Vendredi 27 novembre, le ministère des sports annonçait enfin : "La reprise du sport en club pour les mineurs est possible en extérieur dès demain - samedi 28 novembre, étape 1 - avec des protocoles renforcés". Il faut dire que la pression venait de toute part.
De la part des parents qui ont dû depuis des mois s’employer à trouver de l’occupation à leurs chères têtes bondes, brunes et rousses. De la part des clubs qui ont dû mettre en chômage technique les entraineurs salariés. Et pour finir de celle des enfants eux-mêmes.
Comme une cocotte-minute et un air de rentrée
« Ça fait du bien », déclare laconiquement le jeune Gabriel Royer, du Puy, sur l’aire de départ de la voie verte ce samedi 4 décembre dans l'après-midi. Mathias Paulet, de Sanssac l’Eglise, renchérissait en futur champion qu’il souhaite devenir : « Je suis 3ème de Haute-Loire pour le moment et j’aimerais bien atteindre le titre de champion d’Auvergne ». Il poursuit « Oui, c’est vraiment bien de pouvoir reprendre l’entrainement, pendant quelques mois on n'a pas vraiment fait de vélo. Là on reprend l’entrainement, ça fait vraiment plaisir ».
Pendant ce temps, Philippe Lafont, un des encadrants du Vélo club du Velay (VCV), fait un décompte des présents mais ça bouge de partout. Tous ou presque sont bien là, on va pouvoir donner le top départ et de se lancer à l’assaut du plat de la voie verte en guise d’échauffement, puis de l’ascension vers le plateau de Mons pour une boucle de deux heures qui devrait faire environ 15 km.
L’autre encadrant est Thomas Massaloux. Il n’est pas vraiment inquiet de la condition physique de chacun et explique au contraire : « On peut voir que les enfants débordent d’énergie ; ils sont contents de revenir en extérieur pour faire du vélo. Je pense que ça leur fera vraiment du bien et on va essayer de continuer ça au fil des semaines ».
A Massot, on est plutôt poêle-sauteuse
Mêmes impressions du côté du stade Massot où les poussins de Velay Athlétisme ne rechignent pas à la phase d’échauffement. Après quoi chacun a la meilleure idée sur ce que doit être le programme de l’heure qui suit. « On pourrait faire de la course », propose celui-ci. « Non plutôt comme la dernière fois avec les escaliers », suggère cet autre. Du côté des filles, on est partante pour tout mais David, l’un des entraîneurs qui vient de passer les dix précédentes minutes à préparer le sautoir tranche : « Aujourd’hui ce sera saut en longueur ». Ça convient à tous, même si chacun sait que, dans cet exercice où on part à la queue leu leu, il y a un peu d’attente.
Pour les premiers sauts, pas de consignes. On essaye juste de prendre une bonne impulsion sur une planche d’appel qui, selon la foulée du concurrent, va se déplacer de plus ou moins 50 centimètres. Le cœur y est. Le deuxième exercice est un peu plus difficile puisque l’entraineur a placé des obstacles afin d'obliger à monter le saut plutôt que viser loin. Miraculeusement, ça marche. Chacun améliore les performances du début. Enfin, dans un troisième temps, Théo, le deuxième coach, impose de lancer les jambes en avant et de tenter de ramener les bras comme les pros. Les sauts s’enchainent sur un rythme endiablé et ininterrompu. Chacun challenge gentiment l’autre et n’hésite pas à le féliciter.
« On a vraiment un groupe sympa chez les poussins. C’est très facile de les encadrer, ils ne rechignent à rien », explique David l'entraîneur.
« Pour les débutants, on ne propose aucune spécialisation, on travaille d’abord sur la coordination tout en inculquant une notion de plaisir, plus que celle de l’effort. C’est nécessaire parce qu’à l’école, on n’a plus du tout cette approche ludique, ce qui dessert notre discipline qui pourtant demande peu de moyens », explique le jeune entraineur-athlète, lui-même spécialisé en sprint. « On n’est pas du tout sur l’aspect compétition. Par contre, c’est eux qui le demande en permanence en se comparant. Au fil de la saison, on les initie donc un peu plus vers la comparaison en organisant et en participant à des Athlé kids avec les clubs voisins ».
Lancement d’un « pass sport » pour les jeunes en 2021
Emmanuel Macron a annoncé le lancement en 2021 d’un dispositif de « pass sport » pour aider les jeunes à pratiquer une activité sportive, d’un coût total de 100 millions d’euros, a affirmé l’Élysée mardi. Les critères de cette aide destinée aux familles pour payer l’adhésion à un club ou acheter des équipements doivent encore être définis, pour un lancement en 2021, a précisé l’Élysée, à l’issue d’une visioconférence du président de la République avec des acteurs du monde du sport.
Meilleur plan anti-confinement
Plus qu’un long discours, les images qui suivent devraient donner aux parents tous les arguments pour pousser leurs enfants à quitter le confort de leur chambre, des écrans et des interactions virtuelles pour les lancer dans les sports encadrés en club. Un grand plan national devrait voir le jour dès 2021, sans oublier que la France organise les Jeux olympiques en 2024 et que deux des catégories reines y seront l’athlétisme et le vélo.
Les sports en salle, eux, seront à nouveau autorisés pour les mineurs à partir du 15 décembre si le nombre de contaminations quotidiennes passent sous la barre des 5 000 (elles sont à environ 11 000 actuellement).
> Voir le calendrier complet des reprises en fonctions des disciplines et lieux de pratique.
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