En clair, un personnel épuisé qui, à force de tirer sur la ficelle, par souci de conscience professionnelle pour compenser le manque, craque.
Des pleurs, des démissions… La pénurie de personnel bat son plein
Ni la CGT, ni les équipes, ne cherchent à stigmatiser qui que ce soit, conscients que la situation est compliquée. Mais si rien ne se passe, résidents et soignants se mettent en danger.
Or, c’est justement pour compenser tous ces manques que les personnels s’épuisent, car ils ne veulent en aucun cas de répercussions sur la vie de leurs résidents et la bonne marche de la structure.
La CGT a déjà interpellé depuis des mois la direction, l’ARS (Agence régionale de santé), la FEHAP (Fédération des Établissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne privés solidaires), le Préfet et le ministre de la santé, sur les difficultés dans ce secteur et elle a donc réuni tous les salariés dans le cadre de ses réunions d’info.
La CGT rencontrera la direction, suite à la réunion où seront abordés :
- Problèmes d’effectifs, remplacements, CDD, démissions
- Personnel épuisé, ce qui augmente les arrêts maladie et finit d’épuiser et de décourager les présents
- Organisation de travail
- Manque de tenues de travail, manque de matériel
Suite à un épuisement qui dure depuis des mois, la CGT, avec les salariés de l'EHPAD La Roseraie, organise sa réunion d'info mensuelle sur le site, avec une mobilisation de tous les salariés afin de collecter et de faire remonter leurs difficultés et obtenir enfin des résultats probants.
Certes, la période COVID n'a pas arrangé les choses et rajoute de la souffrance à la souffrance
Mais l'actualité le démontre, le secteur de la Santé et et de la personne âgée sont sinistrés: des salaires bien trop bas, une pénurie de personnel et de vocations, une perte de sens dans le travail, un manque de considération. Cette souffrance physique et psychologique induit des accidents du travail, arrêts-maladie , difficultés de remplacements.
La CGT s'est déjà mobilisée devant l'ARS, obtenant une entrevue en janvier. Ensuite, les syndicalistes ont rencontré une deuxième fois l'ARS et le Préfet, en Préfecture pour exposer en long et en large les soucis sur notre département pour les hôpitaux Ste Marie, Emile Roux et les Maisons de retraites publiques et privées associatives.
En Haute-Loire, il n'y a pas d'établissement privé à but lucratif
La sortie du livre "Les Fossoyeurs" de Victor Castanet ne fait que confirmer ce qui est dénoncé depuis des années. "Cependant, précise Bernard Carlier, ce n'est absolument pas ce qui est vécu ici. Ce n'est pas du tout la même situation. En Haute-Loire, il n'y a pas d'établissement privé à but lucratif. Ce que nous dénonçons c'est la précarité du personnel, des salaires et des conditions de travail."
La coupe est pleine, il faut des solutions efficaces et rapides sous peine de voir tout un secteur se désagréger. Tout le monde attend des perspectives encourageantes, optimistes et avec plus de moyens humains pour la suite.
Un Ségur qui passe toujours mal
En décembre, Bernard Carlier, de la CGT Sainte-Marie Le Puy, dénonçait des primes qui divisent les salariés. "On a des salariés qui font le même travail et on annonce aux uns qu’ils touchent une prime et pas aux autres", disait-il. Il était en faveur d'une extension de la prime Ségur à tous.
"Notre hôpital a accepté de prendre en charge la prime pour le médico-social mais on espère qu’elle soit prise en charge par l’État ", expliquait Bernard Carlier. À propos de la prime Ségur 2 : " Tous les personnels administratifs, des filières éducative et logistique en sont exclus", indiquait-il.
Il exigeait également une augmentation des salaires. "Ça fait 20 ans qu’il n’y a pas eu de revalorisation, on demande une revalorisation de tous les salariés."
Ces demandes interviennent alors que, dans le secteur psychiatrique, les patients sont de plus en plus nombreux. "Il y a eu une augmentation des violences, des dépressions, on a de plus en plus de jeunes qui passent chez nous. La crise du Covid a eu des effets psychologiques, et dans le même temps, on a de moins en moins de moyens. "