Après deux mandats pleins aux côtés de Laurent Wauquiez et Michel Chapuis (divers droit) et plus d’une année dans l’opposition avec Catherine Granier-Chevassus (liste soutenue par la République en marche), Willy Guieau jette l’éponge. « Les motivations de ma démission ?, répète Willy Guieau. J’ai déjà passé 14 ans dans le conseil et je pense m’être suffisamment impliqué dans le domaine qui me tient à cœur, à savoir la transition écologique. » Il ajoute : « Je pars avec le sentiment d’un travail bien fait avec, par exemple, la création du réseau chaleur, l’usine de tri d’Altriom à Polignac ou la piscine La Vague et sa haute qualité environnementale. Si je n’avais pas été là, tout ça n’existerait pas ».
« Je souhaite que ce territoire continue d'avancer dans le sens de la transition écologique. Que cette dernière soit efficace et fédératrice. Il faut agir de façon collective par rapport aux critères du GIEC [Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, Ndlr]. Et surtout, il faut une cohérence politique. Qu’on ne fasse pas une action respectueuse pour l’écologie d’abord et une suivante bien plus destructrice ensuite ». Willy Guieau
« Ce mode de pensée n’est clairement pas ouvert au sein du conseil municipal »
Willy Guieau partage quand même quelques regrets. « Si j’avais pu faire tout ce que je voulais, je ne serais pas parti. Mais il y a deux projets d’urbanisme qui n’ont pas bénéficié d’une volonté de transition écologique. Le premier est le captage de l’eau de pluie ou de source pour alimenter le bassin du Jardin Henri-Vinay. Actuellement, c’est de l’eau potable qui le remplit tous les jours. »
Le second porte sur la mobilité dans la ville. « Il faut urgemment créer plus de voies cyclables et piétonnes, en adéquation avec le réseau de bus urbains et extra urbains, pour que ces choix de locomotion deviennent majoritaires. Actuellement, ce mode de pensée n’est clairement pas ouvert au sein du conseil municipal ! »
À noter qu'une étude sur les mobilités douces a été diligentée par l'Agglomération du Puy.
Un électron libre écologique
Jean-Williams Semeraro figurait en 4e place de la liste de Catherine Granier-Chevassus. La place libérée par Willy Guieau lui revient donc réglementairement.
Son remplaçant n’est autre que Jean-Williams Semeraro, ancien inspecteur académique de la Haute-Loire, délégué du Modem 43, allié à Catherine Granier-Chevassus lors de la course municipale de 2020. Après avoir reçu quelques coups bas politiques, il décide de se détacher de ses anciens alliés pour s’inscrire dans une des branches du Modem : les Démocrates pour la planète. S’il va bien occuper la place de Willy Guieau dans l’opposition du conseil municipal, il part donc en « indépendant » défendre la transition écologique selon ses propres convictions et celles de son mouvement créé en octobre 2020.
« Peu importe que les bonnes idées viennent de droite, de gauche ou du centre. Ma priorité est la transition écologique et je travaillerai avec tous ceux qui auront cette volonté pour porter cette nécessité au plus haut ». Jean-Williams Semeraro
« L’écologie ne devrait pas être un parti politique mais un programme »
« C’est durant ce mois de septembre que Michel Chapuis m’a proposé de prendre la place de Willy Guieau pour siéger au conseil municipal, livre Jean-Williams Semeraro. Et ma première commission sera le 5 octobre. Elle portera sur la qualité de vie ». D’une voix calme et posée, il partage les lignes qu’il tient défendre hardiment afin que la transition écologique puisse se faire et s’accélérer sur le bassin ponot. « Encore une fois, l’écologie ne devrait pas être un parti politique mais un programme. Alors, peu importe que les bonnes idées viennent de droite, de gauche ou du centre. Ma priorité est la transition écologique et je travaillerai avec tous ceux qui auront cette volonté pour porter cette nécessité au plus haut ».
« Le dérèglement est réel. Le climat dysfonctionne. Même si nous habitons dans un département magnifique, colonisé par de grandes forêts, il faut être conscient que c’est pourtant notre maison entière qui est en train de brûler ». Jean-Williams Semeraro
Imaginer un nouveau modèle de société
L’écrivain, essayiste et romancier confie encore : « Nous ne sommes plus dans l’urgence de consommer le monde autrement. Nous sommes dans l’obligation ! Il faut continuer à développer les circuits courts et l’économie circulaire. Il faut se déplacer différemment, avec des moyens de locomotion respectueux de l’environnement. Il faut mettre les moyens pour tout ça. Le dérèglement est réel. Le climat dysfonctionne. Même si nous habitons dans un département magnifique, colonisé par de grandes forêts, il faut être conscient que c’est notre maison entière qui est pourtant en train de brûler ».
Jean-Williams Semeraro ajoute : « À notre échelle locale, toutes les actions en ce sens seront ouvertes au conseil municipal. L’écologie est, depuis déjà un moment, la nouvelle colonne vertébrale pour conceptualiser un nouveau modèle de société ».
« Il faut tout faire pour avancer ensemble dans cette transition »
L’aménagement, la circulation dans la ville, la végétalisation... Les projets de Jean-Williams Semeraro se rapprochent de ceux de Willy Guieau si ce n’est ce refus catégorique de voir s’emparer le dossier par un parti politique quelconque. « C’est vrai, j’ai eu ma carte du parti des Verts pendant un temps, admet Jean-Williams Semeraro. Je l’ai abandonnée en 1990 lorsque j’ai intégré la fonction publique par devoir de loyauté et de neutralité. Mais maintenant, le sujet de l’environnement est bien trop important pour qu’il ne se réduise à un parti politique, bien trop d’actualité pour perdre du temps avec ça. Il faut tout faire pour avancer ensemble dans cette transition ».
Jean-Williams Semeraro a participé à l’élaboration du Livre Blanc des Démocrates pour la planète, un ouvrage constitué de treize thèmes dont l’objectif est de préparer les territoires, dans leur diversité, à une transition écologique respectueuse de l’environnement, de la biodiversité et du développement de l’activité dans le cadre de projets d’avenir.