Du 14 au 18 octobre, se tenait la semaine de l'intégration des étrangers primo-arrivants. Temps fort pour les acteurs de ce secteur, ces cinq jours sont l'occasion de mettre en lumière et valoriser leurs initiatives, réalisations et mobilisation quotidienne.
Pour la préfecture de Haute-Loire, qui organise l'évènement en partenariat avec France-Travail et le Greta, c'est aussi un opportunité de montrer les migrations sous un autre angle, à travers l'organisation de rencontres entre le grand public et les personnes étrangères, et par la promotion de leurs parcours d'intégration réussis.
La typologie de l'immigration sur le département de la Haute-Loire
La Haute-Loire détient une capacité d'accueil de 437 places dédiées aux migrants. Elles sont réparties sur trois Centres d'accueil pour demandeurs d'asile (Cada) de 317 places, un Centre d'hébergement provisoire (CPH) de 60 places et deux dispositifs de réinstallation de 60 places.
À ceux-là s'ajoutent plus de 500 déplacés d'Ukraine.
D'ailleurs, pour la Haute-Loire, le statut de réfugié a été accordé, au titre d'asile, à 120 personnes en 2023. Les pays d'origine dominants sont ceux en situation de conflit ou de guerre, comme l'Afghanistan, le Maroc, la Guinée ou le Soudan.
Selon la préfecture, 72 % d'entre eux sont des hommes contre seulement 28 % de femmes, et 30 % ont entre 19 et 25 ans alors que 63 % ont entre 26 et 45 ans.
Définition
Un étranger primo-arrivant est un ressortissant d'un pays tiers à l'Union européenne, titulaire depuis moins de cinq ans d'un titre de séjour délivré au titre de l'immigration familiale, de l'immigration professionnelle ou de la protection internationale.
Ne sont pas considérés comme primo-arrivants tous les autres ressortissants étrangers, notamment les étudiants, les demandeurs d'asile, les mineurs non-accompagnés, les étrangers en situation irrégulière.
L'apprentissage de la langue française comme premier facteur d'intégration
Alors que ces personnes ont déjà, pour la plupart, des parcours de vie difficile, l'intégration se pose comme un nouvel obstacle à franchir.
Pour tenter de faciliter cette épreuve, les différents acteurs du territoire se mobilisent, via différents biais.
À commencer par l'enseignement de la langue française.
C'est l'un des premiers facteurs de l'intégration, et il est primordial pour la réussite de tous les autres : l'accès à la scolarisation ou à la formation et à l'emploi, l'accès au logement, à la santé, aux droits ou encore à la culture et aux sports.
« Apprendre le français est très important. Créer des liens et faire des connaissances permet d'avancer chaque jour. » Une des bénéficiaires, ukrainienne déplacée en Haute-Loire en 2022
C'est d'ailleurs en ce sens que le Greta propose différentes formations de français, adaptées aux différents niveaux des primo-arrivants. Ceux-ci peuvent être financés par la direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP) ou par France Travail.
C'est notamment le cas du FLE ukrainien, adapté aux apprenants ukrainiens débutants ; ou encore des trois formations Dilf (diplôme initial de langue française), Delf (diplôme élémentaire de langue française) et Dalf (diplôme approfondi de langue française).
Le premier est destiné aux débutants et se compose de 220 heures d'apprentissage. Le second en compte 600, ainsi qu'un stage en entreprise, permettant de pratiquer en situation réelle. Il se divise en quatre niveau, qu'il est nécessaire d'obtenir pour la signature du Contrat d'intégration républicain (Cir), l'obtention de la nationalité ou de la carte de résident, et l'accès à la formation. Le dernier compte environ 400 heures, et accorde un niveau parfois supérieur à celui de certains natifs. Il donne accès à des postes nécessitant une meilleure maitrise de la langue française, ou à responsabilités.
« La mobilité et la garde d'enfants sont deux freins majeurs à l'emploi. Mais le plus important, c'est l'apprentissage de la langue. » Christophe Erpelding, chargé des partenariats de France Travail
Et si l'apprentissage du français permet une meilleure intégration des primo-arrivants dans la société, facilitant les échanges, et les démarches et le quotidien, il est également primordial pour l'accès à un emploi.
C'est d'ailleurs ce que souligne Christophe Erpelding, chargé des partenariats de France Travail : « La mobilité et la garde d'enfants sont deux freins majeurs à l'emploi. Mais le plus important, c'est l'apprentissage de la langue. C'est un cercle vertueux, puisque les stages et emplois réalisés facilitent l'apprentissage, et la maitrise du français facilite l'accès à l'emploi. »
Plusieurs témoignages rapportent d'ailleurs à quel point la maitrise du francais est importante : « Quand je suis arrivée en France, je n'ai pas eu le réflexe d'apprendre le français, car je m'occupais de mes deux jeunes enfants. Mais avec le temps, j'ai décidé de m'y mettre. J'ai même pris des cours particuliers et passé le DELF, mais je progresse encore. Cela permet d'avoir beaucoup d'échanges avec les gens », rapporte Raghad, venue d'Irak.
Alors qu'une Ukrainienne présente également pour raconter son expérience, souligne : « C'est très important de créer des liens et faire des connaissances pour avancer. »
« En arrivant, c'est toute une vie qu'il faut reconstruire », Akoua-Cheffi Brenner Adanlété, sous-préfète chargée de mission auprès du préfèt de la Haute-Loire