Si un détail manque dans les costumes, damoiselles et damoiseaux se presseront aux portes des Ateliers du Chat Botté qui ont créé une collection spéciale à cette occasion, même si leur chiffre d’affaires n’en est que peu impacté, nous confirme Stéphane Richy, maître des lieux avec son épouse Pascale.
Celle-ci étant native de la région, dans laquelle le couple - qui travaillait auparavant à Marseille- a longtemps passé ses vacances, c’est il y a 13 ans qu’ils se sont installés sur le boulevard Maréchal Joffre, s’offrant, au-delà de la qualité de vie et de la situation géographique plus centrale, une vitrine au Puy.
Ces spécialistes des costumes et accessoires ont à leur arc plusieurs cordes : de la création de costumes pour amateurs à la reconstitution de costumes historiques, en passant par le costume de toute une vie d’un clown professionnel que vous pourrez admirer en poussant la porte (le costume, pas le clown !), leurs connaissances approfondies des goûts et des modes au fil des siècles leur permettent de proposer des créations conformes à l'esprit de l'époque recherchée. À cet effet, nous trouvons donc d’ailleurs une riche bibliothèque dans leurs ateliers.
Quatre à six mois sont généralement nécessaires à la fabrication intégrale d’un costume dans les ateliers, costume dont le prix peut atteindre des dizaines de milliers d’euros
Leur activité principale constitue en la fabrication de costumes pour les musées et le spectacle vivant. Prenons-en pour exemple la fabrication actuelle d'une cinquantaine de costumes sur le 1ᵉʳ Empire destiné à un spectacle historique, « Raconte-moi la France », dont la tournée débutera au Zénith de Clermont-Ferrand, avec 600 costumes parcourant les temps sur scène.
Il faut entre 4 et 6 mois pour fabriquer un costume et les petites mains de l'atelier, Éléonore stagiaire costume de l'IRMACC et Margaux, apprentie en CAP tailleur, seront là pour écouter vos desiderata et toute l’équipe les mettra en corrélation avec sa connaissance de l'histoire des costumes de France.
Labellisés EPV (Entreprise du Patrimoine Vivant) depuis 2008 cette distinction, obtenue pour la qualité et l'étendue des savoir-faire et la fabrication 100% française, en font les interlocuteurs privilégiés de nombreuses structures. Le label EPV, dont font aussi partie les entreprises Pagès et Fontanilles parmi d’autres, est le gage d'un savoir-faire en direction des intéressés. Ainsi, le musée de la Gendarmerie, à Melun, a trouvé en les Ateliers un interlocuteur unique pour faire fabriquer ses costumes, Pascale et Stéphane se complétant à merveille, chacun dans leur domaine de réalisation.
Eleonore, stagiaire "costume
Photo par Elsa Dou
Ici point de chevalier en armure, mais un second atelier pour les accessoires autres que le tissu
En effet, Stéphane maîtrise l'art de la soudure, du plaquage dans des bains d'électrolyse. Il travaille le cuir, le métal, etc ...pour bottes et passementeries par exemple.
Parmi les « clients » nationaux et internationaux de la boutique, le musée du Louvre y fait confectionner, par exemple, des objets qui se trouvent dans des tableaux et ainsi permet un accès à l’art pour le commun des mortels par la médiation culturelle au savoir.
On peut aussi commander aux ateliers du chat-botté une mallette pédagogique sur le costume pour travailler sur ce thème dans une école ou autre structure.
C'est avec passion que Stéphane nous décrit son métier et nous fait visiter les ateliers, s'amusant de la méconnaissance que le grand public peut avoir de ce vocabulaire particulier. Interrogé par Zoomdici sur le nom donné à ses ateliers, il nous dit : « qu'est le chat botté sans son costume ? un imposteur, juste un chat de gouttière ».
Les petites mains dans l'atelier "costumes"
Photo par Elas Dou
Vous attendez-vous, aux Ateliers du Chat Botté, à croiser le fer avec le Marquis de Carabas ? Que nenni ! Mais vous y trouverez des mots connus…
« Colback », « mirliton », « sabretache », « charivari », « pelisse », « brandebourg », « Caraca », vous connaissez tous ces mots, me direz-vous, mais en connaissez-vous la signification ? Il s’agit de chapeaux révolutionnaires, de « flamme » pour attacher le chapeau au vêtement, de poche qu’on attachait au bout du ceinturon pour les tenues à la hussarde, de pantalons de cavalerie, de vestes courte, de tissu plissé…
Aux Ateliers du Chat Botté, on trouve aussi, parmi tous les trésors qu’ils recèlent, des « musettes », des « réticules », des « gibernes », des « havresacs » ou des « capotes »… qui font partie des costumes d'époque.
Les fêtes de l'oiseau s'annoncent et les Ateliers du Chat Botté seront ouverts tous les après-midis de 14h30 à 19h00 afin de venir y chercher LE dernier accessoire pour parfaire sa tenue.
Elsa Dou
www.lechatbotte.net
