« Vladimir Poutine tente d'intensifier les combats sur le front ukrainien à la veille des élections en Russie et le peuple ukrainien. Les forces ukrainiennes ont plus que jamais besoin d'un soutien militaire et de fournitures en matériel et en munitions dont ils manquent cruellement », Olivier Cigolotti.
Olivier Cigolotti, sénateur de la Haute-Loire et membre de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, contextualise : « Cette déclaration du Premier ministre pour laquelle les parlementaires ont été appelés à s'exprimer a eu lieu mardi à l'Assemblée Nationale et mercredi au Sénat. Elle porte sur le soutien renouvelé de la France à l'Ukraine dans le cadre du conflit russo-ukrainien. »
Il détaille ainsi que ce soutien, qui n'est pas nouveau, est à la fois militaire, financier et humanitaire. « Je crois qu'il ne faut pas se voiler la face. Vladimir Poutine tente d'intensifier les combats sur le front ukrainien à la veille des élections en Russie et le peuple ukrainien. Les forces ukrainiennes ont plus que jamais besoin d'un soutien militaire et de fournitures en matériel et en munitions dont ils manquent cruellement », souligne le sénateur, qui s'est exprimé en faveur de la déclaration du Gouvernement ce 13 mars au Sénat.
« Si on abandonne l'Ukraine après deux ans de conflit, on l'aisse l'opportunité à un régime totalitaire de se laisser aller à toutes les hégémonies éventuelles », Olivier Cigolotti.
« Nous avons aidé les forces armées à lutter contre l'invasion russe en fournissant notamment des canons Caesar »
Spécialiste des affaires étrangères, l'élu altiligérien précise les antécédents existants entre la France et l'Ukraine. « La France est un des partenaires de l'Ukraine. Depuis le début du conflit, d'abord d'un point de vue humanitaire, nous avons accueilli un grand nombre de citoyens ukrainiens sur le sol français. Nous avons mis en œuvre des modalités particulières pour les accueillir dans les meilleures conditions et nous avons parallèlement aidé les forces armées à lutter contre l'invasion russe en fournissant notamment des canons de Caesar, en fournissant des matériels de toute nature. »
« Si on abandonne, ça veut dire que l'on abandonne un pays qui a été agressé dans sa liberté, dans sa souveraineté. »
Il met d'ailleurs en avant l'importance de soutien également pour les intérêts de la France et de l'Europe : « Si on abandonne aujourd'hui l'Ukraine après deux ans de conflit, ça veut dire que l'on abandonne un pays qui a été agressé dans sa liberté, dans sa souveraineté. Ça veut dire que quelque part, l'Europe est fragilisée et ça veut dire qu'on laisse l'opportunité à un régime totalitaire comme celui de la Russie de se laisser aller à toutes les hégémonies éventuelles. Ça veut dire que si demain l'Ukraine tombe, d'autres pays peuvent être aussi agressés et attaqués. »
Va-t-on entrer en guerre ?
À la question qui gagne de plus en plus les esprits, le sénateur se montre plutôt serein. « Dans l'état actuel des choses, non, mais je crois qu'il vaut mieux anticiper dans ce type de situation. Aujourd'hui, le conflit est limité à l'Ukraine. Il y a une inquiétude très forte à la fois des pays baltes, mais aussi de la Pologne sur un risque d'élargissement de ce conflit. Et aujourd'hui, il n'est pas question de cobelligérance ou d'entrée en guerre de la France, contrairement à ce qu'un certain nombre ont voulu faire dire au Premier ministre ou à ceux qui votaient pour cet accord. Aujourd'hui, il est question de prendre toutes les mesures pour éviter effectivement un élargissement du conflit. »
« Nous ne sommes pas dans l'escalade, nous ne sommes pas en guerre contre la Russie, mais nous ne devons pas laisser gagner la Russie. Toutes les options sont possibles », Emmanuel Macron, sur TF1 et France 2.
Emmanuel Macron, chef de guerre
À l'inverse de l'élu altiligérien, le président de la République Emmanuel Macron a expliqué dans une interview donnée le 14 mars à TF1, ne pas être fermé à l'intervention des troupes françaises en Ukraine.
« Nous ne sommes pas dans l'escalade, nous ne sommes pas en guerre contre la Russie, mais nous ne devons pas laisser gagner la Russie », a-t-il rappelé, avant d'insister sur le fait que l'envoi de troupes n'est « pas son souhait », mais que « toutes les options sont possibles ».
« Il nous faut (...) dire que nous sommes prêts à mettre les moyens pour atteindre notre objectif, qui est que la Russie ne gagne pas » a-t-il enfin déclaré.
Il s'est ensuite prêté à l'exercice des réseaux sociaux pour répondre aux questions des internautes :
Une surveillance extrême du conflit et de son élargissement
La grande majorité des parlementaires ayant voté en faveur du discours du Gouvernement, les modalités de l'accord devraient être mises en place au plus vite, qu'elles soient économiques ou militaires pour « faire en sorte que l'aide arrive le plus rapidement possible et massivement aux forces ukrainiennes », explique Olivier Cigolotti.
Il ajoute d'ailleurs que la commission des affaires étrangères suivra particulièrement la mise en œuvre de cet accord dans sa déclinaison, « notamment en termes de matériel et de munitions, dans les plus brefs délais compte tenu de la situation sur le front. »