Depuis octobre, c’est une nouvelle page qui s’écrit. L’entreprise a été vendue à Guillaume Angles, à la tête d’un réseau de trente-deux agences en France.
Magali Chaume : « J’ai été séduite par le projet porté par ce groupe. Je ne voulais pas vendre à un groupe qui nous aurait éteint. Au contraire, je voulais que perdure l’esprit de la quincaillerie familiale, préserver le patrimoine créé et garder toute l’âme de l’entreprise. Je pense avoir trouvé la bonne personne pour cela. »
Deux entreprises aux parcours qui entrent en résonance
D’un côté, le groupe Angles trouve son origine dans un établissement familial fondé à Rodez par le grand-père de Guillaume Angles.
D’autre part, la quincaillerie Jean Pays est un établissement créé dans les années quarante par le fondateur du même nom, alors à la tête de plusieurs magasins en ville
La quincaillerie autrefois , c’était quoi ?
Si aujourd’hui il s’agit de vendre de l’outillage, des fournitures pour le bricolage ainsi que des vêtements professionnels, Jean Pays pouvait tout aussi bien à l’époque proposer des cercueils ou des robes de mariée…
et de camions sillonnant les campagnes.
L’entreprise a par la suite changé de mains, périclitant un temps, les murs notamment vendus pour de l’immobilier, avant que la quincaillerie ne soit reprise et sauvée.
Il y a quinze ans, c’est Magali Chaume qui arrive aux commandes, avec comme leitmotiv celui de maintenir l’esprit du commerce de proximité.
« La base du commerce, c’est accueillir les clients, un bonjour, un sourire, proposer du conseil, apporter des solutions concrètes aux problèmes. Le commerce, c’est de l’humain avant tout. »
Guillaume Angles et Jean Pays : marier les savoir-faire pour le meilleur
Si la quincaillerie passe sous enseigne Angles, le nom Jean Pays va néanmoins être conservé : « le nom est vendeur ici, associé à un certain savoir-faire qu'on veut garder ».
Le projet est de maintenir l’offre en place pour les particuliers, jusqu'alors clientèle principale de la quincaillerie, et de développer davantage le volet à destination des professionnels, c’est ce qu’apportera l’enseigne Angles.
« On garde ce qui marche, à savoir la partie grand public, et on va essayer de progresser dans l’implantation auprès des professionnels, en proposant notamment la livraison directement sur chantier et l’accompagnement par un commercial de terrain spécialement dédié aux pros. »
Et que va t-il advenir du piano ?
Un piano dans la quincaillerie : une incongruité qui faisait son effet auprès des clients.
« Certaines personnes venaient spécialement pour le piano. Des gens me demandaient un morceau ou jouaient eux-mêmes. On a vécu des moments très forts, très émouvants notamment avec des enfants. Cela a apporté un peu de légèreté pendant le confinement où le commerce était difficile. »
Du piano centenaire, il ne restera plus que l’écho des notes de Chopin dans les rayons.
« Le piano partira avec moi, en avril. J'y tiens beaucoup, c’est un objet du cœur. Je laisse le soin à mes successeurs de trouver leur particularité qui fera la différence. »