« Quand, en 2008, j’ai imaginé qu’une pandémie grippale pourrait empêcher les camions de rouler et d’approvisionner les supermarchés, tout le monde ou presque m’a pris pour un fou. » Voilà comment Stéphane Linou explique la démarche qui l’a conduit, pendant un an, à ne se nourrir que d’aliments produits dans un rayon de 150 km autour de chez lui.
« Aujourd’hui, les oreilles se tendent. Les risques de rupture d’approvisionnement alimentaire sont devenus un sujet. Ce matin, 10 janvier 2022, Julien Denormandie réunit les équipes de Bercy, du ministère des Transports et des acteurs de la chaîne alimentaire, par visio-conférence, afin de s'assurer de son bon fonctionnement dans les semaines à venir ».
À partir des données apportées par Stéphane Linou, mais aussi en se basant sur des articles de presse, des extraits de roman et de films, les élèves sont invités à écrire une nouvelle de science-fiction. À eux d’imaginer la vie en 2040 : entre innovations technologiques, colonisation de l’espace et pandémie, changement climatique et sixième extinction de masse, les horizons proposés par les élèves sont très variés. Mais pour écrire les scénarios du futur, il faut déjà avoir une bonne idée du présent.
« Que produit votre territoire ? Qu’est-ce qu’on trouve en ce moment dans les jardins ? » C’est par des questions aussi terre à terre que Stéphane Linou suscite la réflexion. Une élève s’interroge : « Mais il ne faut pas se préoccuper seulement des aliments ! Et s’il n’y avait plus de pétrole ? »
L’alimentation est une des thématiques particulièrement explorées par les éco-délégués du lycée Simone Weil.
Cette année, ils ont organisé le festival Alimenterre, avec l’intention de le reconduire en 2022. Une commission « Alimentation » existe depuis deux ans aux côtés des commissions « Mobilités » et « Biodiversité », animées par les élèves. Le CESC envisage également de proposer un petit déjeuner 100% local au printemps. Parce que l’avenir commence dans notre assiette !
- À la cantine de Saint-Germain Laprade trois jours plus tôt
Si un jour les échanges commerciaux s’arrêtaient aux frontières des départements, comment manger à notre faim ?
Aujourd’hui, les grandes surfaces n’ont que deux jours de stocks.
Pour prouver que manger local est possible, le chantre du locavorisme, Stéphane Linou, a mené l’expérience à la cantine de Saint-Germain Laprade vendredi 7 janvier.
Le responsable de la restauration municipale, Jérôme Suc, a dû composer 300 repas, à 9,50 euros maxi, avec des ingrédients achetés à moins de 50 kilomètres.
Des élus d’Aiguilhe, Yssingeaux, Saint-Julien-Chapteuil, Vorey et Saint-Paul-de-Tartas ont participé au repas.
Chaque commune a la possibilité d’inscrire l’alimentation parmi les risques de rupture d’approvisionnement dans son Plan Communal de Sauvegarde, histoire de s’y préparer.