de l’événement (véhicules, compétition, organisation et spectateurs) en concertation avec les autorités locales ». Comment seront précisément mesurées les émissions de dioxyde de carbone et quelles formes prendront alors ces compensations ? Mystère.
Mais, lors de la précédente manifestation de ce genre qui s’est déroulée à Langeac du 15 au 17 octobre pour l’Enduro GP, le Conseil départemental avait, en ce sens, demandé à l’organisateur de replanter des haies sur les tracés impactés.
Dès la présentation des Six jours internationaux de l’Enduro 2022, les organisateurs s'étaient engagés à respecter des mesures de protection de l'environnement :