Le temps était à la fête ce week-end à Rosières. Le soleil s’est présenté et comme à son habitude, cette manifestation a réuni énormément de locaux.
Une édition renouvelée
Si la fête de la lentille est bien ancrée sur le sol rosierois, cette année a vu arriver son lot de changement. Pour commencer, la traditionnelle brocante du samedi se déroule désormais à partir de 17h et jusqu’à 21h. « On s’est rendu compte que les après-midi, il faisait souvent trop chaud. Maintenant que la chaleur reste sur la soirée, on a voulu essayer ce fonctionnement » explique Franck Chambon, président du comité des fêtes de rosières. Un pari qui aura finalement été réussi pour l’équipe organisatrice, qui a vu sa soirée remplie « En fait, les gens ont vraiment appréciés ce temps. Ils ont pris le temps de flâner pendant la soirée. En plus, avec l’harmonie qui a joué le soir, ça a été bien accueilli », ajoute Franck Chambon.
Puis, autre nouveauté et non des moindres, il n’y a plus le traditionnel défilé de char du deuxième jour festivité. À la place, dans une volonté de redynamiser cet événement, le bourg de Rosières a été le théâtre de plusieurs animations, notamment musicales, avec, par exemple le Groupe folklorique du Meygal, venu se représenter dans des bourrées et autres danses d’antan. À deux reprises, le public a eu droit à une démonstration de battage au fléau, qui sert à séparer les graines de lentilles de leur coques. Enfin, le traditionnel repas « saucisses-lentilles » est toujours d’actualité. Franck Chambon espérait 650 réservations.
Une plante « difficile et capricieuse »
Quelques mètres devant la scène, nous avons fait la rencontre de Jean-Louis et François, qui utilisai un ancien vanoir à grain en guise de démonstration. Tous deux agriculteurs et producteurs de lentilles en bio sur Rosières. L’occasion de faire un point sur l’état de la production de lentilles.
Cette année encore, tous les producteurs ne sont pas logés à la même enseigne. « C’est très aléatoire, il y a des jolis champs, d’autres où ça a été minable. Mais en tout cas, on a tous beaucoup souffert de l’excédent d’eau du début de l’été », explique Jean-Louis.
Les deux hommes font part également d’une autre contrainte, moins connue cette fois : les machines agricoles modernes. Alors qu’à rosières et alentours, la terre glaise et argileuse est propice à la production de lentille, l’usage de tracteurs toujours plus lourd semble avoir un impact « la lentille a besoin d’une terre très aérée. Étant une légumineuse, elle se développe avec les bactéries présentes dans le sol. Sauf qu’à force de tasser la terre, on asphyxie les racines. C’est pour ça que les lentilles ici seront plus petites, alors que sur les plateaux aux terres volcaniques possèdent un sol plus filtrant et plus léger, les plants sont plus grands et les lentilles plus grosses, car l’eau reste bien moins dans la terre », expose Jean-Louis. François ajoute que « aujourd’hui si on veut continuer à faire de la lentille bio, il va falloir qu’on investisse dans des sarcleuses et des bineuses, pour enlever les herbes, et bien les planter en ligne ».
Un mets « rare » puisque la demande reste plus élevée que l’offre. Mais malgré les difficultés lié à la culture de la lentille, cette légumineuse reste une spécialité et une fierté locale, la preuve en est : elle est célébrée ici depuis plus d’un demi-siècle.