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De nombreuses inquiétudes avant l'annonce de la nouvelle carte scolaire

Par Clara Serrano , Mise à jour le 30/01/2024 à 04:00

Alors que le comité social pour le vote de la carte scolaire départementale ne doit avoir lieu que demain, les inquiétudes se font ressentir chez les syndicats, personnels éducatifs, et parents d'élèves. 

Ce mardi 30 janvier, un nouveau comité social d'administration spécial départemental est organisé à 14 heures à l'Inspection académique. Mais alors que cette réunion n'a pas encore eu lieu, les inquiétudes vont bon train parmi les syndicats, élèves, parents d'élèves et personnels des établissements scolaires. 

En effet, en amont de celle-ci, des documents préparatoires ont été communiqués, et ils ne sont pas très réjouissants. Ils font état de la suppression de l'équivalent de dix postes dans le second degré (collèges lycées).

Et de la suppression de cinq classes en collège, dont deux au collège d'Aurec-sur-Loire, deux à celui de Lafayette, au Puy, et une au collège de Tence. 

Les heures d'enseignement sont elles aussi largement diminuées, avec 30 heures supprimées au collège de Brioude et au lycée Charles et Adrien Dupuy, au Puy, ainsi que 75 heures au Lycée Léonard de Vinci de Monistrol-sur-Loire.

En amont de la décision finale, FO dénonce le projet de carte scolaire. Photo par Clara Serrano

Les services de l'éducation qui ont proposé ces suppressions de poste s'appuient sur des chiffres contestés par le syndicat Force Ouvrière (FO).

« L'administration annonce une perte de 211 élèves à la rentrée 2023. Or il s'avère que selon nos calculs, il y en aurait en fait 272 supplémentaires », développe Laurent Berne, secrétaire général de la Fédération nationale de l'enseignement, de la culture et de la formation professionnelle Force Ouvrière (FNEC-FP-FO).

Ainsi, et en accord avec ces nouvelles données, le syndicat demande l'ouverture, plutôt que la fermeture de classes. « Parce que sinon ça va être le chaos dans les écoles », dénonce le secrétaire général. 

Ces suppressions de postes entrent donc en conflit avec la réalité du terrain vécue par les enseignants, qui constatent également d'importants manquements en termes de remplacements. 

« Il y a des zones où il est nécessaire de créer des postes de remplaçants. Dans beaucoup de structures les enseignants ne sont par remplacés par manque de moyens. Ça entraine une fuite inévitable des élèves vers le privé. »

La crainte d'un chaos donc, qui reflète également la crainte, « d'une désertification des campagnes au profit des grosses structures et du privé ». Et qui est amplifiée par la récente apparition de TER (Territoires ruraux éducatifs).

« Les écoles rurales sont les premières visées »

Initiés en 2021 pour créer « un réseau de coopérations autour de l’École comme point d’ancrage territorial, au service d’un projet éducatif porteur d’ambition pour les élèves et leurs familles, et vecteur de rayonnement pour le territoire lui-même », selon le site du gouvernement, les TER ne sont pas parvenus à convaincre sur le terrain. 

Pour FO, « l'État n'a plus les moyens de subvenir aux besoins des écoles rurales, donc elle cherche des solutions. Celle qu'il a trouvé, c'est de les regrouper ensemble autour d'un collège et de demander aux collectivités locales, donc aux communes, de payer à sa place ».

« Il n'y a plus le système d'école républicaine, mais un système d'école locale, en proie à la privatisation, selon là où les financements sont trouvés », Laurent Berne.

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