Journée pluvieuse journée heureuse, c’est l’adage qu’on pourrait appliquer à cette cession de visite technique au barrage de Naussac. Si le déluge qui s’abat alors sur les lieux intervient en pied de nez aux longs mois d’inquiétude qui ont précédé, le souvenir des moments difficiles est encore prégnant.
« Nous avons un taux de remplissage du lac d’environ 60 % à l’heure actuelle alors qu’il était de 21 % fin octobre. » exprime avec soulagement Daniel Fréchet, président de l’Établissement Public Loire.
La visite technique des lieux, proposée aux élus, partenaires locaux et représentants des services de l’État, a ainsi pour but de faire « prendre la mesure de la responsabilité qui incombe d’être propriétaire et gestionnaire d’un tel ouvrage ».
Trois infrastructures et un lac
Le barrage, « un ouvrage remarquable et atypique »
Sa mise en service remonte à 1983. Haut de 50 mètres, il est composé d’enrochement compacté et surmonté d’un masque de béton de 40 cm d’épaisseur, celui-ci permettant à la fois la tenue de l’enrochement et l’étanchéité. À son sommet, la route le traverse sur 240 mètres.
La tour de prise d’eau
Positionnée dans le lac, à proximité directe du barrage, elle joue le rôle que son nom indique : elle prend l’eau dans la retenue pour l’acheminer en aval, la conduisant jusqu’à l’usine, par l’intermédiaire d’une canalisation passant au niveau des fondations du barrage. Avec ses quatre différentes hauteurs de prélèvement d’eau, il est possible de sélectionner la qualité et la température de l’eau la plus favorable à l’environnement dans lequel elle sera ensuite lâchée.
L’usine de pompage — turbinage
Mise en service en 1997, elle fait partie de la deuxième vague d’aménagements, répondant au nom de Naussac 2. Creusée dans le rocher et arborant un diamètre de 25 mètres, elle accueille en son sein trois groupes réversibles, permettant tantôt le pompage, tantôt le turbinage.
En période hivernale, l’eau est pompée depuis le bassin tampon et déversée dans la retenue en passant par la tour de prise d’eau. En période de soutien d’étiage (lâchers d’eau lorsque les cours d’eau en aval sont bas, ndlr), le système déverse dans le Donozau, qui se jette ensuite dans l’Allier, de l’eau prise dans la retenue.
La retenue d’eau
Elle est alimentée par le Donozau (cours d’eau sur lequel est construit le barrage), par une dérivation partielle des eaux du Chapeauroux et par le pompage dans l’Allier (sous certaines conditions).
Elle s’étend sur 993 hectares. L'espace est également pensé pour le loisir, avec des plans d'eau aménagés ainsi que des chemins permettant la promenade dans des paysages variés.
Un ouvrage qui « rend un service vital aux administrés »
Le barrage constitue un ouvrage structurant pour le soutien des débits de l’Allier et de la Loire, permettant ainsi de maintenir les usages en période d’étiage (eau potable, agriculture, industrie, refroidissement des centrales nucléaires) dans le souci également de la préservation des milieux naturels.
« L’ouvrage participe à la solidarité, les bénéfices se font ressentir jusqu’à l’estuaire de la Loire, en complémentarité avec le barrage de Villerest. », indique Daniel Fréchet.
Villerest, justement, constitue la deuxième étape du parcours de visites techniques orchestrées à l’attention des soixante-quinze élus, partenaires locaux et représentants des services de l’État conviés.
« Il s’agit de mener ensemble des échanges courtois constructifs, le dialogue est important. Il faut trouver des solutions ensemble, d’autant plus dans ce contexte de changements climatiques », termine Daniel Fréchet.