Après une première lecture du projet de loi relatif à la gestion de la crise sanitaire, l’Assemblée nationale l'a adopté ce jeudi 22 juillet. Après examen en commission, c’est maintenant au tour du Sénat de relire le projet de loi. Du côté des manifestants, l'imposition d'un pass sanitaire est inacceptable. Ce samedi après-midi, ce sont environ 1000 personnes qui ont manifesté pour la "liberté de chacun" selon la préfecture.
Des blouses blanches en colère...
"On vient ici à titre individuel, on a fait parti des soignants pendant le Covid, et là on ne nous laisse pas le choix. On est qu’à la phase 3 d’expérimentation du vaccin. On n’est pas anti-vaccin, on respecte les gens vaccinés, mais on doit avoir le choix de dire oui ou non. On a été en première ligne. Je manifeste surtout pour qu’on ne soit pas obligés de faire vacciner nos enfants" témoigne Stéphanie, aide-soignante à Sainte Marie, avant de poursuivre : "On est une cinquantaine à venir de Sainte-marie, mais il y a en d’Emile Roux aussi, et d’autres structures."
"Le licenciement, je m’en fous. La direction ne peut pas nous mettre la pression, puisqu‘il y a un gros manque de personnel. J’irai à l’usine s’il le faut. Les deux mois de mise à pied, ce n’est pas grave." s'exprime Noëlle, aide soignante.
...Mais pas que : en vacances ou de passage, tous s'expriment
Des locaux, mais aussi des vacanciers, qui, au passage, s’arrêtent manifester au cœur de la cité ponote. Au milieu des chants et des cris à la liberté, Zoomdici rencontre quelques vacanciers. D’abord, il y a Vincent et son âne, Ralph. Tous deux partis de Provence, ils s’engagent dans un long voyage d’environ 4000 kilomètres. Pour l’instant, c’est direction le Portugal par le chemin de Compostelle. Après avoir entendu les dernières annonces gouvernementales au sujet du pass sanitaire, Vincent a cherché un endroit où manifester sa déception et sa colère. "Je me sens atteins dans mes libertés. C’est aberrant de forcer les gens sous couvert d’un pass sanitaire. Le gouvernement met la pression aux gens. J’ai été choqué lorsque j’ai entendu les annonces. Moi, je ne le ferai pas."
"Je manifeste de partout. On continuera à manifester pour notre liberté, pour qu’on puisse vivre et non survivre" Fabienne, 65 ans
Ensuite, il y a Fabienne, alsacienne et femme de ménage à la retraite. Elle est venue passer des vacances chez une amie. Fervente défenseure des droits de l'Homme et de la liberté, Fabienne a déjà manifesté chez elle, à Colmar, la semaine dernière et a souhaité recommencé ici, au Puy-en-Velay.
Avec elle, son amie explique qu’elle aussi n’est pas pour ou contre le vaccin, qu’elle respecte les personnes vaccinées mais qu’elle est pour la liberté de chacun. Avec le sourire, la musique, et leur pancartes, elles se joignent à la foule de manifestants.
Plus loin, on retrouve Jean-Claude, avec son chien Fébus. Tous deux suivent la marche, gaiement. Jean Claude n’est pas vacciné, et contre le pass sanitaire : "c’est une obligation, donc c’est hors de question". Il ajoute qu’il s’apprête à annuler son opération des pieds prévue pour l’automne. L’absence d’expérimentation, de consentement et le fait qu’on ne soit pas suffisamment éclairé : ce sont les raisons qui le poussent à refuser la vaccination obligatoire.
"C’est de pire en pire" Calum, 47 ans
Il continue : "Je ne suis pas contre les vaccins, mais là je suis dubitatif. C’est une étape expérimentale, et on est obligés. Je fais acte de présence parce que j’estime que c’est de pire en pire."
Plus loin, Didier, gérant d’une société et Yves, retraités, tiennent une pancarte sur laquelle on peut lire "sentinelles de la liberté".
Tous les deux sont d’accords sur un fait : ils ne font aucune polémique sur le vaccin. Par contre, ils sont là pour défendre leur liberté, la liberté. "On est suffisamment fliqués, là c’est trop." s'expriment-ils.
Parce qu'il n'y a pas d'âgé pour exprimer sa colère, Candice, 12 ans, tient elle aussi sa pancarte, et refuse de se faire vacciner : "Je suis encore jeune, je suis en pleine santé, et on n’a pas assez de recul sur le vaccin. Donc je suis là parce que je n’ai pas envie de me faire vacciner."
Non loin d’elle, Zoomdici retrouve Simone, 86 ans, et médecin praticienne à Brives-Charensac. Simone aussi parcoure les rues du Puy pour manifester son mécontentement. La professionnelle de santé estime que "le vaccin n’est pas un vaccin". Elle ajoute : "Cela n’a rien des vaccins d’autrefois." Simone favorise l’homéopathie et après ses expériences au Rwanda, au Bénin et en France, elle assure que c’est une vraie méthode pour soigner le virus. Non vaccinée, elle revendique qu’on laisse le choix aux personnes de se faire vacciner ou non.
Isabelle et Michel, âgés de 65 et 67 ans, sont originaires de la Lozère et ils ont également manifesté leur revendications. Tous deux respectent les vaccinés mais ils sont avant tout "pour la liberté d’avoir le choix, et pour que la France ne se transforme pas en dictature".
Lucie, 44 ans, infirmière libérale est venue passer des vacances en Haute-Loire. Accompagnée de son mari et de ses deux enfants, elle exprime son désaccord avec le fait de devoir se faire vacciner, et surtout avec l’obligation de faire vacciner ses enfants.
La marche, qui s'est déroulée dans le calme, la joie la musique et les chants de liberté a d'abord fait une halte Place de la Libération, devant la caserne des pompiers du Puy, puis ensuite à l'hôpital Emile Roux pour enfin se terminer au cœur de la ville du Puy-en-Velay, là où elle a débuté à 14 heures.
Clara Duchêne