Dans cette lettre adressée à Matignon, les élus rappellent que cet épisode météorologique a eu un effet « dévastateur aussi bien pour les particuliers, que les entreprises, les commerçants, les agriculteurs, les communes et bien évidemment nos Institutions départementales ».
Pour Zoomdici, Marie-Agnès Petit complète : « L’initiative d’écrire au Premier ministre est d’abord venue du président de la Loire, Georges Ziegler, qui a bien constaté que lors des épisodes d'inondations catastrophiques, nos quatre départements — l’Ardèche, la Haute-Loire, la Loire et le Rhône — avaient été lourdement touchés et que la facture allait être très, très élevée. Concernant le département de la Haute-Loire, nous faisons face à une estimation des dégâts s'élevant entre 12 et 15 millions d’euros, et il nous reste encore quelques ouvrages d’art à expertiser. Je crains donc que la facture continue d’augmenter. »
Une exonération du projet de loi de finance 2025
Face à ces circonstances exceptionnelles, les élus demandent une exonération du projet de loi de finances 2025 pour leurs quatre Départements.
« Une demande logique et de bon sens. »
« Que se passe-t-il quand les coûts sont élevés ? Les communes se tournent vers le département pour obtenir de l’aide. Il est donc important que les Départements, et notamment la Haute-Loire, expriment leur solidarité territoriale envers les communes. Cependant, le projet de loi de finances 2025 va impacter massivement les Départements. À titre d’exemple, pour la Haute-Loire, cela représente un montant de 10 millions d’euros qui va nous être prélevé. D’où notre demande légitime au Premier ministre : compte tenu de ces inondations exceptionnelles, nous demandons l'exonération de ces quatre départements pour pouvoir exercer notre solidarité territoriale et venir en aide aux communes sinistrées. C’est une demande logique et de bon sens », assure la présidente de la Haute-Loire.
Les élus expriment par ailleurs leurs préoccupations quant à la situation financière fragile de nombreux Départements, évoquant une « véritable asphyxie depuis plusieurs années ». Ils s’inquiètent également des nouvelles mesures contenues dans le projet de loi de finances qui, selon eux, pourraient aggraver encore davantage les difficultés financières des collectivités. En effet, certaines collectivités peinent déjà à équilibrer leurs budgets dans le contexte actuel.
Des dégâts évalués entre 350 et 420 millions d'euros
La Caisse centrale de réassurance (CCR) a estimé les dégâts liés aux intempéries à une fourchette allant de 350 à 420 millions d’euros. Ces coûts incluent les réparations nécessaires suite aux crues, aux vents violents et les autres dégâts causés par les inondations dans tout le pays. En Haute-Loire, plusieurs communes, dont Brives-Charensac, ont été particulièrement touchées. Le régime des catastrophes naturelles permettra de prendre en charge une partie des frais, mais l’ampleur de la catastrophe impose, selon les élus, des mesures financières supplémentaires.
Une aide rapide attendue
« Dans ces inondations catastrophiques en Haute-Loire, je crois que nous avons eu de la chance avant tout, car il n’y a pas eu de blessés ni de décès. L’état de crise a été immédiatement déclenché, permettant ainsi aux élus de mettre en œuvre leurs plans de maîtrise des crues. L’efficacité de nos services de secours a été exemplaire. Je trouve qu’il y a eu un bel élan de solidarité pour qu’ensemble, nous puissions reconstruire demain », conclut Marie-Agnès Petit.
Les présidents de Départements appellent à une aide rapide de l’État pour soutenir les territoires sinistrés et préserver l’activité économique. La présidente de la Haute-Loire espère un retour sur cette demande lors des Assises des Départements de France, prévues du 13 au 15 novembre 2024.