C’est une foule de personnalités, d'amis et d'anonymes qui s'est pressée ce jeudi 5 septembre après-midi en masse pour venir saluer une dernière fois leur maire, leur collègue, leur voisin, leur ami, leur proche, dans le petit village de Chaspuzac, « fief » de Michel Joubert depuis 47 ans.
Le ciel était clément en ce début d’après-midi, permettant à la foule attristée de se soutenir en évoquant celui qu’ils avaient côtoyé dans diverses circonstances, amicales ou professionnelles, parfois les deux.
Simplicité, authenticité et engagement, trois mots qui résument cette cérémonie, à l’instar de la personnalité de Monsieur Joubert. Dans la petite église -dont la rénovation peut, elle aussi, être attribuée au maire- sur la place du village, tous les bancs étaient occupés par la famille, les personnalités du Conseil Départemental, de la préfecture, de la communauté d'agglomération, et la petite chapelle accueillait les membres du Conseil municipal de la mairie de Chaspuzac.
Une cérémonie de taille
Le chœur s’était installé dans la tribune pour accompagner de ses chants la cérémonie religieuse. Un écran avait été placé dans la salle des fêtes pour que les autres proches puissent suivre la célébration.
En effet, ce n’est pas qu’une personnalité incontournable de la vie politique du territoire que certains pleurent aujourd’hui, c’est un aussi un frère, un parent, un ami.
Depuis l'annonce de la mort de Michel Joubert, lundi, les hommages se sont succédés et, avec eux, les propositions d'aide, d’accompagnement et de soutien de la part du cabinet du préfet, de la communauté d'agglomération et de la gendarmerie.
Diverses équipes du secteur ont encadré la mise en place de l'organisation et de la circulation du village pour ses obsèques. Plusieurs parkings ont été délimités afin d’accueillir tous ceux qui sont venus dire adieu à l'ancien élu du Conseil Général, au président de la communauté d'agglomération, au maire de Chaspuzac, à l’humain intègre qu’il était.
Depuis lundi, tout le monde est sur le pied de guerre pour organiser au mieux cet hommage à ce grand homme qui, pourtant, n'était pas amateur des célébrations.
« Michel, tu aurais détesté ce moment. »
Comme l’a dit Michel Chapuis, maire du Puy, s’exprimant au nom des élus et anciens élus, des maires du canton, des sénateurs et députés Messieurs Duplomb, Cigolotti, Vigier, Proriol et Boyer parmi d’autres, présents à la célébration : « Michel, tu aurais détesté ce moment. »
À l’issue de la cérémonie religieuse, les discours se sont succédés -pour lui qui ne les aimait pas- afin de saluer son travail sur ce territoire qu'il connaissait si bien. Certains l'ont remercié de façon professionnelle, d'autres se sont remémoré les projets de sa vie d’homme engagé dans ce Chaspuzac qu'il avait adopté et qui l'avait adopté depuis qu'il y avait été élu maire, et tous ceux qui l’avaient approché ont été marqués et favorablement impressionnés par son engagement sans faille.
Un florilège d'élus
Monsieur Wauquiez, retenu ce matin pour la passation des pouvoirs à son successeur à la Région, avait réussi à venir saluer celui avec lequel il avait tant œuvré et a assuré de son soutien le conseil municipal.
Tous les élus qui ont pris la parole - Mr Chapuis, Monsieur le Préfet de la Haute-Loire, Mme Marie-Agnès Petit, présidente du Département- ont souligné la pugnacité de Monsieur Joubert, son franc parler, ses accès de colère aussi, et ses éclats de rire mais, surtout, sa volonté de faire avancer ses projets pour améliorer la qualité de vie de ses concitoyens dans notre département.
En effet, Michel Joubert ne se laissait jamais décourager, préférant l’action aux paroles, pestant contre les lenteurs administratives qui le freinaient dans son élan et son investissement inconditionnel au sein de ce territoire qu’il parcourait, parfois à vélo, et connaissait comme sa poche.
« Nous sommes orphelins de ton charisme, de ta clairvoyance et de ton opiniâtreté »
L’émotion était palpable dans l’assemblée, comme en témoigne cet hommage, lu dans l’autel par ses adjoints de la mairie, au nom du conseil municipal : « Même si, selon la formule consacrée, « nul n'est irremplaçable », la réalité de ces tristes premiers jours de l'après révèle l'évidence à chaque membre de l'équipe : nous sommes orphelins de ton charisme, de ta clairvoyance et de ton opiniâtreté . Même si nous ne pourrons pas continuer la route que tu as tracée au cours des 47 années de tes mandats, nous nous en inspirerons avec humilité et dévouement. Merci Michel. »
Elsa Dou
