Lors de la dernière campagne annuelle, les Restos de Coluche ont accueilli 1,2 millions de personnes, dont 850 000 pendant la période d’hiver. 142 millions de repas ont été distribués sur l’année, grâce à l’action de 70 000 bénévoles réguliers et 23 000 bénévoles occasionnels. À l’échelle du département de la Haute-Loire, les 240 bénévoles ont fourni 210 000 repas durant les 32 semaines de la campagne d’été. 1 100 familles en ont été bénéficiaires composées de 2 150 adultes, 64 bébés et une multitude d’enfants. « Comparé à 2020, c’est plus de 15 % d’augmentation !, s’inquiète Marc Lavergne, président des Restos du Cœur Haute-Loire. Et cette tendance ne baissera pas de sitôt, malheureusement ».
« Les personnes qui nous sollicitent, nous et les autres structures humanitaires, ne sont pas là pour le plaisir. Elles viennent pour tenter de survivre comme elles peuvent. Elles évoluent dans un quotidien de plus en plus incertain tant la vie est devenue chère sur tous les plans ». Marc Lavergne
Marc Lavergne lance un appel à la générosité
Pour cela, si vous avez des produits alimentaires et d’hygiènes quel qu’ils soient, vous pouvez les confier tous les matins du lundi au vendredi à l’équipe des Restos du Cœur, chemin du Fieu au Puy-en-Velay.
Pour ceux qui demandent l’aide des Restos du Cœur, il faut appeler le 04 71 09 73 18 afin de valider l’inscription.
Enfin, si vous souhaitez rejoindre l’équipe des bénévoles de façon régulière, temporaire ou ponctuelle, tous les profils, âges et compétences sont les très bienvenus.
« Si l’alimentaire est l'urgence, une bonne hygiène a une fonction très importante »
Depuis le 22 novembre et jusqu’au 13 mars, les personnes dans le besoin viendront ajouter leur nom sur la longue liste de la précarité qui ne cesse de se densifier. « Nous validons leur inscription en fonction de leur ressources et de leurs dépenses, précise Marc Lavergne. Ces gens là pourront alors chercher un colis alimentaire chez nous chaque semaine et toute l’année. Chaque colis est préparé avec eux pour qu’ils puissent choisir ce qu’ils veulent. »
Outre les denrées alimentaires, des produits d’hygiènes sont également à disposition malgré des stocks bien trop faibles pour le président des Restos 43. « Nous sommes constamment en recherche d’articles pour les bébés comme du linge, des couches et tous produits de puériculture, livre-t-il. Des choses aussi pour l’hygiène corporelle, dentaire et encore des protections féminines qui sont des articles chers. » Il soulève : « Pourtant, si l’alimentaire est l'urgence, une bonne hygiène a une fonction très importante pour la personne. Cela permet de maintenir un lien social et surtout d’acquérir une certaine estime de soi ».
« Décider de frapper à notre porte, c’est arriver au bout des solutions. Les personnes qui sont chez nous viennent chercher de quoi nourrir leur famille mais aussi une écoute, un accompagnement, une aide morale et un lien social. Ces gens-là sont des demandeurs de vie et d’humanité. Nous devons tout faire pour les aider ! » Marc Lavergne
L’hécatombe d’une précarité inarrêtable
« Dramatique ». C’est le mot que Marc Lavergne choisit pour qualifier la situation de pauvreté actuelle dans le département. « Des profils différents viennent se compiler à ceux habituels, décrit-t-il. Nous avons à présent des gens impactés par les dommages collatéraux de la pandémie comme les étudiants qui n’ont pu effectuer les petits boulots classiques dans les restaurants ou les cafés par exemple. Il y aussi beaucoup de familles monoparentales et des femmes victimes de violences conjugales. »
« Depuis le début du mois de novembre, on leur annonce que tous les habitants de Haute-Loire doivent être équipés en pneus hiver sous peine d’avoir une amende de 135 euros ou plus. Comment peuvent-ils faire ? Comment peuvent-ils consacrer un tel budget pour ça ? C’est impossible pour eux ! » Marc Lavergne
« Survivre. C’est ça leur priorité »
Il mentionne enfin une nouveauté en passe de devenir un phénomène d’ampleur : « De plus en plus, il y a des travailleurs pauvres ! Ce sont des personnes touchant un salaire partiel ou proche du smic et qui habitent en périphérie de la ville pour trouver des loyers moins chers. Les frais de carburants, les frais d’entretien de leur voiture, les frais de l’énergie...même avec leur salaire, il leur est très difficile de joindre les deux bouts. »
Le président de l’association humanitaire poursuit : « Depuis le début du mois de novembre, on leur annonce que tous les habitants de Haute-Loire doivent être équipés en pneus hiver sous peine d’avoir une amende de 135 euros ou plus. Comment peuvent-ils faire ? Comment peuvent-ils consacrer un tel budget pour ça ? C’est impossible pour eux ! La priorité pour eux, c’est de manger et nourrir leurs enfants pour survivre. Survivre. C’est ça leur priorité ».