Depuis bientôt deux ans, le Département de la Haute-Loire et l’Agence Régionale de Santé autorisent la commune du Bouchet-Saint-Nicolas, sur des périodes successives de six mois, à prélever de l'eau dans le lac du Bouchet. Cette autorisation a été délivrée, dans un premier temps, pour l'alimentation du bétail, puis pour l'alimentation en eau potable destinée à la consommation humaine.
Cet accord est intervenu dans un contexte de pénurie d'eau aggravé au fil des mois par des sécheresses durables et de fortes canicules.
« Cette autorisation ne constitue pas la meilleure des solutions, mais c'est actuellement la seule valable en attendant la disponibilité d'autres ressources et un projet d’interconnexion qui devrait voir le jour dans le courant de l'année 2025 », détaille Rémi Barbe, conseiller départemental du canton du Velay volcanique et élu référent pour le suivi des dossiers du lac du Bouchet.
« Personne n’a envie d’assécher le lac du Bouchet »
« Même si le printemps 2024 a bénéficié d’une forte pluviométrie, les ressources en eau de la commune du Bouchet-Saint-Nicolas ne se sont pas régénérées pour le moment et ne permettent pas de se passer de ce pompage dans le lac. D’autres solutions, comme le transport d’eau par citerne, sont également exclues du fait des difficultés d’accès au réservoir du Bouchet-Saint-Nicolas pour les camions. Il faut comprendre que personne n’a envie d’assécher le lac - encore moins les habitants et les élus du Bouchet-Saint-Nicolas qui, plus que quiconque, y sont très attachés – mais que c’est actuellement la seule solution pour apporter de l’eau potable au robinet de cette commune », rajoute Rémi Barbe.
120 mètres cube par jour et pas une seule goutte de plus
Le prélèvement est autorisé pour un volume de 120 mètres cubes par jour. On peut estimer que cela se traduit par une baisse du niveau d'eau du lac de l'ordre d’un centimètre tous les mois. Toutefois, les entrées et les sorties d'eau souterraine sont mal connues à ce jour. Il faut également prendre en compte le phénomène d’évaporation de l’eau en période estivale. « Les variations sur le niveau d’eau observé sur le lac du Bouchet au cours de l’année 2023 doivent ainsi être vues de façon globale et ne sauraient être attribuées seulement au pompage effectué pour les besoins d’alimentation en eau potable de la commune du Bouchet-Saint-Nicolas », explique le conseiller départemental.
Un suivi très sérieux du niveau de l'eau
Parallèlement, le Département de la Haute-Loire a pris des mesures afin de mieux connaitre et mieux suivre les aspects quantitatifs et qualitatifs de l'eau du lac. C'est ainsi qu'une échelle de mesure a été mise en place dès le mois août 2022 et qu'une étude de la qualité de l'eau a été réalisée en 2023. Il est prévu cette année d'installer des instruments de mesure permettant de suivre de façon précise les variations du niveau du lac et les températures d'eau à différentes profondeurs. Il faut savoir par ailleurs que l'Agence de l'Eau Loire Bretagne réalise, tous les cinq ans, des analyses complètes de la qualité chimique et bactériologique de l'eau.
Ces outils de mesures viennent compléter ceux permettant d’évaluer la fréquentation touristique du Lac. Un compteur automatique enregistre depuis deux ans chaque passage des piétons sur le pourtour du lac. Cette donnée, croisée avec celles issues des comptages routiers, permet d'avoir une estimation précise de la fréquentation. Cela vient confirmer ce que l’on pressentait déjà : avec ses 170 000 visiteurs par an, le lac volcanique du Bouchet est le site naturel le plus fréquenté de la Haute-Loire.
