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On connait (enfin) le nom du nouveau Premier ministre

Par Clara Serrano , Mise à jour le 05/09/2024 à 17:30

Après des mois de suspens, et suite à la démission du désormais ex-Premier ministre Gabriel Attal, le nom du nouveau chef du gouvernement est enfin connu. 

Michel Barnier. Les plus jeunes ne connaissent certainement pas son nom. Les autres s'en souviennent probablement pour l'un de ses postes de ministre des gouvernements Fillon II, Raffarin III, Juppé I et II ou Balladur. 

Près de deux mois après les élections législatives anticipées, Emmanuel Macron a désigné un ancien commissaire européen, membre du parti Les Républicains, et proche de Laurent Wauquiez. 

Peu connu du grand public français, l'homme aux 73 printemps a notamment été le plus jeune élu de l'Assemblée nationale à 22 ans, en 1978 (Emmanuel Macron était âgé de 4 mois). Il est désormais le Premier ministre le plus âge, battant le record de Pierre Bérégovoy, nommé à 66 ans en 1992. Pendant sa longue carrière politique, il a, entre autres, participé aux négociations du Brexit, écrit dix ouvrages politiques, élu sénateur et conseiller puis président du Conseil général de la Savoie ou encore été successivement nommé ministre de l'Environnement, puis des Affaires européennes, des affaires étrangères et de l'Agriculture.

Une nomination qui provoque déjà bon nombre de réactions sur les réseaux sociaux, à l'échelle nationale, puisque l'enjeu est important : il va devoir former un gouvernement capable de survivre à une éventuelle censure parlementaire. Mais qu'en pensent nos élus altiligériens ?

« Le président de la République n'agit pas dans l'intérêt du peuple. Il ne l'a pas écouté. C'est inquiétant », Celline Gacon, élue municipale et communautaire au Puy en Velay et candidate aux dernières élections législatives

Élue municipale de l'opposition au Puy-en-Velay et candidate du Nouveau Front Populaire aux dernières élections législatives, Celline Gacon a réagi, dépitée, à la nomination de Michel Barnier. Face à la décision d'Emmanuel Macron, elle dénonce principalement un manque de considération des résultats des dernières élections législatives.

Elle dénonce également l'implication du RN et l'importance que lui a accordé le Président, en le consultant : « finalement, il semble que c'est au Rassemblement National de donner le dernier mot. Dans n'importe quel autre pays, une telle décision, prise sans prendre compte du vote des électeurs, est un régime autoritaire. »

 

« Nous sommes tout de même très loin du programme du NFP sorti premier des urnes ! » lance-t-elle.

Enfin, elle revient sur le passer de celui qui s'est lancé en politique il y a déjà plus de 50 ans. Retraite à 65 ans, temps de travail hebdomadaire allongé et opposition à la dépénalisation des relations homosexuelles, etc. Et cite plusieurs exemples et lance : « Nous sommes tout de même très loin du programme du NFP sorti premier des urnes ! »

Avant de se soucier de certaines décisions à venir, notamment quant à l'organisation des Jeux Olympiques d'hiver 2030 dans les Alpes françaises. « Lui et le nouveau président de la Région Aura sont originaires de la Savoie. Je crains qu'ils ne mettent tout en œuvre pour que ces Jeux aient lieu, alors qu'il n'y a déjà plus de neige dans cette zone. »

« C'est finalement le parti minoritaire aux élections qui est nommé », Alexandre Heuzey

Le candidat du rassemblement national aux mêmes élections Alexandre Heuzey reste lui davantage sur la réserve. Dans la continuité de la ligne donnée par le parti, il assure que « il va falloir attendre de voir quel gouvernement il va constituer. Ça sera le test », et il reprend les annonces de ses leaders nationaux : « contrairement à d'autres noms dont le positionnement passé aurait impliqué une censure immédiate, celui de monsieur Barnier génère moins de rejets. Ce que nous demandons, c'est le respect des urnes. Alors nous attendons, sans enthousiasme, sans censure, mais avec méfiance. »

Il dénonce par ailleurs que c'est « finalement une personne issue d'un des partis les plus minoritaires de l'Assemblée qui est nommé Premier ministre. » Un choix « assez curieux » selon lui.

« Au moins, il a de l'expérience, il en aura besoin pour négocier les majorités de circonstances », ironise-t-il avant de reconnaitre la difficulté de la situation, avec un régime d'abord bipolaire, devenu triangulaire, et dans lequel il est devenu difficile d'obtenir une majorité.

Tous deux concluent du même ton : « Tout ça pour ça ! »

Aussi contactés, les élus parlementaires de la Haute-Loire n'ont pas donné suite à nos sollicitations, étant pour la plupart concernés par les obsèques de l'ancien président de l'agglomération du Puy, Michel Joubert, décédé dans la nuit du 1ᵉʳ au 2 septembre.

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