« Sous nos masques, la colère gronde et la parole se libère. Des crimes que personne ne veut voir sont cachés, y compris au sein des familles : les incestes et les féminicides. Nous sommes des milliers à subir harcèlement, agressions sexuelles, viols et violences au travail, dans la rue, au domicile. Les discriminations perdurent. Premières de corvée surexploitées, surexposées aux risques de contamination, nous sommes caissières, femmes de ménage, auxiliaires de vie… premières licenciées, quand on n’a plus besoin de nous. Les femmes et les jeunes subissent particulièrement la précarité : temps partiels, petits boulots, épuisement à l’hôpital public par manque de personnels, de lits et de moyens. Cette crise a mis encore plus en lumière le rôle fondamental des femmes dans la société. Elles ont été le pilier du confinement et de la suite : télé travail, classe à la maison, courses, confection des repas, aide aux personnes en difficulté ….. Elles tiennent à bout de bras la vie de tous les jours. L’écart de rémunération persiste à 25 % entre les femmes et les hommes... C'est comme si chaque jour à partir de 15h40, les femmes travaillaient gratuitement. Et si elles s'arrêtaient ? A l’occasion de la journée internationale pour les droits des femmes, nous serons dans la rue pour l’égalité des salaires, parce qu’il faudrait au moins un milliard afin de lutter contre les violences sexistes et sexuelles, et contre les crimes d’inceste. Nous serons dans la rue parce que nous n’acceptons plus les discriminations liées au genre, à l’origine ou à l’orientation sexuelle, ni les violences faites aux femmes migrantes pour lesquelles nous demandons un permis de séjour. Nous serons aussi dans la rue pour un réel accès à l’avortement partout et pour toutes, notamment avec l’allongement du délai légal au-delà de 12 semaines. »