« On a besoin de toutes les compétences ! Des gens qui vont trier des habits, des jouets et des vivres pour les envoyer au peuple ukrainien. D’autres qui vont récolter des fonds et des médicaments. Et d’autres encore qui vont parler pour informer. Sans connaître le passé d’un pays, on ne peut pas appréhender correctement son présent. Mon aide à ce conflit serait de partager ce que je sais après 50 ans de cours et de recherches sur le sujet. » Marie-Thérèse Giorsetti rajoute : « Mais pour ça, j’ai besoin d’avoir une salle assez grande en espérant qu’un maximum de personnes vienne écouter et poser des questions ».
Comment inviter Marie-Thérèse Giorsetti ?
Pour celles et ceux intéressés par les lumières de Marie-Thérèse Giorsetti et capable de lui proposer une salle pour une intervention d’environ 1h30, vous pouvez vous faire connaître en écrivant à l’adresse de Zoomdici :
redaction43@zoomdici.fr
(objet : conférence Ukraine Marie-Thérèse Giorsetti)
Historienne de profession, ukrainienne de cœur
Marie-Thérèse Giorsetti est non seulement loin d’être une novice sur la zone actuelle du conflit mais elle est d’autant plus concernée personnellement car une partie de sa famille vit là-bas, en Ukraine et en Russie. « J’ai enseigné toute ma vie l’histoire et la géographie de l’Union Soviétique et son éclatement après 1991, explique cette agrégée d’histoire. Et d’un autre côté, mon fils est marié avec une Ukrainienne depuis une dizaine d’années maintenant. »
Elle continue en ce sens : « Sa belle-famille est répartie entre Kiev et une ville limitrophe. Son beau-frère est ingénieur en Russie et son beau-père travaille dans les forages du nord, côté Sibérie ».
« Beaucoup d’informations sont fausses ou inexactes »
En France, rares sont ceux qui connaissent l’histoire et le peuple d’Ukraine. Dur même pour certains de situer précisément le pays sur une carte du monde. Mais depuis quelques jours, des noms investissent les ondes, les pixels et les TV de la planète comme le Donbas, la révolution de Maïdan ou l’annexion de la Crimée en 2014. Et d’autres plus connus encore comme Tchernobyl ou Kiev.
« Avant aujourd’hui, personne ne s’intéressait à ce grand pays, se désole Marie-Thérèse Giorsetti. À présent, il fait la Une de tous les médias et des réseaux sociaux. Mais beaucoup d’informations sont fausses ou inexactes. Je voudrais offrir ce que je sais, au moins pour que les gens sortent de cette conférence avec des idées plus claires et précises de cette nation et de la situation actuelle ».
« Le risque d’un conflit atomique ? La bombe reste avant tout une arme de dissuasion entre les différentes puissances. Mais aux mains d’une personne dangereuse comme Poutine, on ne sait plus quelle définition prend ce terme de Dissuasion ». Marie-Thérèse Giorsetti
« Ils dorment dans des caves ou des abris construits au temps de l’ex-URSS »
Concernant le terrain même, Marie-Thérèse Giorsetti a des nouvelles presque quotidiennes de la belle-famille de son fils. « Ils commencent à avoir faim, souffle, la voix étranglée, la professeure d’histoire. Leur chauffage, comme celui de la plupart des gens, devient de plus en plus défaillant alors que les températures sont en-dessous de zéro dans la capitale. »
Elle décrit encore : « Ils dorment dans des caves ou des abris construits au temps de l’ex-URSS. Ils s’inquiètent de plus en plus sur la question de l’hygiène, notamment pour les enfants en bas-âge et les personnes âgées ».
« Je peux vous assurer que cette guerre n’oppose pas les peuples de Russie et d’Ukraine. Ce sont des frères et des sœurs de sang et d’Histoire. Cette guerre est celle de Poutine et de quelques oligarques qui n’ont jamais digéré la fin de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques ». Marie-Thérèse Giorsetti
« Ils n’ont pas envie de fuir mais n’ont pas envie de mourir »
D’après Marie-Thérèse Giorsetti, le quotidien des Ukrainiens au cœur des zones de guerre est intenable. « Les plus courageux sortent des abris pour aller chercher du pain et de l’eau. Ils sont clairement en étant de survie. Les enfants ne cessent de pleurer et tout le monde a le moral à zéro. »
Elle souligne également : « Et en même temps, ils hésitent à partir. Ils ne veulent pas quitter leur ville où ils ont passé toute une vie de sueur à acquérir un bien, un appartement ou une petite maison. » Elle résume alors le paradoxe en une phrase : « Ils n’ont pas envie de fuir mais n’ont pas envie de mourir ».
« Le père de ma belle-fille travaille en Sibérie. Il n’était pas au courant des bombardements sur l’Ukraine »
Du côté de la propagande, elle apparaît, selon l’historienne, très prononcée en Russie. « En Ukraine, les médias passent encore. Par contre, les informations en Russie sont totalement contrôlées et confinées. Le père de ma belle-fille travaille en Sibérie. Il n’était pas au courant des bombardements sur l’Ukraine. Il a fondu en larmes quand sa fille, par téléphone, lui a décrit ce qu’il se passait. Les actualités russes déforment complètement la réalité et éludent nombre d’informations. »
« J’insiste pour dire que mon intervention sera totalement éloignée de toute idée politique et religieuse. Je veux juste faire une conférence pour apporter ma pierre à cet édifice de solidarité en informant les gens sur l’histoire de l’Ukraine et de sa voisine la Russie. » Marie-Thérèse Giorsetti.
« Les répercussions seront assurément très profondes sur l’économie mondiale »
Quant à l’avenir, Marie-Thérèse Giorsetti ne sait pas. « Je connais bien le passé de ces pays que j’ai visités à différentes époques de leur histoire, livre-t-elle. Mais imaginer leur futur dépend de trop de paramètres pour l’instant. » Elle appuie tout de même : « Quelle qu’en soit l’issue, ce conflit va changer la face du monde. Et oui, je le pense plus grave que celui de 2001. Car certains géants peuvent s’interposer comme la Chine par exemple ».
Un autre nom surgit aussitôt : « Je crains particulièrement Bolsonaro, le président du Brésil !». Elle s’explique en quelques mots : « Si Xi Jinping reste encore timide sur ses positions géopolitiques, Bolsonaro s’est ouvertement prononcé en faveur de Vladimir Poutine. Le Brésil est une grande puissance dans certaines productions agricoles, productions dont de nombreux pays occidentaux dépendent. Si le président brésilien décide de couper ses exportations au profit de son ami russe, les répercussions seront assurément très profondes sur l’économie mondiale, générant de graves tensions à l’échelle planétaire ».