De nombreuses histoires étaient racontées lors des veillées altiligériennes. Certaines effrayaient plus que d'autres. L'une plus particulièrement. Il s'agissait de la terrible histoire du Moulin de Perbet.
Ce moulin est une maison en ruines aujourd'hui, située sur les bords de l'Aubépin. Ce lieu a défrayé la chronique dès l'année 1902. Selon la légende, près d'un millier de témoins auraient assisté à des phénomènes paranormaux dans ce lieu et plus de 240 personnes auraient témoigné sur ces événements auprès de la gendarmerie.
Ci-dessous, en musique et en parole, l'histoire à glacer le sang du Moulin de Perbet ▼
L'histoire raconte par exemple que les pierres de la maison sortaient du mur, flottaient dans les airs en zigzaguant. Certaines étaient brûlantes et il ne fallait pas les toucher. La nuit, les draps se soulevaient au dessus des dormeurs, sortaient par la fenêtre et allaient recouvrir les vaches dans les prés. Parfois même, le couteau posé sur la table de la cuisine s'élevait seul, il bondissait et se jetait seul sur une poutre en chêne au plafond. Les témoins racontent que la lame toute entière y était enfoncée. De petites pierres chutaient dans la maison et brisaient tout ce qui se trouvait à proximité. Mais aucune ouverture n'était visible au plafond. La nuit, des bruits de chaîne raclant le sol se faisaient entendre.
Philomène et Marie, les filles du meunier possédées
Il y a des dizaines d'années, un meunier veuf habitait les lieux. Remarié avec une nouvelle femme, cette dernière attirait tous les objets métalliques de la maison. Un jour, elle fut assommée par des coups reçus par la lanterne et la poêle à frire. Des coups donnés de chaque côté du visage. Les voisins tentaient de trouver des explications. On pensait que les filles du Meunier, Marie et Philomène étaient possédées par le diable. Agées de 10 et 14 ans, elles savaient faire des roulades à l'envers en montant des collines. Parfois, elles étaient atteintes de crises d'épilepsie. Toutes deux tombaient par terre et bougeaient dans tous les sens. Philomène et Marie racontaient qu'elles étaient piquées par des millions d'aiguilles brûlantes. Toutes les personnes qui tentaient de les calmer devaient immédiatement les lâcher car eux même sentaient ces aiguilles brûlantes leur monter sur les bras.
Plus tard, les deux fillettes furent interrogées par le curé de Laussonne et le père Chapuis, prêtre de Saint-Front, afin de comprendre si elles étaient obsédées ou pire possédées par le diable. Les religieux les firent prier. Lorsqu'on leur mettait un cierge allumé dans la main, celui-ci se coupait en deux et la moitié supérieure s'envolait.
"Comment oses-tu parler comme cela à un homme d'Eglise ?"
Un jour, la plus petite des deux sœurs, interrogée par le curé lui répondit : "Je ne parle pas aux voleurs". Un acte osé en 1903 devant un prêtre. Le curé feint alors de se mettre en colère. " Comment oses-tu parler comme cela à un homme d'Eglise?", lui rétorque-t-il. La petite plisse alors les yeux et le fixe du regard. " Lorsque vous aviez mon âge, vous avez dérobé une boule de chou dans un potager qui n'était pas à vous", livre-t-elle.
Le prêtre s'assoit alors stupéfait et acquiesce. " C'est vrai. Mais personne ne m'a vu. Je ne l'ai jamais raconté. Comment peux-tu le savoir ?", s'interroge-t-il. A ce moment précis, l'homme d'Eglise comprend. A cette époque, le fait de connaître les secrets personnels d'autres personnes survenus avant sa naissance était une preuve de possession démoniaque et cela depuis l'Inquisition au 13eme siècle.
Des prières à Satan en latin ou à l'envers
Quelques temps plus tard, les deux sœurs ont avoué que leur défunte mère revenait les voir. Elle était devenue toute petite et fripée et leur enseignait des prières à Satan en latin ou à l'envers. Cela expliquerait les raisons de la présence du diable au sein du logis. Toutes deux ont alors été envoyées chez des cousins et les phénomènes étranges ont alors cessé.
Aujourd'hui encore, on raconte que les meubles de la maison sont toutefois encore possédés. L'horloge serait aujourd'hui dans une maison de Lantriac et ferait parfois des choses très étranges. A l'époque, cette histoire avait beaucoup fait parler. Des journalistes du Puy-en-Velay, de Lyon, de Paris, de Liège, de Bruges, de Londres et d'Edimbourg s'étaient déplacés pour écrire des articles sur le sujet.