C'est un code mis en place par le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) pour informer les allergiques de la situation pollinique en temps réel, et selon les départements. Sur la carte du RNSA, mise à jour régulièrement, la Haute-Loire et l'ensemble de la région Aura apparaissent en rouge.
En effet, Laurence Ploton, la responsable du pôle santé et environnement de l'ARS décrit : « Nous sommes au niveau 5, c'est-à-dire au niveau maximum du risque pollinique. Cela se traduit, pour les personnes allergiques, par des symptômes plus ou moins marqués, d'abord sur les muqueuses respiratoires et oculaires, puis sur la peau dans certains cas. On appelle alors cela la rhinite allergique, ce sont des éternuements, un nez bouché, des yeux rouges. »
Les graminées, c'est quoi ?
Les graminées sont les herbacées que l’on voit pousser le long des routes, dans les champs et même parfois sur les ronds-points.
La RNSA explique que plusieurs sont très allergisantes comme la fléole, le pâturin, l’ivraie, le dactyle, la fétuque, la flouve, le seigle, l’avoine, le blé…
Les pollens de graminées ont un potentiel allergisant fort provoquant chez les allergiques de nombreux symptômes oculaires, nasaux, et même respiratoires.
Les allergiques doivent suivre les traitements prescrits par leur médecin et allergologues ou les consulter en cas de symptômes allergiques.
S'informer... et se protéger
En effet, dans un communiqué, le RNSA alerte : « Les premiers pollens de graminées sont là depuis plusieurs semaines sur nos capteurs, les concentrations ont augmenté rapidement et sont importantes sur une grande partie du pays. Les allergiques doivent suivre leur traitement et se préparer à des semaines compliquées. »
Laurence Ploton, elle, donne plusieurs conseils : « Avant tout, il faut consulter. Le diagnostic ne peut être posé que par un médecin. Ensuite, pour les personnes allergiques, il faut s'informer, via l'application "Reco Santé", le site de l'ARS ou encore celui du RNSA. »
Elle préconise également de se brosser les cheveux avant de dormir, d'éviter de faire sécher son linge à l'extérieur, de jardiner sans lunette ni masque, de sortir avec les cheveux mouillés, ou encore d'aérer son domicile lorsque le soleil est de sortie.
Pas de répit avant plusieurs mois
L'organisme spécialisé prévoit une concentration des pollens de graminées jusqu'en août, et ce, dans toute la France, avec des symptômes pouvant être exacerbés lors des épisodes de pollution atmosphérique. « Seules les averses de pluie pourront apporter un peu de répit aux allergiques en plaquant les pollens au sol ! »
La spécialiste du Puy, elle, ne se montre pas rassurante pour les allergiques : « Ensuite, viendront d'autres types de pollens, jusqu'en septembre, avec les ambroisies. »
Gare aux ambroisies
D'ailleurs, elle met en garde tous les citoyens face à ces plantes, les ambroisies, qui sont exotiques et invasives. Apportées en Haute-Loire par les voies Allier et Loire, elles sont de plus, et surtout, très allergisantes.
Pour lutter contre leur propagation, encore maîtrisée dans le département, les autorités sont mobilisées, mais aussi les citoyens. « L'ARS œuvre pour limiter à la fois l'émission de pollens, et la propagation de la plante. Aussi, la plateforme signalement-ambroisie.fr permet à toute personne de notifier la présence de la plante à un endroit précis, pour que celle-ci soit retirée. »
De plus en plus d'allergiques ? Les chiffres le prouvent !
En Haute-Loire, selon la responsable du pôle santé environnement de l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes, la part des personnes allergiques dans la population a augmenté de manière visible et significative.
8 % en 2019, 8,6 en 2020 et jusqu'à 9,18 en 2021. Le taux de personnes allergiques en Haute-Loire suit une hausse exponentielle donc, et est calculé selon le nombre de personnes ayant recours à des médicaments antihistaminiques. Ces chiffres sont selon elle, liés à différents facteurs.
À commencer par le changement climatique : « Avec la hausse des températures, les plantes se développent, fleurissent, et donc produisent davantage de pollens. »
Elle précise également que l'augmentation de la pollution atmosphérique joue un rôle dans le développement d'allergies aux pollens : « La pollution crée une première inflammation des muqueuses nasales et oculaires, qui les fragilise et favorise les réactions allergiques aux pollens lorsqu'il y a contact. De plus, elle aide souvent au transport des pollens dans l'air. »
Enfin, elle revient sur la fameuse ambroisie. Étant une plante invasive, celle-ci se développe de plus en plus, et ses pollens, très allergisants, touchent de plus en plus de personnes.