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Passoires thermiques : cauchemar pour la planète... et les propriétaires

, Mise à jour le 24/09/2024 à 06:00

Une rénovation énergétique est imposée pour tous les logements classés F et G sur le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). En Haute-Loire, les propriétaires se retrouvent donc partagés entre la rénovation coûteuse de leur bien ou sa vente.

Parmi les 30 millions de résidences principales que comptait la France au 1er janvier 2022, 5,2 millions de logements sont des passoires thermiques, classées F et G sur le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), selon le gouvernement. Les passoires thermiques, c'est-à-dire les logements qui consomment au moins 330 kWh/m² d'énergie primaire et rejettent plus de 70 kg CO2 eq/m².an, représentent donc 17 % du parc de logements français.

Deux solutions s'offrent aux propriétaires de ces logements : entreprendre une rénovation énergétique ou vendre leur bien. 

Chaque logement est classé en fonction de sa "performance énergétique". La hiérarchisation est exprimée avec une lettre : les habitats les plus respectueux de l'environnement sont classés "A", et plus leur bilan énergétique est mauvais, plus ils se rapprochent de la lettre "G". 

Ces étiquettes sont établies grâce au Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) réalisés à l'initiative des propriétaires. Celui-ci prend à la fois en compte l'énergie consommée par le logement, et les gaz rejetés par celui-ci. Pour les détenteurs de logements à l'étiquette "F" ou "G", donnée aux " passoires thermiques", il faut agir. 

illustration Photo par pixabay

De nouvelles règles à respecter :

Des dates fixées par le gouvernement ont pour but de pousser les propriétaires à accélérer leur rénovation :

Depuis 2023, les logements consommant plus de 450 kWh/m2 sont interdits à la location.

La loi deviendra plus dure d'ici à 2028. Elle prévoit d'interdire la location à toutes les passoires thermiques, soit aux habitats classés F et G pour le moment.

En 2034, la location sera autorisée uniquement pour les étiquettes allant de la lettre A à la lettre D. 

Seulement, pour rénover énergétiquement son logement, les coûts sont parfois très élevés. Pour une maison, il faut environ compter 20 à 70 000 euros selon la société Agenda Diagnostic Immobilier Haute-Loire, située à Lantriac. Tout dépend des travaux à effectuer. Pour les bâtisses énergivores qui sont les plus anciennes, il faut procéder à une rénovation complète. " Dans ce cas-là, il faut d'abord s'attaquer à la structure, qui est l'enveloppe de la maison, aux murs, puis plafonds, et à la ventilation avant le chauffage, pour ne pas chauffer une passoire." indique cette société de diagnostic. 

"Un chemin de croix pour savoir à quoi ils ont droit."

Plusieurs aides sont à disposition. MaPrimeRénov' est une prime du gouvernement qui finance 30 % à 45 % du montant des travaux selon l'ambition de la rénovation énergétique. Une prime CEE (Certificats d'Économie d'Énergie) est également accessible aux propriétaires possédant leur logement depuis plus de deux ans, et des aides locales peuvent être ajoutées à ces subventions. 

Mais pour certains propriétaires, "c'est un chemin de croix pour savoir à quoi ils ont droit", explique l'agence GTI Immobilier au Puy-en-Velay. De nombreux propriétaires se retrouvent alors découragés et préfèrent vendre. C'est notamment le cas depuis que le DPE est opposable, c'est-à-dire que les locataires d'une passoire thermique peuvent exiger au propriétaire de s'engager dans une rénovation énergétique. 

Pas de vente multipliée dans le département

"En Haute-Loire, les détenteurs de ces logements ne se précipitent pas vraiment pour vendre", indique l'agence immobilière ERA du Puy-en-Velay. "Là où il y en a un peu plus qui veulent vendre, ce sont surtout ceux qui font de la location. Ils ont peur de rentrer en conflit. D'autres attendront le conflit.", explique un membre de la société Agenda Diagnostic Immobilier Haute-Loire. 

La vente a aussi pu être évitée pour les surfaces de moins de 40 m². Un assouplissement du DPE a été mis en place en février par le gouvernement. Il permet de réévaluer la consommation de ces petites surfaces en tenant compte de nouveaux critères (celui généré par la consommation d'eau par exemple). Avec cette mesure, 140 000 logements sortent de la catégorie des passoires énergétiques.

"Une vraie opportunité" pour d'autres

D'autres choisissent tout de même de vendre leur logement. Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, "ce n'est pas rédhibitoire d'acheter une maison classée (passoire thermique, Ndlr)", comme l'indique l'agence GTI, qui encourage les rénovations énergétiques. Pour les acheteurs, " les aides peuvent être une vraie opportunité".

Mais il ne s'agit pas de racheter un logement classé en tant que passoire thermique pour le rénover et le revendre ensuite. Les acheteurs de ce genre de bien agissent dans une logique " j'achète, je rénove, j'habite", fait savoir cette même agenceUn délai après l'achat de ces logements permet de garantir cette logique. 

M.G.

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