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"Et si ça n'existait pas, faudrait-il l'inventer ?" 80 élèves sur les planches

Par Marie Gardès , Mise à jour le 27/01/2024 à 08:55

Le 25 janvier, les élèves du collège européen Saint Louis présentaient leur spectacle sur le thème des inventions devant 300 personnes.

Ce projet, initié par la professeure Geneviève Lavernhe, a été construit avec les 80 élèves de 3ème. Une multitude de disciplines étaient représentées, choisies selon les facultés de chacun.

« Tout le monde est prêt ? Vous avez vos textes ? » demande Geneviève Lavernhe, professeure de musique, un brin d’inquiétude dans la voix. « J’espère que tout va bien se passer », lance t-elle, la main sur le front. Une foule d’élèves s’active autour d’elle.

L’enseignante est à l’initiative du projet. Son idée est née d'un constat : il existe des inventions créées par hasard, par erreur, ou dont l’auteur est méconnu, alors même qu'il s'agit « d'éléments dont on se sert tous les jours. » « C’est ce qui m’a motivée à en faire un spectacle », se réjouit cette dernière. 

Toutes les qualités des participants ont été mises à contribution pour donner naissance à un évènement multidisciplinaire sur le thème des inventions : chant, danse, gymnastique, humour... Des groupes d'élèves se sont constitués, dans le but de construire une représentation finale en une multitude de séquences aux rythmes et émotions variés. « Travailler et progresser ensemble » pour construire « un projet fédérateur » est le mantra de la professeure. 

« C’est eux qui ont évoqué leurs idées pour parler des inventions à travers ce qu'ils savent faire. Ils ont fait les décors, les textes de slam, la mise en scène… On veut prouver qu'il n'y a pas que les notes qui comptent pour prouver ce qui a été acquis en 4 ans », Geneviève Lavernhe.

Ce sont également les jeunes qui ont réalisé en temps réel le côté technique de la représentation, accompagnés par un professionnel. Installés dans la régie, ils ont été maîtres des sons, des lumières et des transitions, le temps d'une soirée. 

Le projet, entamé dès le mois de septembre, ne s’est pas fait sans difficultés. « Ça nous a rapprochés d’être réunis pour un même spectacle, mais nous n’avons eu que deux répétitions générales pour que tout soit prêt », explique Faustine, une élève. 

Une représentation d'une heure 

Pendant que certains se précipitent dans les coulisses, épiant les 300 spectateurs à la recherche de visages familiers, d'autres se tiennent prêts à bondir sur scène, massés sur les côtés de la salle. Ils gloussent ou prennent de grandes inspirations pour évacuer la tension grandissante. Des élèves de 6ème introduisent l’évènement, à travers une danse sur le thème du harcèlement.

Un jeune garçon de 3ème prend la suite. « Nous nous sommes amusés à faire un petit listing très personnel des inventions, de la plus futile, à la plus importante, de la plus belle à la plus inquiétante. À vous de les retrouver. Et si ça n’existait pas, faudrait t-il l’inventer ? »

Du rire et du sérieux

Chants à plusieurs ou seul, sur des airs célèbres, danse, piano, guitare, accordéon, sketchs humoristiques sur l’identité, la TV ou le chocolat, les collégiens provoquent tantôt les rires tantôt l’admiration. « En classe, ils paraissent transparents alors que là ils se révèlent », s'étonne une enseignante dans le public.

Les spectateurs crient quand des collégiens chorégraphient des musiques de Céline Dion. L'intensité redouble quand plusieurs élèves cagoulés enflamment la scène à coup de figures de breakdance sur fond de rap américain.

Les parents se taisent à l’écoute d’un slam sur la bombe atomique accompagné d'une mélodie dramatique au violoncelle. La foule éclate de rire au visionnage des vidéos qui parodient la vie quotidienne des enseignants en classe sur la célèbre mélodie "ça m’énerve" de Helmut Fritz. 

« Le but, c’est que les élèves de 3ème qui n’auront plus d'arts plastiques ni de musique dans leur programme, se rendent compte que leurs travaux de cours rendent dix fois mieux dans la réalité, sur scène, avec des éclairages et des musiques que dans une salle de classe entre quatre murs », Geneviève Lavernhe.

Beaucoup de préparation en amont

Fédérer autant de personnes demande beaucoup de travail, surtout quand il s’agit de jeunes qui ont l’habitude d’être encadrés par les professeurs. « On perd beaucoup de temps sur ce problème d’autonomie », souligne l’instigatrice du projet.

Elle rajoute qu’ils sont « pleins d’enthousiasme et d’idées mais qu’ils ne vont pas toujours au bout, et donc qu’il manque parfois la touche finale qui fait le plus. » Geneviève Lavernhe s'est emparée du défi de les faire réaliser un projet abouti. Elle assure que c’est un « régal de travailler avec eux » et qu’ils surmontent le trac avec « l’envie de montrer ce qu’ils savent faire. »

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